Rayons
- Littérature (78)
- Sciences humaines & sociales (60)
- Bandes dessinées / Comics / Mangas (34)
- Vie pratique & Loisirs (27)
- Parascolaire (25)
- Arts et spectacles (16)
- Fantasy & Science-fiction (13)
- Jeunesse (6)
- Policier & Thriller (5)
- Religion & Esotérisme (4)
- Scolaire (3)
- Entreprise, économie & droit (3)
- Tourisme & Voyages (2)
- Romance (2)
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation (1)
Éditeurs
- Gallimard (38)
- Soleil (27)
- Marabout (21)
- Folio (13)
- Editions De La Sorbonne (12)
- Hachette Education (12)
- L'arbalete (12)
- Pu De Caen (12)
- Nathan (11)
- Elixyria (10)
- Christian Genet (8)
- Pu Du Septentrion (7)
- Sorbonne Universite Presses (6)
- Hachette Bnf (5)
- Lombard (5)
- Des Femmes (4)
- Edilivre (4)
- Fantasy-editions.rcl (4)
- Les Deux Encres (4)
- Albin Michel (3)
- Belin Education (3)
- Chiron (3)
- Dunod (3)
- Nats (3)
- Vuibert (3)
- Bernard Campiche (2)
- Bibliotheque Des Arts (2)
- Boubee (2)
- De Boeck (2)
- Dervy (2)
Jean Genet
-
Claire et Solange sont au service de Madame depuis des années. Elles l'aiment beaucoup, à tel point qu'elles décident de la tuer... Quelques gouttes de poison dans le tilleul quotidien, et l'affaire sera réglée. Encore faut-il faire boire sa tisane à Madame, complètement dé-bor-dée depuis que Monsieur est en prison : et pour honorer au mieux son mari qui va être libéré, il lui faut de nouvelles toilettes, de nouveaux chapeaux... Une comédie qui tourne vraiment mal, une poésie étrange, un théâtre résolument moderne dans lequel chacun cherche sa place : Claire, Solange et Madame forment un trio étonnant.
-
« Je nomme violence une audace au repos amoureuse des périls. On la distingue dans un regard, une démarche, un sourire, et c'est en vous qu'elle produit des remous. Elle vous démonte. Cette violence est un calme qui vous agite. On dit quelquefois : "Un gars qui a de la gueule." Les traits délicats de Pilorge étaient d'une violence extrême. Leur délicatesse était violence. »
-
Le condamné à mort et autres poèmes ; le funambule
Jean Genet
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 12 Mars 1999
- 9782070407873
Si toute l'oeuvre de Jean Genet peut être qualifiée de «poétique», l'auteur de Notre-Dame-des-Fleurs et des Paravents n'a composé que quelques poèmes, tous écrits dans la première période créatrice de sa vie, entre 1942 et 1947.C'est en prison, provoqué par des camarades de cellule qui s'essayaient à imaginer de médiocres pièces sentimentales, que Genet rédigea les strophes du Condamné à mort et la dédicace en prose à Maurice Pilorge. En prison aussi qu'il écrit Marche funèbre, La galère, La parade. Ces poèmes s'apparentent d'ailleurs à des chefs-d'oeuvre de prisonniers, dont la seule possibilité est de fabriquer des ex-votos ou de construire un bateau toutes voiles dehors dans une bouteille.Une différence majeure s'impose pourtant, qui tient à l'époustouflante maîtrise de Genet quant au maniement de la langue et à la faculté qu'il semble avoir de versifier comme en se jouant. Le voyou entend, et il l'a souvent proclamé, user de tout l'attirail classique et de toutes les séductions afférentes, afin d'en pervertir plus radicalement les valeurs et les pompes. La grâce qui hante les poèmes de Genet est celle d'un ange qui s'est volontairement dévoyé. D'où le charme trouble et violent, la fascination séditieuse et irrécupérable qui émanent de ces pages.Cette édition des poèmes de Jean Genet inclut Le funambule, magnifique texte, véritable poème en prose, qui trouve ici sa place, comme en point d'orgue de l'oeuvre poétique donnée dans son entier.
