On croit connaître Zola parce qu'on a lu Les Rougon-Macquart tout ou partie, on croit l'aimer parce qu'on l'identifie à ce mot qui l'a rendu unique dans l'histoire des lettres : « J'accuse ! » Il faut entrer dans son autodictionnaire pour découvrir ce qu'il y a derrière une porte qui n'était qu'entrouverte. Au fil des citations tirées de ses romans, de sa correspondance, de son oeuvre de journaliste, de A à Z - d'Abattoir à Zone - tout un monde surgit que l'écrivain pensait observer avec la froideur du naturaliste, et qui en réalité le touchait, l'indignait, le blessait. Ainsi l'autoportrait révèle-t-il un homme fascinant de sincérité.
Paradoxalement, le XXe siècle, ce grand siècle tissé de nos drames, de nos plaisirs et de nos rêves, est encore peu étudié dans les classes, mal dessiné dans ses époques et ses équilibres. Des centaines d'écrivains, des milliers d'oeuvres l'ont illustré. Impossible de les évoquer toutes, même en se limitant aux oeuvres qui enchantent encore le XXIe siècle.
Ce volume en propose une vue panoramique et dynamique, pour aider les étudiants à tracer des itinéraires interprétatifs cohérents à travers les « vivants piliers » du monument.
L'auteur avance des hypothèses de périodisation, confronte les grands courants d'inspiration, met en lumière les chefs-d'oeuvre et enfin rend compte du foisonnement des créations.
PAR LES SPÉCIALISTE MONDIAL DE ZOLA, LE SECOND VOLUME DE LA MONUMENTALE BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR DE "J'ACCUSE", CONSACRÉ AUX VINGT ANS DE RÉDACTION DE LA SÉRIE DES ROUGON-MACQUART. EN PRÉLUDE AU "CENTENAIRE" DE 2002 QUI VERRA LA PUBLICATION DU TROISIÈME ET DERNIER VOLUME.
Henri Mitterand, qui passe à juste titre pour le meilleur connaisseur de l'auteur de "J'Accuse", a obtenu pour le premier volume de sa biographie, paru en 1999, le grand prix Sola Cabiati de la Ville de Paris.
Lorsque zola a choisi le mot naturalisme pour définir sa conception du roman, il n'a sans doute pas mesuré à quel point la réception de son oeuvre proprement romanesque allait en souffrir.
Il s'assurait ainsi une célébrité durable dans les manuels d'histoire littéraire et dans la réserve de clichés de la critique au quotidien. mais il dissimulait, et d'abord peut-être à ses propres yeux, la véritable nature de son génie. sans sous-estimer l'originalité et la force doctrinales de son discours théorique et critique, ni l'éclat de ses enquêtes sociales, l'analyse moderne reverse du côté du désir de récit sa fascination pour la pensée de son temps, celle de michelet, de lucas, de taine, elle-même marquée par l'attrait des grands récits de genèse.
Qu'on ne soit pas dupe des raideurs du roman expérimental. zola, tel qu'en lui-même, n'est pas un homme de systèmes et de modèles, mais avant tout un conteur, un peintre, un poète. seul et monumental. le public d'aujourd'hui reconnaît la démesure d'une oeuvre visionnaire aux multiples profondeurs, rythmée par ses prises de vues sur les décors de l'existence humaine, sa scénographie des fièvres et des violences du corps et de l'histoire, ses glissades dans l'étrangeté et le chaos de la vie, ses détraquements du réel sous le poids des mythes immémoriaux.
" le souffle de la passion ", selon les propres mots de zola, partout présent.
L'album d'une vie et d'une oeuvre. Les images et le récit : double gageure, comme celle d'un film. La vie d'Emile Zola est en soi chargée de péripéties, certaines dramatiques, voire dangereuses. Mais c'est un Zola plus fantasque, plus créatif, plus délirant - et pas seulement génial observateur social - qu'Henri Mitterand invite à découvrir ici. L'auteur a choisi pour ce " Passion Zola " d'associer à la trame biographique une approche et une illustration transversales de l'oeuvre romanesque, qui dépoussièrent et corrigent le discours reçu. Ainsi, les 500 documents iconographiques de ce livre sont à feuilleter sur les deux portées : tantôt ils scandent les étapes de la vie et de l'action de l'auteur des Rougon-Macquart et de " J'Accuse... ! ", tantôt ils marquent le point de départ de sa rêverie créatrice en accord intime avec le regard et l'esthétique d'artistes modernes dont il a été le découvreur et le héraut.
