La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question.
La description ethnographique de la société kabyle, conservatoire de l'inconscient méditerranéen, fournit un instrument puissant pour dissoudre les évidences et explorer les structures symboliques de cet inconscient androcentrique qui survit chez les hommes et les femmes d'aujourd'hui.
Mais la découverte des permanences oblige à renverser la manière habituelle de poser le problème : comment s'opère le travail historique de déshistorisation ? Quels sont les mécanismes et les institutions, Famille, Église, École, État, qui accomplissent le travail de reproduction ? Est-il possible de les neutraliser pour libérer les forces de changement qu'ils entravent ?
« Dans ce livre j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le monde de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. »
Le phénomène du populisme n'a pas encore été véritablement pensé, tant nous sommes surtout attachés à caractériser sociologiquement les électeurs populistes ou à discuter ce dont il est le symptôme ou encore à sonner le tocsin sur la menace qu'il représenterait.
Cet ouvrage propose de le comprendre en lui-même, comme l'idéologie ascendante du XXIe siècle, qui offre une vision cohérente, puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l'économie. S'il exprime une colère et un ressentiment, sa force tient au fait qu'il se présente comme la solution aux désordres du présent.
L'auteur en présente une théorie documentée, en retrace l'histoire au sein de la modernité démocratique et en développe une critique approfondie et argumentée. Il dessine ainsi les grandes lignes de ce que pourrait être une alternative mobilisatrice à ce populisme.
La guerre qui ne peut pas avoir lieu.
Avec la guerre qui se dessine entre la Russie et les puissances de l'OTAN, nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la guerre froide, pourtant la plupart des gens sont aveugles à ce danger. Comme si l'arme nucléaire n'avait qu'une seule fonction : dissuader l'autre de s'en servir et ainsi maintenir l'équilibre mondial. Mais quelle est la nature de cet équilibre ? Pour les partisans de la dissuasion, aucune puissance ne serait assez folle pour tenter une attaque, risquant du même coup son anéantissement. Ainsi, la possibilité d'une apocalypse serait la condition de la paix durable. Revenant sur cette thèse, Jean-Pierre Dupuy s'interroge sur cette paradoxale menace protectrice et sur l'efficacité réelle de la dissuasion, entre défiance stérile, erreur de calcul et automatisation des dispositifs.
« Même si la souffrance sociale la plus visible se rencontre chez les plus démunis, il y a aussi des souffrances moins visibles à tous les niveaux du monde social. [.] On peut appartenir à un univers prestigieux, mais n'y occuper qu'une position obscure. Être ce musicien perdu dans l'orchestre qu'évoque la pièce de Patrick Süskind La Contrebasse. L'infériorité relative de ceux qui sont inférieurs parmi les supérieurs, derniers parmi les premiers, est ce qui définit les misères de position, irréductibles aux misères de condition, mais tout aussi réelles, et profondes. » Pierre Bourdieu Sous la direction de Pierre Bourdieu, une équipe de chercheurs s'est consacrée pendant trois ans à comprendre les conditions d'apparition des formes contemporaines de la misère sociale. La cité, l'école, la famille, le monde des travailleurs sociaux, le monde ouvrier, le sous-prolétariat, l'univers des employés, celui des paysans et des artisans, etc. : autant d'espaces où se nouent des conflits générateurs d'une souffrance dont la vérité est dite, ici, par ceux qui la vivent.
Jean de Frécourt, ancien haut-fonctionnaire, est agressé par des hommes cagoulés dans son appartement de Quimper. Malmené, insulté et terrorisé, il est jeté dans le coffre d'une voiture pour une destination inconnue. À la PJ de Rennes, Léanne dirige une mission confidentielle de surveillance à la fois d'un jeune geek et d'un certain Frécourt. Elle est intriguée : la famille de Frécourt reste bien discrète sur cet enlèvement...
Le mystère Xavier Dupont de Ligonnès : portrait d'un manipulateur exceptionnel, une affaire hors norme analysée sous un angle inédit.