-
Après le théâtre de Jean Genet, la Pléiade propose ses romans et ses poèmes. L'écriture de ces textes se concentre sur une période remarquablement brève : six années, de 1942 à 1948. Découvrant Notre-Dame-des-Fleurs en février 1943, Cocteau s'exclame : «c'est le grand événement de l'époque. Il me révolte, me répugne et m'émerveille.» Deux ans plus tard, à la lecture de Pompes funèbres, il y revient : «C'est le génie même. Et d'une liberté si terrible que l'auteur se met hors d'atteinte, assis sur quelque trône du diable dans un ciel vide où les lois humaines ne fonctionnent plus (deviennent comiques).» L'apparition de Genet dans le monde littéraire fait figure de déflagration. Dans son oeuvre se donne à voir «l'envers du monde» : un univers, serti dans une langue où se côtoient le langage le plus ordurier et un pur style classique, dans lequel des hommes chargés de crimes aspirent à une certaine sainteté.La plupart des oeuvres inscrites au sommaire du volume étaient connues par la version qu'en proposent les Oeuvres complètes de Genet, qui commencent à paraître chez Gallimard en 1951. Mais le texte de ces volumes avait été révisé, soit par Genet, soit avec son assentiment, de manière à atténuer certains éléments sexuels et politiques. La présente édition revient systématiquement au texte des premières publications clandestines. Ces versions n'étaient jusqu'à présent accessibles au grand public que pour Pompes funèbres et pour Querelle de Brest. Ce volume est donc l'occasion d'une redécouverte, spectaculaire et radicale, des oeuvres romanesques de Genet.
-
«Weidmann vous apparut dans une édition de cinq heures, la tête emmaillotée de bandelettes blanches, religieuse et encore aviateur blessé, tombé dans les seigles, un jour de septembre pareil à celui où fut connu le nom de Notre-Dame-des-Fleurs. Son beau visage multiplié par les linotypes s'abattit sur Paris et sur la France, au plus profond des villages perdus, dans les châteaux et les chaumières, révélant aux bourgeois attristés que leur vie quotidienne est frôlée d'assassins enchanteurs, élevés sournoisement jusqu'à leur sommeil qu'ils vont traverser, par quelque escalier d'office qui, complice pour eux, n'a pas grincé. Sous son image, éclataient d'aurore ses crimes:meurtre 1, meurtre 2, meurtre 3 et jusqu'à six, disaient sa gloire secrète et préparaient sa gloire future.»Jean Genet.
-
«En quittant la Santé pour Fontevrault, je savais déjà qu'Harcamone y attendait son exécution. À mon arrivée, je fus donc saisi par le mystère d'un de mes anciens camarades de Mettray, qui avait su, notre aventure à nous tous, la pousser jusqu'à sa pointe la plus ténue : la mort sur l'échafaud qui est notre gloire.»
-
Photographies d'Ernest Scheidegger. Nouvelle édition en 2007
-
«L'artiste n'a pas - ou le poète - pour fonction de trouver la solution pratique des problèmes du mal. Qu'ils acceptent d'être maudits. Ils y perdront leur âme, s'ils en ont une, ça ne fait rien. Mais l'oeuvre sera une explosion active, un acte à partir duquel le public réagit, comme il veut, comme il peut. Si dans l'oeuvre d'art le bien doit apparaître, c'est par la grâce des pouvoirs du chant, dont la vigueur, à elle seule, saura magnifier le mal exposé.»Jean Genet.
-
«Une paillette d'or est un disque minuscule en métal doré, percé d'un trou. Mince et légère, elle peut flotter sur l'eau. Il en reste quelquefois une ou deux accrochées dans les boucles d'un acrobate.» Ainsi s'ouvre Le funambule, un des textes emblématiques de l'oeuvre de Jean Genet, dédié à son ami Abdallah.
-
Le monument qu'elle élève à l'honneur des morts et de la mort donne à la pièce une dimension jamais atteinte jusqu'alors, tant la jubilation de Genet à jouer avec toutes les ressources du théâtre réussit - cas unique - à s'articuler avec les données historiques et politiques de la guerre d'Algérie.Le fameux «tourniquet» qu'avait décelé Sartre n'est pas seulement celui de l'être et du paraître mais celui de tous les incompatibles tels que les a conçus une vision rationnelle du monde. Pour s'opposer à cette vision judéo-chrétienne, rien de plus fort que la définition de la tragédie proposée par Genet. Conception dionysiaque d'un délire qui doit beaucoup aux Grecs relus à la lumière de Nietzsche et pourrait se rapprocher de Shakespeare; conception circulaire également, qui exige, dramaturgiquement, une mise en déséquilibre constant de tous les éléments du spectacle, des objets aux acteurs, de la régie à la psychologie. On entre dans le monde de l'insaisissable.
