Maupassant n'a pas eu le temps de vieillir - et son oeuvre, elle, n'a jamais vieilli. Il disparaît à quarante-trois ans, laissant derrière lui six romans, trois cents contes et nouvelles, deux cent cinquante chroniques, cinq pièces jouées. Le tout bâti en dix ans, 1880-1890, et sans qu'on l'ait jamais vu continûment attaché à sa table de travail à la manière de Flaubert et de Zola. Il a été l'éternel voyageur, parcourant la France, l'Italie, le Maghreb, la Méditerranée à bord de son yacht - et surtout multipliant les aller-retour entre Paris et sa chère Normandie. Le paysage parisien, le paysage normand. Ce sont deux horizons entre lesquels Maupassant a partagé sa vie et son oeuvre, en raison d'une double et contradictoire contrainte : l'impuissance à vivre longtemps hors de Paris, et le besoin absolu de revenir périodiquement au pays de sa naissance, de son enfance, lieu maternel et lieu d'une fervente recherche du temps passé. Qu'on ne s'étonne donc pas si l'espace de la quasi-totalité de ses contes et de ses romans se répartit entre Paris et la Normandie - par prédilection la Haute-Normandie, celle du Pays de Caux. Maupassant. Paris-Normandie restitue cette respiration vitale de Maupassant, par les textes et les images. Ni tout à fait parisien - à la différence du Paris de Zola, qui lui a servi de modèle - ni tout à fait normand, mais entrelaçant les deux décors, les deux mondes, les deux réserves d'histoires et de personnages, et sur les deux notes dont l'accord est propre à Maupassant : le burlesque et le tragique. Un Normand à Paris, Les Canotiers d'Argenteuil, Gaietés parisiennes, Au fil de la Seine, La lumière, l'espace et l'eau, Campagnes profondes, La scène républicaine, Gens du monde, L'envers du décor, Psychoses. Voici dix dossiers thématiques, cent cinquante extraits qui vous serrent le coeur, vous font éclater de rire ou vous laissent pensif, une flânerie alternée sur les boulevards et sur les plages, une entrée discrète dans toutes les sociétés de la Belle Époque, une iconographie riche qui associe à Maupassant les plus grands peintres, dessinateurs, graveurs et photographes du paysage impressionniste et de la vie parisienne - et par-dessus tout la maîtrise absolue d'un conteur virtuose, alliée à l'humanité d'un observateur incisif, tantôt ironique, tantôt ému, mais toujours poète.
C'est dans l'intimité du "laboratoire" de Zola, que nous pénétrons ici pour la première fois.
Spectacle fascinant d'une imagination au travail, ces manuscrits et ces dessins n'avaient jamais été montrés au public.
Les deux premiers volumes de ce coffret présentent les notes et les plans préparatoires au cycle entier des Rougon-Macquart. C'est le bang initial, le coup d'envoi d'une oeuvre dont la rédaction et la publication vont s'étaler sur un quart de siècle.
Henri Mitterand éclaire d'une lumière vive ce laboratoire de l'invention et de l'écriture, où Zola installe d'emblée son édifice sur les puissances primitives qui meuvent de tout temps les individus et les sociétés : le sang, le milieu, le désir, la quête du pouvoir, de l'argent, du plaisir...
Le troisième volume rassemble une centaine de dessins réalisés au cours de la genèse des vingt romans des Rougon-Macquart.
Olivier Lumbroso est le premier à leur avoir consacré une étude complète. Le détour parle dessin est une stratégie d'invention qui distingue Zola des autres " écrivains-dessinateurs " du XIXe siècle. A table lors d'un dîner mondain chez Nana, sur les traces de la faute de l'abbé Mouret ou au coeur des sinistres corons des Maheu, on suit avec délectation le geste graphique, d'un écrivain topographe, géomètre et arpenteur.