Qu'elles soient nées dans la pauvreté ou dans l'aisance, qu'elles soient nées en Égypte ou auMaroc, en Syrie ou à Constantinople, à toutes les époques, des femmes d'Orient ont su forcer le destin et se hisser, envers et contre tous, vers les étoiles. Qu'il s'agisse de l'inoubliable Oum Kalsoum, « La voix des Arabes », de La Kahena, la farouche guerrière, de Hoda Cha'aroui, féministe avant l'heure, de Hatshepsout, l'unique reine-pharaon, de Zénobie, la reine de Palmyre, ou encore d'Aïcha, l'épouse préférée du Prophète, toutes, à leur manière, ont laissé une empreinte indélébile dans le grand livre de l'Histoire humaine.
C'est leur destin éblouissant que Gilbert Sinoué nous rappelle à travers ces pages où rêve et réalité se confondent.
1801.
Un homme né dans un port de Macédoine, petit négociant en tabac, ne sachant ni lire ni écrire, débarque dans la vallée du Nil. Se hissant à la tête de l'Égypte, il devient en quatre ans, quelque trente siècles après Ramsès II, le dernier pharaon. Maître absolu, il réalise l'impossible, arrache le pays aux ténèbres, crée un empire qui s'étend du golfe Persique au désert de Libye, du Soudan à la Méditerranée, soit dix fois la France - la moitié de l'Europe - se rapprochant ainsi des nues où trône son idole : Napoléon Bonaparte.
D'une terre sans forêts, il tire une marine. Il fonde des écoles, des hôpitaux, un arsenal, des industries, une armée - la plus puissante de tout l'Orient - importe les premières machines à vapeur, dote l'Égypte de plus de cent soixante kilomètres de canaux, d'un télégraphe aérien, fait planter plus de cent mille pieds d'oliviers et dix millions de mûriers aux frontières du désert. Et tout cela, il l'accomplit avec la France et grâce aux Français.
C'est ce dernier pharaon - celui à qui la France doit l'obélisque de la Concorde - que Gilbert Sinoué fait revivre sous nos yeux. Il le fait, avec l'extrême rigueur de l'historien et le grand talent de conteur qu'on lui sait. "Sans doute parce qu'il vit le jour dans ce pays et qu'il comprend si profondément le Proche-Orient, Gilbert Sinoué a-t-il pu pénétrer avec tant de finesse la mentalité de son héros, analyser ses réactions, comprendre les mobiles qui l'animèrent et, guidé par une érudition méticuleuse et sans faille, suivre jusqu'à sa mort l'invraisemblable aventure de l'homme de Kavàla.
" Christiane Desroches Noblecourt
La passion. Ce grand bouleversement de l'être, à la fois craint et espéré. Combien de fois influença-t-il le cours de l'Histoire et dévora-t-il ceux qui l'éprouvèrent ? En choisissant d'épouser la femme de son coeur, l'Américaine Wallis Simpson, deux fois divorcée, le roi de Grande-Bretagne Édouard VIII risqua de mettre en péril la couronne ; en vouant un amour éperdu à Lady Hamilton, femme de l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Naples, Lord Nelson provoqua les foudres de son pays en guerre contre la France ; quel sort aurait connu l'indépendance de l'Inde si, pressée par son époux, Lady Mountbatten n'était intervenue auprès de Nehru, l'homme qui l'aimait à la folie ? Mais bien d'autres couples mythiques traversent ce livre : Édith Piaf et Marcel Cerdan, Dom Pedro et Inès de Castro, Richard Burton et Elizabeth Taylor, George Sand et Frédéric Chopin, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud... Gilbert Sinoué se propose ici de nous faire revivre ces morceaux de vie, ces instants où l'on cesse d'être « raisonnable », prisonniers de ce mouvement violent, impétueux, qui nous pousse inexorablement vers l'autre et qui domine la raison.