-
" mon casier judiciaire est vierge et je n'ai pas de goût pour les jeunes garçons : or les écrits de genet m'ont touché.
S'ils me touchent, c'est qu'ils me concernent ; s'ils me concernent, c'est que j'en peux tirer profit. " jean-paul sartre saint genet, comédien et martyr
-
Tous les protagonistes de ce drame naissent du brouillard de Brest, du soleil qui dore faiblement ses façades, et de la mer semblable au mouvement intérieur qui anime l'écrivain. Ce sont des miroirs se renvoyant des images semblables et contraires qui sourdent du même foyer où elles reviennent ensuite se confondre:Jean Genet.
-
«Cette pièce, je le répète, écrite par un Blanc, est destinée à un public de Blancs. Mais si, par improbable, elle était jouée un soir devant un public de Noirs, il faudrait qu'à chaque représentation un Blanc fût invité - mâle ou femelle. L'organisateur du Spectacle ira le recevoir solennellement, le fera habiller d'un costume de cérémonie et le conduira à sa place, de préférence au centre de la première rangée des fauteuils d'orchestre. On jouera pour lui. Sur ce Blanc symbolique un projecteur sera dirigé durant tout le spectacle.Et si aucun Blanc n'acceptait cette représentation ? Qu'on distribue au public noir à l'entrée de la salle des masques de Blancs. Et si les noirs refusent les masques qu'on utilise un mannequin.»Jean Genet.
-
Le projet d'un livre sur Rembrandt accompagna Genet durant une dizaine d'années. De sa confrontation directe avec les oeuvres vues dans les musées prenait corps peu à peu cet ouvrage.
En septembre 1958, L'Express publiait sous le titre Le Secret de Rembrandt, un découpage d'extraits du livre dont il annonçait la publication prochaine aux Éditions Gallimard. Genet a-t-il alors préféré se ménager le temps de refondre ou de compléter son travail ? Absorbé par son théâtre, a-t-il reporté son projet à plus tard ?
On sait seulement que, bouleversé par la mort de son ami Abdallah, il se résolut en avril 1964 à détruire le contenu d'une valise pleine de manuscrits.
Ne subsistent que deux fragments publiés en mai 1967 dans la revue Tel Quel sous le titre Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes, qui s'ajoutent au Secret de Rembrandt publié en 1958. Avec l'accord de Genet, ces textes ont été insérées respectivement en 1968 et 1979 dans les tomes IV et V de ses oeuvres complètes.
La présente édition qui les rassemble pour la première fois tente d'illustrer par un choix de détails significatifs les oeuvres citées, le regard personnel de Genet sur Rembrandt. Un regard autre, et qui va plus loin.
-
Articles, entretiens, préfaces ou discours, les textes des interventions de Genet, ici rassemblés, témoignent d'un paradoxe : celui qui fut l'écrivain le plus solitaire, le plus retranché de son temps fut aussi, durant les vingt dernières années de sa vie, l'un des plus présents sur la scène publique.
De Chartres à Chicago, de la Goutte d'Or au camp de Chatila, des rives du Jourdain aux ghettos noirs d'Amérique, ce livre retrace l'aventure littéraire et politique, menée aux frontières de l'Occident, aux côtés des exclus du monde et des peuples en révolte, d'un poète qui n'a jamais revendiqué d'autre titre que celui de vagabond.
-
Aux personnages de Genet on pourrait dire:« Arrête de faire le Nègre! », comme on dit à d'autres:« Arrête de faire le clown! ». En fait, ici, c'est la même chose:Nègre et clown c'est tout un, dans la dérision,le double jeu et la provocation. Ces Nègres-là n'ont pas un nez rouge qui les métamorphose mais un nez noir qui les dissimule d'autant plus qu'il ne se voit pas. Ils jouent à paraître ce qu'ils sont déjà et à être ce qu'ils ne sont pas, dans une confusion plaisante mais bien faite pour dérouter qui voudrait en finir une bonne fois avec les faux-semblants. Il est toutefois inutile d'attendre de Genet qu'il révèle tout à trac sa position personnelle quant au statut politique et social du Noir. Comme en se jouant, il laisse affleurer ses angoisses et ses désirs, sa violence et ses espoirs de revanche. Le rire des Nègres est désarmant sans doute mais, désarmés, les Blancs - présents sur le plateau à titre d'oppresseurs autant qu'à titre de public - ne sauront plus se défendre:c'est bien autour de la cérémonie funèbre de leur anéantissement que la pièce est construite.
