Qu'avons-nous fait de la libération sexuelle ? Thérèse Hargot, philosophe et sexologue intervenant en milieu scolaire depuis une dizaine d'années, s'interroge face à la jeunesse d'aujourd'hui.
Banalisation de la « culture porno », course à la performance, défiance à l'égard de la contraception, retour des stéréotypes, obsession de l'orientation sexuelle. Si les jeunes se sentent sexuellement libérés, ils sont prisonniers de nombreux diktats. Quelle est cette liberté qui condamne à choisir en permanence son identité, ses amours, ses pratiques comme n'importe quel produit de consommation ?
Fondé sur de nombreux témoignages, ce livre ose affronter de vraies questions exprimées par les adolescents et les jeunes adultes. Il invite à repenser l'apprentissage de la vie affective, relationnelle et sexuelle, pour devenir soi-même afin d'entrer en relation avec les autres.
« Ici, devant le deuil et la promesse de la vie, je me tiens et j'avance... »Irène Jacob, l'inoubliable interprète de La Double vie de Véronique, rapproche deux évènements simultanés et essentiels : la disparition de son père, grand physicien, et la naissance d'un enfant.
Ce texte subtil, sensible et tendre lui permet de revenir à ces deux moments où le miracle de la vie et l'infiniment grand se mêlent. La physique, le firmament à perte de vue, le big bang, les questions de la psychanalyse mais aussi la perception du temps, la brume des souvenirs ou les images à vif, les émotions, leurs manifestations explosives, le sommeil et les rêves irisent ce récit tout à la fois bouleversant et lumineux.
Creuset de la mémoire, espace de conservation du patrimoine intellectuel, artistique et littéraire, la bibliothèque est un lieu de dialogue avec le passé, mais aussi de création et d'innovation. Croisement paradoxal entre un projet utopique (rassembler la totalité des savoirs) et des contraintes techniques (sélection, classement, conservation, communication des documents...), elle constitue également, et simultanément, un concept immatériel qui donne sens et profondeur aux pratiques de la lecture, de l'écriture et de l'interprétation.
Lieux mythiques, tels Babel ou Alexandrie, bâtiments ou réseaux, les bibliothèques de tout temps jouent un rôle crucial dans la transmission des savoirs et de la culture. À ce titre, elles président à l'élaboration d'un encyclopédisme dont l'ambition est de contenir le monde. Sans constituer, à proprement parler, une histoire des bibliothèques, ce volume parvient, par touches successives, à tracer une carte des usages de la lecture savante, à dégager des lois de la transmission des héritages intellectuels.
Alors que de profondes mutations technologiques transforment aujourd'hui leur équilibre et leur économie, c'est le destin des bibliothèques, précaires et destructibles, qu'interrogent ici les auteurs réunis autour de Marc Baratin et de Christian Jacob.
Un panorama sans équivalent des pratiques et traditions du savoir, entre sciences et humanités, entre Orient et Occident, entre passé et présent, entre sociétés avec ou sans écriture.
-Comment les hommes ont produit, validé, sauvegardé et transmis leurs savoirs.
-Les gestes, les instruments et les procédures qui donnent forme à tout type de connaissance.
-De l'art du bonsaï à l'observation au microscope en biologie cellulaire, de l'écriture des mathématiques à l'atelier de Michel Foucault.
Un livre sur l'histoire des mentalités et des représentations collectives, qui renouvelle en profondeur la perception des relations entre Juifs et Chrétiens au Moyen Âge. Contre la conception dominante d'une différence radicale entre les idées, les symboles et les rituels propres aux Chrétiens et aux Juifs à cette époque, l'auteur postule l'existence d'une relation constante, d'un dialogue étroit entre le langage des symboles juifs et chrétiens.
L'histoire juive médiévale est donc envisagée comme un échange constant, un jeu de miroir. Les créations parallèles, les tensions mutuelles, les rivalités et les similarités troublantes caractérisent les relations entre les deux religions qui n'ont cessé de s'observer, de se contredire et de dialoguer. Les Juifs répondent aux attaques des Chrétiens en adoptant les symboles de « l'autre » pour mieux les renverser, les inverser et les détruire. Loin de former deux univers étanches, Juifs et Chrétiens possédaient une subtile connaissance les uns des autres, fondée sur la proximité dialectique, la familiarité avec les catégories théologiques de l'adversaire et sur de constants renversements mutuels d'images, de symboles, de rituels et de pratiques qui structurent leurs univers religieux.
Au-delà des représentations et des clichés dominants, I. Yuval nous invite à repenser la définition de l'autre dans le monde médiéval. Il démontre la force structurante, fondatrice des conflits dans la constitution d'une identité, d'une tradition et d'un éthos social spécifique.
Il y a bien longtemps, un bûcheron fort pauvre vivait à l'entrée d'une grande forêt avec ses deux enfants, Hänsel et Gretel, et sa seconde épouse. Lorsque le pays fut touché par la famine, le pain commença à se faire rare. Le bûcheron, qui ne trouvait plus le sommeil, dit un soir à sa femme :
" Qu 'allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants ? " Un des plus célèbres contes des frères Grimm où se mêlent, dans une forêt immense, une marâtre, une sorcière, une maisonnette à croquer, des perles et des pierres précieuses, et le bonheur retrouvé.