Au début du mois d'avril 2011, un homme de 50 ans disparaissait sans laisser de traces après avoir tué sa famille. L'affaire est connue. Presque dix ans plus tard, les innombrables mystères qui entourent la fameuse "affaire Xavier Dupont de Ligonnès" continuent de rendre ce fait divers aussi effarant que fascinant. En prenant comme angle la relation singulière qui liait Xavier Dupont de Ligonnès à deux de ses plus vieux amis, ce livre décortique et analyse surtout la glaçante manipulation à l'oeuvre et montre comment le piège s'est également refermé sur ces deux hommes. Cette enquête se lit comme un véritable thriller !
Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d'ordre. Mais la force qui agit à travers les mots est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s'exerce leur pouvoir ? Il faut intégrer des traditions théoriques fictivement opposées pour construire une théorie du pouvoir symbolique, outil indispensable pour comprendre son terrain d'exercice privilégié, celui de la politique. La politique n'est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d'autant plus pernicieux qu'il s'exerce dans et par son invisibilité : seule une forme très particulière d'analyse du discours peut le débusquer là où l'on s'attendait le moins à le trouver.
« La nostalgie, c'est comme les coups de soleil. Ça fait pas mal pendant. Ça fait mal le soir. »
Ce volume rassemble les deux premières années sur les cinq que Pierre Bourdieu consacra au cours de « sociologie générale » par lequel il inaugura son enseignement au Collège de France.
Prononcées dans une institution au sein de laquelle la place de la sociologie était encore largement à faire, ces leçons exposent d'une manière particulièrement claire et méthodique les concepts fondamentaux qu'il a développés et les différentes traditions, en philosophie et en sciences sociales, avec ou contre lesquelles il les a forgés.
En raison de l'objectif affiché, ce cours peut être lu comme une présentation systématique de la théorie qu'il a élaborée, doublée d'une reconstruction inédite de sa genèse. Si Bourdieu a continué d'approfondir et de complexifier ses analyses au fil de son oeuvre, l'entreprise menée ici est restée sans équivalent et représente sans doute la meilleure introduction jamais donnée à son travail.
Le cinquième volume des cours de Pierre Bourdieu au Collège de France, dans lequel celui-ci expose les fondements de son anthropologie économique.
« Je vous préviens, croque-morts de France : mon cadavre sera piégé. Le premier qui me touche, je lui saute à la gueule ».
Pierre Desproges.
Ce second volume du cours de « sociologie générale » de Pierre Bourdieu complète la présentation systématique de son appareil conceptuel et de sa démarche méthodologique.
Après avoir insisté, au cours des deux années précédentes, sur les notions d'habitus et de champ, Bourdieu consacre une large part des trois suivantes à celle de capital. Attentif aux difficultés de la transmission des savoirs, le sociologue réorganise par ailleurs son cours en le divisant en deux parties. La première, appelée « leçon », poursuit la présentation formelle de sa théorie. La deuxième, baptisée « séminaire », est quant à elle consacrée à des études de cas. Cet exercice de synthèse, jamais vraiment renouvelé par Bourdieu, offre ainsi un exposé particulièrement accessible et vivant de l'une des entreprises théoriques les plus exigeantes en sciences sociales.
Comment les enthousiasmes de Mai 68 ont-ils cédé le pas au désarroi des années 1980 et 1990 puis au fatalisme qui, depuis les années 2000, barre notre horizon politique et intellectuel ?
En tant qu'historien des idées et philosophe politique, Pierre Rosanvallon s'attache à réinscrire les cinquante dernières années dans l'histoire longue du projet moderne d'émancipation, avec ses réalisations, ses promesses non tenues et ses régressions aussi, notamment par la gauche. Mais c'est également en tant qu'acteur et témoin qu'il aborde une lecture de la séquence 1968-2018, à travers son itinéraire personnel, ses entreprises intellectuelles et politiques, les personnalités qui l'ont accompagné, ses idées forces et ses doutes, ses perplexités et ses aveuglements.
Grâce à cette double focale, c'est une histoire politique et intellectuelle du présent que Pierre Rosanvallon retrace, dans des termes qui conduisent à esquisser de nouvelles perspectives à l'idéal d'émancipation.
« Les gens n'ont pas d'humour. C'est désolant. »
C'est au XIXe siècle que se construit un univers littéraire et artistique pleinement arraché aux bureaucraties d'état, à leurs académies et aux canons du bon goût qu'elles imposaient.