-
Décor : une cellule de prison. Personnages : le surveillant et trois détenus : Yeux-Verts, vingt-deux ans, condamné à mort ; Maurice, dix-sept ans, qui lui voue une admiration sans bornes ; Lefranc, voleur de vingt-trois ans, dévoré par la jalousie. Dans ce huis clos, tout est drame : un lit défait, un mot de trop. Mais la tragédie naît d'une femme absente, celle que Yeux-Verts va laisser en mourant sur l'échafaud. Maurice et Lefranc la convoitent, se la disputent sous le regard de Yeux-Verts. Jusqu'au meurtre : Lefranc étrangle Maurice. «J'ai fait ce que j'ai pu pour l'amour du malheur, dit-il. Je suis vraiment tout seul.»Cette pièce en un acte a été créée au Théâtre des Mathurins le 26 février 1949.
-
Le Bagne est la queue de comète carcérale de Genet : de 1942, où il ébaucha Haute Surveillance, à 1964, où il abandonna la rédaction du Bagne, Gent n'a cessé d'ériger l'enfermement en idéal d'une vie essentialisée, car proche de la mort.
Cayenne est pour lui le nouvel Eden, paradis perdu auquel seul le crime permet d'ajouter un éclair de totale réalisation de soi avant que le couteau de la guillotine n'en vienne sanctifier la perte. A ce jeu de qui perd gagne jouent les forçats Rocky, Ferrand et Fornalo : d'abord rivaux, ils finiront par reconnaître qu'ils sont à égalité de haine et de pouvoir pour tromper et ridiculiser les maîtres du bagne.
Dans ce lieu clos s'anime, traitée avec humour et sarcasme, une société d'exclus -bagnards aussi bien que gardiens- malfaisants et retors, tout ensemble lucides et aliénés par leurs rêves. Le Bagne met un point d'orgue en même temps que de suspension à l'oeuvre théâtrale de Genet.
-
Quel contraste entre Splendid's et "Elle", les deux pièces posthumes de Genet! La première est sérieuse et collet monté, à l'instar des gangsters qui, juste avant l'assaut de la police, occupent le palace du Splendid's et règlent leurs comptes avec eux-mêmes et leur passé de faux héros.
Dans "Elle", un personnage étrange qui n'est autre que le pape virevolte, lancé, les fesses à l'air, sur des patins à roulettes ! Est-ce une farce pour autant? Nullement: c'est peut-être la pièce de Genet la plus réfléchie sur les notions d'être et de paraître, d'image et de réalité. Dans les deux oeuvres, en fait, Genet ne cesse de creuser, en termes concrets de théâtre, ce que fiction veut dire, à la fois comme mensonge et comme construction de soi.
-
Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes
Jean Genet
- Chemin de fer
- 1 Juin 2013
- 9782916130545
Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes a été publié pour la première fois dans la revue Tel Quel en 1967. Le titre doit être pris littéralement : en 1964, suite au suicide de son compagnon, Jean Genet détruit les manuscrits sur lesquels il travaille, dont un consacré à Rembrandt. Quelque temps auparavant deux fragments en avaient été confiés à un traducteur, ce qui les sauve de la destruction.
Pour Tel Quel, Jean Genet les place en vis-à-vis sur deux colonnes, faisant de l'un le commentaire de l'autre, mise en forme radicale qui laisse entendre que toute parole est double.
Le premier fragment fait allusion à un épisode fondamental de sa vie : «un jour, dans un wagon, en regardant le voyageur assis en face de moi j'eus la révélation que tout homme en vaut un autre». Cette expérience profondément humaniste est mise en regard du second fragment où il évoque sa fascination pour les peintures de Rembrandt.
L'épisode du train apparaît alors pour lui comme un événement aux conséquences fondamentales : si tout homme en vaut un autre, la puissance érotique se délite, tout individu devenant le sujet possible de l'art.