Dans La Religion sans déraison, Louis Jacobs livre sa pensée définitive sur les fondements du judaïsme tels qu'ils doivent selon lui être compris à l'époque moderne : en s'inscrivant dans la tradition, mais en embrassant pleinement les acquis du savoir moderne, notamment la critique biblique et l'histoire de l'Israël antique.
Il s'attelle ainsi successivement à redéfinir les notions de croyance en un Dieu personnel, de la Torah comme révélation divine et de peuple élu.
La pensée de Jacobs n'a aujourd'hui rien perdu de son audace.
C'est d'elle que s'inspire Rivon Krygier, rabbin de la communauté masortie de Paris, dans son essai sur « la participation humaine à la Révélation divine », véritable manifeste de ce judaïsme progressiste et en perpétuel renouvellement.
Les véritables contes populaires ne sont pas de simples histoires inventées par les adultes à la seule fin de distraire les enfants.
Ils portent en eux une image de la réalité qui marque pour toujours l'esprit des jeunes lecteurs. non contents de dénoncer les travers et les défauts des hommes, soit en les mettant directement en scène, soit en leur substituant des animaux taillés à leur mesure, ils donnent les fondements de ce qu'on peut appeler un art de vivre. les frères grimm ont réuni tout au long de leur vie de multiples récits et en ont fait ces trésors que nous connaissons tous.
Voici regroupés, dans ce volume, dix-sept contes très connus pour certains, méconnus pour d'autres, qui décrivent à leur manière diverses situations que chacun peut rencontrer durant son existence.
Au IIe siècle de notre ère, Denys le Périégète écrit pour les écoles d'Alexandrie un manuel de géographie versifiée. Voyage vertigineux autour du monde connu des Grecs, découvrant fleuves et montagnes, îles et rivages, cités civilisées et peuples barbares, à la rencontre des empereurs romains et de Dionysos au mystérieux sourire, de la nef Argo et d'Ulysse aux mille tours, la leçon de géographie est aussi un cours de savoir-vivre dans l'ordre géopolitique nouveau de l'Empire, un schéma rendant intelligibles pour les jeunes esprits les rapports entre les dieux, les hommes et les héros du mythe. Denys offre une vision grecque du monde romain, une sagesse et une morale, la quintessence d'une culture qui trouve dans les exercices scolaires l'ultime instrument de sa perpétuation.
De la Renaissance au XIXe siècle, Denys n'en finit pas d'instruire les collégiens de l'Europe humaniste. Etonnante destinée posthume d'un texte grec : grâce à la traduction de Bénigne Saumaise, Denys parle le français de Ronsard, imagé et musical, dans une épopée géographique où la culture de la Pléiade remplace celle d'Alexandrie ; Edward Wells, homme d'Eglise britannique érudit, fait découvrir à Denys l'Amérique, le Japon et la Chine en complétant le poème antique pour mettre à jour la leçon de géographie.
Ces textes peu connus, présentés pour la première fois au lecteur contemporain, le convient à une promenade littéraire et géographique, bercée par la musique exotique de noms de lieux, de peuples et de dieux oubliés, qui nous entraîne au coeur de la mémoire du monde et aux racines de la culture humaniste.
Par quelle alchimie le thème de la nature, autrefois si cher à la droite, est-il devenu, dans sa version écologiste, l'apanage de la gauche ?
Docteur en science politique et enseignant l'histoire des idées, Jean Jacob défriche les origines intellectuelles de ce courant qui fait désormais partie du paysage politique français. Au-delà de la virulence des débats théoriques entre les partisans de Serge Moscovici et ceux de Robert Hainard, il montre comment les thèses du Club de Rome autour de la "croissance zéro" ont légitimé la démarche des écologistes avant que la dénonciation, à travers l'industrie nucléaire, de la technocratie autoritaire, ne fédère ses militants. Longtemps tiraillée entre, d'une part, idéologues s'interrogeant sur le rapport entre la modernité et la nature, et naturalistes de terrain d'autre part, l'écologie politique se confond de plus en plus avec une logique sociale et une certaine défense des libertés individuelles qui expliquent son ralliement actuel à une forme de socialisme.
Une histoire qu'il est indispensable de connaître pour comprendre le développement et les aléas d'une nouvelle et importante famille politique.
Méconnu de son vivant, Charles Baudelaire aimait glacer, choquer, invectiver.
Ce recueil de citations est l'occasion de le découvrir sous un jour nouveau. On retrouve l'écorché vif, l'aigri, qui vilipende tout : l'argent, les femmes, les journalistes, la politique, Dieu, la bêtise humaine, sa mère... Mais l'on discerne aussi grâce à sa correspondance un Baudelaire de tous les jours, tantôt pince-sans-rire, tantôt fantaisiste, toujours passionné. La vigueur et la puissance de sa plume ont fait de lui un poète résolument moderne.