Meknès, 10 avril 1672. «Si Dieu m'a donné le royaume, nul ne peut me l'ôter.»L'homme qui prononce ces mots s'appelle Moulay Ismaïl. Il vient de monter sur le trône du Maroc et d'accéder aux titres suprêmes de sultan et de commandeur des croyants.Durant son demi-siècle de règne, cet homme hors du commun réussit l'impossible : unifier son royaume et étendre son territoire. On le surnomme le Roi-Soleil marocain.Autour de lui, l'Europe s'avance. Et déjà s'annoncent les premières tentatives de ce que l'on appellera plus tard la colonisation.C'est à travers le regard d'un Français, Casimir Giordano, médecin personnel du sultan, que flamboie cette épopée, faite de déchirements, d'intrigues et de gloire.L'île du Couchant est le premier volume de ce Guerre et paix oriental qui s'achèvera en 1912, à l'heure du protectorat.
«Berlin, novembre 1911.Voilà près d'une heure que les diplomates français défendaient leur position, sans vraiment parvenir à convaincre leurs interlocuteurs allemands. C'est alors que Caillaux, le président du Conseil, décida d'abattre ses cartes.- Une partie du Congo français est à vous. Soit 295 000 km2.Alfred von Kiderlen-Waechter esquissa un sourire.- Intéressant. Mais encore ?- Pour que cela ait l'air d'un échange territorial classique, et afin de préserver notre opinion, vous nous céderez la partie orientale du Bec de Canard. Guère plus de 15 000 km&2sup;.- Le Bec de Canard ?- Oui, Excellence, le Bec de Canard. C'est en raison de sa forme que l'on surnomme ainsi ce territoire au nord du Cameroun proche du lac Tchad.- Et que souhaitez-vous en échange de ce... troc ?- Pas grand-chose. Le champ libre au Maroc...»Dans ce roman qui fait suite à L'île du Couchant, naviguant de la prise d'Alger à la funeste bataille d'Isly, de la chute d'Abd el-Kader à l'instauration du protectorat, se déroule une formidable partie d'échecs dont les pièces sont des êtres de chair et de sang. Entourés d'espions de tout bord, les protagonistes de cette grande saga verront leurs espoirs et leurs destins brisés.
Bruges, 1441.Arborant un air mystérieux, l'index posé sur les lèvres, Jan Van Eyck avait chuchoté:Petit, il faut savoir se taire, surtout si l'on sait.Qui pouvait se douter alors que, derrière la recommandation du maître flamand, l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art, se cachait le Grand Secret?À travers les brumes de Flandre et la luminosité éclatante de la Toscane, un enfant de treize ans va se retrouver confronté à une effroyable conspiration. Un monde occulte, empli de ténèbres qu'il lui faudra affronter avec l'innocence pour toute arme. Pourquoi veut-on sa mort? Que sait-il qu'il n'aurait jamais dû connaître? Pour quelle raison des peintres de génie, des apprentis, des orfèvres, des penseurs, des architectes sont-ils la cible de meurtriers invisibles? Quels sont les liens mystérieux qui les relient entre eux et les poussent insensiblement au bord de l'abîme?Autant de questions auxquelles l'enfant de Bruges devra s'efforcer de répondre s'il ne veut pas disparaître à son tour dans la nuit.
«Moi, Abou Obeïd el-Jozjani, je te livre ces mots. Ils m'ont été confiés par celui qui fut mon maître, mon ami, mon regard, vingt-cinq années durant : Avicenne, prince des médecins, dont la sagesse et le savoir ont ébloui tous les hommes. De Samarkand à Chiraz, des portes de la Ville-Ronde à celles des soixante-douze nations, résonne encore la grandeur de son nom...» Ainsi commence le récit consacré à l'une des plus hautes figures de la pensée universelle. Né en 980 à Boukhara, Avicenne, ou Ibn Sina, est à dix-huit ans le médecin le plus renommé de son temps. Pris dans les remous et les guerres qui agitent les confins de la Turquie et de la Perse du XI? siècle, il est tour à tour nomade, exilé, vizir. Sa dernière étape le conduit à Ispahan, cité sublime, où il meurt à cinquante-sept ans après avoir bu, jusqu'à l'ivresse, à la coupe du savoir et de l'amour.
«Tolède, 1487.Ce que je vais te livrer est le plus troublant, le plus prodigieux de tous les secrets.Libère ton esprit de toute entrave.Bois chacune de mes phrases.Que ni le parfum mourant des jasmins, ni le babillage des femmes voilées, qu'aucune de ces choses terrestres ne puisse te distraire de ta lecture.C'est l'histoire d'un livre.»Dans une Espagne déchirée par la guerre de reconquête et l'Inquisition, trois hommes vont partir à la recherche de ce mystérieux ouvrage. Trois hommes que tout sépare:un juif, un moine franciscain et un Arabe. Ils n'auront pas d'autre choix que d'unir leur prodigieux savoir pour accéder à la plus grande révélation de tous les temps.Dona Manuela Vivero, proche d'Isabel la Catholique, va croiser leur route. Elle est détentrice, affirme-t-elle, de la clé, l'ultime, celle qui conduit au Livre...