L'ensemble d'articles, ici réunis à l'occasion du centenaire de la mort d'Emile Zola, ne se donne pas tant pour but de faire le point sur l'état actuel des études zoliennes mais plutôt de suggérer de nouvelles approches, propres à rendre compte plus exactement de la modernité et du succès durable de son oeuvre. On essaie de montrer comment dé-lire une oeuvre que l'on croit bien connue, comment peser le jeu de sa pensée et de son imaginaire, de ses délires, aussi bien dans le discours de la théorie " naturaliste " que dans celui de la fiction, c'est à dire comment déplier et déconstruire la notion de naturalisme, dans laquelle Zola a été abusivement enfermé. Les auteurs se sont proposés de tenter une lecture oblique, déréglée, dérangeante, mais affinée, de l'oeuvre zolienne. Ces études s'organisent autour de quelques grands axes : les problèmes de genèse qui montrent les diverses étapes de l'invention et de l'écriture à partir de documents très divers, la poétique de ces documents qui analyse les procédures permettant à l'écrivain de passer du document à la fiction et enfin, en dehors de l'étude des formes, quelques essais sont consacrés à des massifs encore mal connus : Les Trois Villes et les Quatre Evangiles.Au total, l'étude de l'intertextualité montre que l'oeuvre de Zola reflète très fortement tout le passé culturel européen. Les recherches récentes mettent aussi en évidence le haut degré de technicité de la composition et de l'écriture romanesque. L'immense retentissement des engagements de Zola ne s'explique que par son exceptionnel talent de la composition des images et des rythmes : l'art du roman au service d'une vision.
C'est dans l'intimité du "laboratoire" de Zola, que nous pénétrons ici pour la première fois.
Spectacle fascinant d'une imagination au travail, ces manuscrits et ces dessins n'avaient jamais été montrés au public.
Les deux premiers volumes de ce coffret présentent les notes et les plans préparatoires au cycle entier des Rougon-Macquart. C'est le bang initial, le coup d'envoi d'une oeuvre dont la rédaction et la publication vont s'étaler sur un quart de siècle.
Henri Mitterand éclaire d'une lumière vive ce laboratoire de l'invention et de l'écriture, où Zola installe d'emblée son édifice sur les puissances primitives qui meuvent de tout temps les individus et les sociétés : le sang, le milieu, le désir, la quête du pouvoir, de l'argent, du plaisir...
Le troisième volume rassemble une centaine de dessins réalisés au cours de la genèse des vingt romans des Rougon-Macquart.
Olivier Lumbroso est le premier à leur avoir consacré une étude complète. Le détour parle dessin est une stratégie d'invention qui distingue Zola des autres " écrivains-dessinateurs " du XIXe siècle. A table lors d'un dîner mondain chez Nana, sur les traces de la faute de l'abbé Mouret ou au coeur des sinistres corons des Maheu, on suit avec délectation le geste graphique, d'un écrivain topographe, géomètre et arpenteur.
Une grand-mère garde avec grand bonheur ses petits-enfants et leur raconte l'histoire d'Astrid. La narratrice est l'une de ses petites filles : Antigone Mitterrand.
Astrid est baronne, jeune et mariée à un aristocrate bavarois. Pierre est issu de la campagne et aspire à s'élever dans la société. Il monte à Paris. Astrid perd son mari, elle doit donc se débrouiller seule. Elle fait la connaissance de Marthe, jeune femme volubile qui vit de ses charmes. Elles deviennent inséparables. De son côté Pierre n'obtient pas la reconnaissance qu'il escomptait. En 1936, il rencontre Astrid et c'est le coup de foudre. Sur fond de guerre civile en Espagne et de nazisme en Allemagne, ils vivront 4 années de bonheur, étrangers au contexte politique qui les entourent. En 1940, ils rencontrent un certain Bonange grâce auquel ils vont très vite s'enrichir en rachetant à bas prix meubles et tableaux de grande valeur à des familles juives pressées de quitter la France. La situation des juifs se détériore. Prise de remords Astrid va obtenir des laissez-passer pour les juifs que Bonange dépouille, en sympathisant avec un général allemand. Marthe, qui dès le début de la guerre, a pris le chemin de la résistance ne s'entend pas avec Pierre et prend ses distances avec le couple. Plus la guerre avance et plus Astrid s'implique dans la fuite des juifs. À cette période elle fait la connaissance d'une jeune fille enthousiaste et fougueuse, Juliette, grand-mère de la narratrice, avec qui elle continuera à sauver beaucoup de familles juives. Peu à peu Astrid se rend compte du vrai visage de Pierre, un parvenu et un lâche pour qui seul l'argent et la puissance comptent. Elle le quitte. Plus tard elle tombe dans les bras de son général allemand. De leur amour impossible naîtra un fils. Arrêtée par la Gestapo, Marthe se donnera la mort. À la fin de la guerre Bonange sera décoré Héros de la Résistance.