Apprendre l'art aujourd'hui... Mais pourquoi ? En quoi la postmodernité affecte-t-elle les valeurs de l'art, notamment dans ses dimensions de médiation culturelle et d'éducation ? La première partie de cet essai propose de saisir 3 principes centraux de l'esthétique "moderne", alors inférés à partir des pôles opposés que représentent les pensées de Heidegger et Adorno. La deuxième partie confronte ces trois principes à diverses théorisations de la postmodernité. La "déconstruction" qui en résulte est analysée dans la dernière partie en termes de changement radical du rapport à l'altérité, où s'inscrit le travail des oeuvres.
La Condition postmoderne, que Jean-François Lyotard publie en 1979, est très prémonitoire des mutations actuelles qui affectent l'éducation. La fin des « grands récits » qui légitimaient auparavant la production et la transmission du savoir invite à chercher ce qui reste désormais pour donner sens à l'éducation. C'est aussi à ceci que répond l'oeuvre lyotardienne : l'état d'enfance, la faiblesse de celui qui ne sait pas encore et qui n'a pour seul recours que la propre faiblesse des langages. Cette double faiblesse articule « l'in-humain », résistance à une inhumanité productiviste qui dénie l'enfance et réduit les langages à une efficience communicationnelle du plus bas niveau. Rappeler cet état d'enfance, condition de la pensée et de l'apprentissage : tel est ce dont témoignent les arts, l'écriture littéraire ou philosophique, et tel pourrait être ce que toute éducation ne saurait oublier.
Cet ouvrage porte sur le contraste entre les pratiques de production musicale rock chez les jeunes issus de l'échec scolaire et l'école. Ce rapport au savoir sous-jacent que l'auteur décèle s'ouvre sur toute situation de création en général au regard de l'exclusion, de l'échec scolaire mais aussi face à l'acte d'apprendre et à la construction du savoir.
Présenté sous la forme d'un dialogue philosophique entre Pan et Moïse, cet ouvrage interroge l'espace sonore où, en modulant sa voix et ses cris, le très jeune enfant s'approprie les codes culturels. Cette appropriation correspond d'une part à la musique, flux continu d'émotions que défend Pan, et d'autre part à la discontinuité des mots que lui oppose alors Moïse. Entre les deux, un médiateur apparaît : la mise en récit.
Traces de la postmodernité rupestre, les tags nous envahissent. Art ? Scansion revendicative ? Dégradation gratuite ? Autre chose ? Mais que nous disent les jeunes au travers de leurs pratiques du tag ? Cet ouvrage, fondé sur un travail d'enquête auprès des tagueurs et de leurs réalisations, présente une étude des pratiques tag.
La pensée de Gilles Deleuze est riche de nombreuses interrogations. S'appuyant sur L'Anti-pédagogue, cet ouvrage propose de suivre la critique radicale que les théories deleuziennes se prêtent à adresser à de nombreux fondements de l'éducation. En résulte une conception « intensive », où l'esthétique tient un rôle privilégié et où se définit une nouvelle posture tant pour apprendre à penser, que pour penser l'apprendre.
L'émergence de l'enseignement de l'Histoire des arts dans les cursus de l'école élémentaire, du collège et du lycée suscite de nombreuses interrogations. Cet ouvrage, qui réunit les contributions de formateurs d'enseignants et de chercheurs, propose des éléments de réponse et de réflexion en se centrant sur la question de l'histoire. Comment penser l'Histoire des arts à une époque qui serait marquée par la "fin de l'histoire" ? En quoi les oeuvres recèlent-elles un sens de l'histoire sur lequel cet enseignement pourrait prendre appui ?
Les lumières, notamment avec le couple kantien du sublime et de la raison, se sont engagées en rompant avec les conceptions leibniziennes de la monadologie et de l'harmonie préétablie.
Si l'héritage kantien va traverser toute la " modernité " du xixe et du xxe siècle, la période actuelle, dite " postmoderne ", se solde par des mutations fortes qui affectent la question du sens et des valeurs éducatives des formes artistiques. aussi, à suivre les pensées de deux philosophes très emblématiques de la " postmodernité ", à savoir gilles deleuze qui revient au " baroque " leibnizien et jean-françois lyotard qui, lui, retrouve le texte kantien, notre culture contemporaine s'offre à une réactualisation du débat entre l'harmonie de la monadologie et la dualité du sublime et de la raison.
En croisant ici quelques " fragments " notamment issus de l'esthétique musicale et de la philosophie, il s'agit de suivre ce débat, tout en le considérant comme un axe d'analyse permettant de mieux interroger le sens et les valeurs éducatives des arts à l'époque actuelle.
Cet essai répond à une double finalité. D'une part, il propose un parcours " initiatique " parmi des extraits d'oeuvres picturales, musicales, et poétiques du XXe siècle et des " idées " leur étant contemporaines, issues de la philosophie et des sciences humaines. D'autre part, l'argumentation vise à étayer l'hypothèse de " correspondances " entre les langages des arts et des idées. Que dit leur " rencontre " face aux savoirs qu'ils portent en culture ?
Cet essai propose un parcours "initiatique" parmi des extraits d'oeuvres picturales et musicales du XXe et des "idées" leur étant contemporaines, issues de la philosophie des sciences humaines. L'argumentation vise à étayer l'hypothèse de "correspondances" entre les langages des arts et des idées. Que dit leur "rencontre" face aux savoirs qu'ils portent en culture ?
La musique témoigne d'une sensualité fondatrice, où la peau émue a ouvert la construction du corps et de la psyché. Cette sensualité, ici suivie à partir du mythe de Pan, prend pour nom Eros. Or celui-ci a plusieurs visages. Déjà, dans Le Banquet, Pausanias distingue l'Eros « céleste » de celui « vulgaire ». Le premier s'adresse à l'âme et aux Idées, en portant un désir alimenté par les formes culturelles propres aux arts libéraux. Le second signifie l'abandon charnel à la transe et à la jouissance. Si le conflit entre Apollon et Dionysos se retrouve alors, Eros révèle aussi un troisième visage, plus primordial que les deux autres et nécessaire à leur opposition. Ces trois visages définissent chacun une esthétique musicale, tout en interrogeant l'élaboration corporelle et symbolique du sujet. Que ce soit dans un cadre éducatif ou thérapeutique, ou dans le contexte de la société postmoderne qui n'a retenu que le seul visage dionysiaque, ces trois Eros se meuvent selon un équilibre tendu, où se donne le sens même de l'humanisation. Ce sens, la musique ne cesse de le chanter, dès que la voix maternelle vient envelopper le nourrisson.
"Cet ouvrage interroge les notions d expérience esthétique et de savoirs artistiques, telles qu elles s articulent, sans pour autant se confondre, en éducation artistique et culturelle. Entre le pôle du sensoriel et celui des savoirs en arts, différentes perspectives sont ici suivies : les fondements des enseignements de l art, de la relation entre l expérience sensible/esthétique et les formes artistiques ; les dispositifs de médiation artistique et les identités professionnelles qui s y croisent ; les représentations et postures qui sous-tendent le champ de l éducation artistique."