Pierre Bourdieu, décrivant la structure du champ littéraire dans ses configurations successives, montre d'abord ce que l'oeuvre de Flaubert doit à la constitution du champ, c'est-à-dire en quoi Flaubert écrivain est produit par ce qu'il contribue à produire.
En définissant la logique - sublimée dans les oeuvres - à laquelle obéissent écrivains et institutions littéraires, Pierre Bourdieu pose les fondements d'une science des oeuvres, dont l'objet serait la production non seulement de l'oeuvre elle-même mais aussi de sa valeur.
Loin d'anéantir le créateur sous l'effet des déterminations sociales liées à son milieu d'origine, l'analyse de l'espace des possibles qui sont inscrits dans un état déterminé du champ permet de comprendre le travail que l'artiste doit accomplir, contre ces déterminations et grâce à elles, pour se produire comme créateur, c'est-à-dire comme sujet de sa propre création.
« Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j'aime ma chienne ».
Pierre Desproges.
Transversale à l'oeuvre de Pierre Bourdieu, la question de l'État n'a pu faire l'objet du livre qui devait en unifier la théorie. Or celle-ci, à laquelle il consacra trois années de son enseignement au Collège de France, fournit à bien des égards la clé d'intégration de l'ensemble de ses recherches : cette « fiction collective » aux effets bien réels est à la fois le produit, l'enjeu et le fondement de toutes les luttes d'intérêts.
Dévoilant les illusions de la « pensée d'État », vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, il se montre tout autant critique à l'égard de l'« humeur anti-institutionnelle », prompte à résumer la construction d'un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l'ordre social.
Mais cette transcription donne aussi à lire un « autre Bourdieu », d'autant plus concret et pédagogue qu'il livre sa pensée en cours d'élaboration.
Est-on en droit de parler de "religion" pour les Grecs, au sens où nous entendons ce terme ?
Non, répond l'auteur, dans la mesure où le polythéisme des Grecs ne doit pas être confondu avec les religions monothéistes révélées. Alors que ces dernières visent à assurer le salut personnel de l'individu, au sein d'une Église, avec une ouverture sur l'au-delà, la religion polythéiste des Grecs s'exerce dans le cadre politique de la cité antique.
Engagé dans les institutions de la cité, le religieux apparaît dès lors orienté vers la vie terrestre : il vise à ménager aux citoyens une existence pleinement humaine ici-bas, non à assurer leur salut dans l'autre monde.
Ce que la religion laisse en dehors de son champ et que des courants sectaires et marginaux prennent en charge, la philosophie se l'appropriera.
De qui Desproges peut-il bien avoir envie " rien que de voir à travers sa robe " ? Du Figeac 1971, son Saint-Emilion préféré, " plus long en bouche qu'une finale de Verdi ". Et Desproges n'a pas seulement le vin musical, il a aussi le fruit lyrique : " le rouge de la tomate a la flamboyance des couchers de soleil d'Istanbul ". Pour notre plus grand bonheur, il met sa causticité et son sens de la formule au service de la gastronomie dans ces chroniques culinaires : textes courts et efficaces comme des recettes, vins, femmes, cuisine italienne, un régal !
La première biographie d'Amma, grande figure spirituelle d'aujourd'hui.
Leader spirituel, humanitaire et visionnaire, Amma a étreint plus de 40 millions de personnes à travers cinq continents. Celle que les Indiens considèrent comme une incarnation divine ou un mahatma, une grande âme, est aujourd'hui une des plus importantes bienfaitrices de l'humanité, honorée par les Nations-Unies. Pierre Lunel a voulu l'approcher au plus près : il nous livre le fruit de deux ans d'enquête, d'émotions et de prière. Véritable « roman de l'Amour », l'ouvrage retrace le destin inouï de cette fille de pêcheur, devenue une sainte indienne, son combat inlassable, sa compassion unique et son message de sagesse : « Aimer et servir. » Pierre Lunel a signé une cinquantaine de livres, dont certains consacrés à la vie de personnalités religieuses comme soeur Emmanuelle, l'abbé Pierre ou encore le père Pedro - biographies inspirées qui ont fait date.
« National-socialisme. Doctrine fondée par Adolf Hitler pendant les années folles. En abrégé, on dira plus volontiers « nazisme », c'est plus joli. »