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Jean Manuel Roubineau
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" Le sport, disait George Orwell, c'est la guerre, les fusils en moins ". Reflet d'un idéal politique à la fois antagonique et pacifique, le sport permet aux hommes de se mesurer physiquement, sans chercher à s'anéantir. Ses racines plongent dans un passé lointain. C'est en Grèce ancienne que l'on voit sortir de terre les premiers gymnases et les premiers stades, s'établir un circuit de compétitions, se définir des disciplines encadrées de règles et d'interdits. La concurrence et l'excellence y sont érigées en valeurs cardinales. La figure de l'athlète, avatar du citoyen-soldat, s'impose dans le paysage social durant plus d'un millénaire. Les champions, qu'ils soient coureurs, lutteurs ou pentathloniens, font la fierté de leur communauté d'origine : célébrés dans des poèmes, statufiés, ils sont couverts de privilèges et immortalisés dans la mémoire collective. Mais, objets d'une immense ferveur populaire, ils n'en sont que plus attaqués par les savants, philosophes ou médecins, qui fustigent leur inutilité supposée et les dangers de leur mode de vie.
C'est à une histoire de ce premier sport, éloigné dans le temps mais souvent si proche de nos pratiques contemporaines, que ce livre invite.
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Milon de Crotone ou l'invention du sport
Jean-Manuel Roubineau
- Alpha
- Histoire
- 14 Février 2024
- 9782383880974
Lutteur d'exception, Milon de Crotone accumule, au VIe siècle av. J.-C., le plus extraordinaire des palmarès sportifs de l'histoire. Multiple champion olympique, sa légende, antique comme moderne, a fleuri autour des exploits qu'on lui prête, qu'il s'agisse de prouesses physiques ou alimentaires. Érigé par les Anciens en figure exemplaire de la force, de l'énergie ou encore de la virilité, Milon a frappé les esprits tant par son rôle déterminant dans la guerre contre Sybaris que par les conditions dramatiques de sa disparition, dévoré par des loups dans une forêt de Crotone, les mains prisonnières d'un chêne qu'il avait tenté de fendre. Mais Milon est avant tout le témoin et l'un des acteurs principaux de la naissance d'un phénomène majeur de la culture occidentale, le sport, et de l'émergence d'une figure sociale d'un nouveau type : l'athlète.
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Le monde des Grecs au VIe siècle avant J.-C.
Francis Prost, Jean-Manuel Roubineau, Didier Viviers, Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Reference
- 7 Novembre 2024
- 9782753595736
Rejeté dans l'ombre par l'éclat du siècle de Périclès, le VIe siècle avant J.-C. n'a guère été abordé par les savants que comme la survivance d'une époque archaïque finissante ou l'antichambre d'une triomphante époque classique. Suscitant les réticences des archéologues comme des historiens, coincé dans un entre-deux historiographique, il a pâti d'une situation documentaire perçue comme aride. Pourtant, les sources, qu'elles soient écrites, matérielles ou visuelles, ne manquent pas, à qui veut bien les récolter. Ce fut précisément l'objectif d'une large équipe dont les compétences variées ont permis de reconstituer ce monde des Grecs au VIe siècle. Des trois générations de Grecs qui se succèdent entre les années 600 et les années 500, et se transmettent pratiques, savoirs et représentations, elle s'est ainsi efforcée de saisir non seulement les figures sociales majeures, mais aussi les paysages qui dessinent progressivement leur cadre quotidien. Il s'est agi, enfin, de rendre palpable le fonctionnement de cet univers, les tensions qui structurent la vie interne des cités ainsi que les interactions et contacts des communautés grecques avec les peuples du pourtour méditerranéen. Le VIe siècle, une belle époque ?
Avec le soutien de l'UMR 7041 ArScAn, de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de l'Université libre de Bruxelles (ULB), et de l'unité de recherche TEMPORA de l'université Rennes 2. -
Platon a dit de lui qu'il était un « Socrate devenu fou ». Philosophe atypique, Diogène ne s'est interdit aucune extravagance, ne s'est soumis à aucune des conventions sociales en vigueur à son époque, le IVe siècle av. J.-C. Mais s'il est demeuré, jusqu'à nos jours, une figure familière de la culture occidentale, il le doit avant tout à son rôle dans la naissance d'un courant philosophique majeur, le cynisme.
Pourfendeur des théoriciens de la philosophie et adepte d'une philosophie en actes, Diogène choisit de mener une existence de mendiant et s'emploie à dénoncer les artifices de la vie en société. Successivement citoyen de Sinope, étranger en exil, esclave asservi par des pirates crétois puis affranchi, Diogène illustre, de manière saisissante, la mobilité et l'insécurité sociales caractéristiques du monde grec ancien. Surtout, refusant toutes les appartenances, de la famille à la cité, il est le premier à se déclarer citoyen du monde et invente un nouvel idéal : le cosmopolitisme.
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à poings fermés : une histoire de la boxe antique
Jean-Manuel Roubineau
- Puf
- 28 Septembre 2022
- 9782130812944
La boxe, dit la légende, aurait été inventée par des soldats spartiates désireux de s'entraîner à parer les coups au visage. Art de défense autant que de percussion, le pugilat est perçu, durant toute l'Antiquité, comme le plus dangereux des sports. Véritables héros du stade, adulés pour leur courage, les boxeurs concourent nus, sous le regard des spectateurs, leurs poings gantés de cuir pour seules armes. Mais, qu'ils rêvent de gloire ou d'argent, écument les compétitions locales ou prétendent à la couronne olympique, les pugilistes doivent se soumettre, au gymnase, à une préparation athlétique exigeante. Alimentation contrainte, abstinence sexuelle et exercices sans cesse recommencés contribuent à placer dans leurs muscles des réserves inépuisables de force, à polir leur technique et les préparer à la brutalité et l'inconfort des affrontements. Mais, au-delà du quotidien pugilistique, c'est à une histoire totale du sport que ce livre invite : interdits et mauvais gestes, hygiène de vie et idéal corporel, goût du spectacle et rapport à la violence, au miroir de la boxe, c'est la cité qui se reflète.
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Les cités grecques (VIe-IIe siècle av J.-C.)
Jean-Manuel Roubineau
- Puf
- Hors Collection Puf
- 19 Août 2015
- 9782130633624
À partir d'une analyse des inégalités sociales en oeuvre dans les cités, cet ouvrage dresse un panorama de la vie sociale qui se déroule en leur sein, entre le VIe et le IIe siècle avant J.-C.
Après avoir appréhendé les inégalités de droit, de genre et de fortune, le livre étudie la manière dont celles-ci se manifestent dans les structures du quotidien, qu'il s'agisse des pratiques vestimentaires, alimentaires, funéraires ou immobilières. Les liens sociaux en vigueur, les manières de se réunir, de se distraire, de célébrer les dieux, ou encore les mécanismes de solidarité en vigueur dans la cité, traduisent de manière variable et nuancée l'ordre social. Par exemple, les citoyens fortunés, au sommet de la pyramide sociale, adoptent de nombreuses stratégies de reproduction, depuis l'éducation inculquée à leurs enfants jusqu'aux choix matrimoniaux en passant par les formes de contrôle des naissances. Pour autant, la possibilité de gravir l'échelle sociale existe bel et bien, qu'il s'agisse de s'enrichir ou d'accéder à un statut plus favorable, et contribue, malgré tout, à faire de la cité une société d'opportunités.