-
«Avant d'y arriver, je savais que ma présence au bord du Jourdain, sur les bases palestiniennes, ne serait jamais clairement dite : j'avais accueilli cette révolte de la même façon qu'un oreille musicienne reconnaît la note juste. Souvent hors de la tente, je dormais sous les arbres, et je regardais la Voie lactée très proche derrière les branches. En se déplaçant la nuit, sur l'herbe et sur les feuilles, les sentinelles en armes ne faisaient aucun bruit. Leurs silhouettes voulaient se confondre avec les troncs d'arbres. Elles écoutaient. Ils, elles, les sentinelles. [...] Dans une tragédie de Shakespeare des archers tirent des flèches contre le ciel et je n'aurais pas été surpris si des feddayin d'aplomb sur leurs jambes écartées, mais agacés par tant de beauté en forme d'arc s'arrachant à la terre d'Israël, eussent visé et tiré des balles contre la Voie lactée, la Chine et les pays socialistes leur fournissant assez de munitions pour faire dégringoler la moitié du firmament. Tirer des balles contre les étoiles cependant qu'elles sortaient de leur propre berceau, la Palestine ?»
-
«Que l'on veuille bien comprendre, et l'excuser, mon émotion, quand je dois exposer une aventure qui fut aussi la mienne. Au mystère que vous êtes il me faut opposer, et le dévoiler, le mystère des bagnes d'enfants. Épars dans la campagne française, souvent dans la plus élégante, il est quelques lieux qui n'ont pas fini de me fasciner. Ce sont les maisons de correction dont le titre officiel et trop poli est maintenant : Patronage de relèvement moral, centre de rééducation, maison de redressement de l'enfance délinquante, etc.» Interdit de diffusion à la Radio française, L'enfant criminel appartient à la première période de l'oeuvre de Jean Genet, celle pendant laquelle il écrivit ses quatre romans, ses poèmes et ses premières pièces de théâtre. Nous le rééditons avec les deux photographies qui figuraient dans l'édition originale de 1949 et une note retraçant le contexte dans lequel il fut écrit, puis censuré et enfin publié.
-
Du juge et du condamné, « lequel est l'ombre et lequel le soleil ? » Jean Genet ne fera pas de distinction entre la prononciation et l'accomplissement de la Sentence, aussi indissociables à ses yeux que l'avers et le revers d'une pièce de monnaie. Le piteux cérémonial des tribunaux, vague survivance des salles de torture dans l'ordre du langage, ne vaut que par le paraphe qu'y appose le voleur en purgeant sa peine dans l'isolement de sa cellule. Ainsi juges et jugés relèvent-ils de cette même « immémoriale nuit sacrée » où convergent, dans la culture occidentale, la soumission à l'autorité et sa profanation.
Confié aux Éditions Gallimard par Jean Genet au milieu des années 1970, ce livre, demeuré à l'état de projet, avait été soigneusement calligraphié par son auteur, avec des instructions précises sur sa composition typographique.
-
Écrites neuf ans avant Le condamné à mort - le premier livre de Jean Genet -, les lettres qui ouvrent cette correspondance font découvrir un jeune homme de vingt-trois ans qui fréquente, à Paris, dans les cafés de Montparnasse et du Quartier latin, artistes et intellectuels, et se lance en proposant un article à une revue éphémère appellée Jeunes. Elles constituent un précieux témoignage sur Genet pendant ces années trente qu'il a toujours passées sous silence et dont aucun écrit n'avait été retrouvé jusque-là. Une période pourtant décisive pendant laquelle Genet s'engagea dans l'armée, découvrit la Syrie et le Maroc, puis déserta pour vagabonder à travers l'Europe.
Ces Lettres surprendront d'autant plus les lecteurs de Genet qu'elles contiennent tous les grands thèmes de l'oeuvre à venir. Genet parle d'amour, glisse de la prose au vers, se moque de son ambition : « J'aurai plus tard, écrit-il, des proses incandescentes au milieu des rosées et des triolets frais parmi les sables rouges », et vit dans l'attente d'un départ imminent.
Mais elles révèlent aussi le personnage épris d'absolu de sa correspondante, Andrée Pragane, alias Ibis, qui le fit entrer dans les cercles de ses amis, jeunes gens dont les traces sont aujourd'hui presque toutes effacées.
Une dernière lettre, écrite par Genet en 1984 au fils d'Ibis, referme cet ensemble. Elle dit superbement le rapport de Genet au temps, au souvenir comme à l'oubli.