«Essayerais-tu de me dire que l'on peut entrevoir l'avenir ? demanda Ricardo.- L'avenir et le passé.- Nous connaissons tous notre passé. Où est l'intérêt ?- Le passé dont je parle, c'est celui d'avant le passé et de tous les autres passés. Serais-tu donc assez naïf pour imaginer que l'on vive une seule existence ? On naît, on meurt, on vit, on meurt... à l'infini.»Entre l'Argentine et les terres brûlées de Grèce, c'est l'histoire d'une obsession vieille comme le monde, celle d'un homme à la recherche d'une femme. À une différence près : Ricardo Vacarezza aurait connu Sara il y a trois mille ans...
Août 1790...«La terre vibrait sous elle comme un être assoupi, nourri d'on ne sait quel rêve. Cette terre d'Égypte dont Schéhérazade, treize ans, savait toutes les senteurs, les moindres frémissements...»Schéhérazade c'est l'Égyptienne. Autour d'elle tente de survivre une Égypte exsangue, province ottomane que se déchirent depuis des siècles les pachas turcs et les beys mamelouks.Juillet 1798...Un certain général Bonaparte, aveuglé par son «rêve oriental», débarque à Alexandrie à la tête de quarante mille hommes. Dès lors, Schéhérazade et les siens sont pris dans un tourbillon meurtrier tandis qu'agonise l'Expédition française dans des bains de sang qui souilleront le sable du désert et les flots majestueux du Nil. C'est une prodigieuse fresque qui défile sous nos yeux, avec les espoirs, les passions, les tourments d'une femme, d'une famille, et, à travers eux, le destin de l'un des plus vieux peuples du monde.
Florence Nightingale : on l'appelait « la Dame à la lampe » parce qu'on la voyait parcourir la nuit les hôpitaux militaires, en s'éclairant d'une lampe à pétrole. Elle a créé le métier moderne d'infirmière.
Alors qu'au XIXe siècle ce travail est réservé aux laissées-pour-compte, anciennes prostituées et alcooliques, Miss Nightingale bouscule les convenances : à seize ans, sa décision est déjà irrévocable, elle sera infirmière, au grand désespoir de sa famille qui cherchera en vain à l'en dissuader.
En octobre 1854, Florence accompagne une escouade d'infirmières volontaires sur les champs de bataille de la guerre de Crimée. Forte d'un caractère hors norme, elle réforme et assainit les hôpitaux militaires, anticipant les futures méthodes d'asepsie. Elle fonde en 1860 à Londres la première véritable école d'infirmières, la Nightingale Training School for Nurses, et, avec l'invention du télégraphe, ses exploits se répandent à travers le monde : en 1861, lors de la guerre de Sécession aux États-Unis, le gouvernement de l'Union fait appel à elle pour obtenir ses conseils en matière d'organisation des hôpitaux de campagne.
Au même titre que Pasteur, elle joue un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. Elle meurt en 1910, brisée par les maladies contractées dans les hôpitaux et sur les champs de bataille.
Construisant cette biographie comme un roman digne de Sherlock Holmes, Gilbert Sinoué retrace le destin de cette femme d'exception à travers les yeux d'un personnage, Jonathan Brink, qui mène l'enquête après l'enterrement de la Dame à la lampe.
Deux siècles après la mort du Christ, l'Église chrétienne est encore pourchassée et déjà divisée, tandis qu'un homme, Calixte, se prépare à devenir le seizième successeur de Pierre. Nul n'aurait pu lui prédire pareil destin. Ni les légionnaires qui l'ont enlevé de Thrace et vendu à Rome comme esclave, ni le puissant sénateur qui en fit son banquier, ni Marcia, la concubine de l'empereur Commode à qui l'attache une passion démesurée, et surtout pas les chrétiens eux-mêmes dont il méprise la soumission. De Rome à Alexandrie, d'Antioche aux bagnes de Sardaigne, un homme hors du commun brise les chaînes de la fatalité et entreprend un bouleversant voyage en quête de la Vérité qui le conduira à la charge suprême pour laquelle il était appelé.
1801. Un homme né dans un port de Macédoine, petit négociant en tabac, ne sachant ni lire ni écrire, débarque dans la vallée du Nil. Se hissant à la tête de l'Égypte, il devient en quatre ans, quelque trente siècles après Ramsès II, le dernier pharaon. Maître absolu, il réalise l'impossible, crée un empire qui s'étend du golfe Persique au désert de Lybie, du Soudan à la Méditerranée, se rapprochant ainsi des nues où trône son idole : Napoléon Bonaparte. Il fonde des écoles, des hôpitaux, un arsenal, des industries, la plus puissante armée de l'Orient , dote l'Égypte de plus de cent soixante kilomètres de canaux, fait planter plus de cent mille pieds d'oliviers et dix millions de mûriers aux frontières du désert.
C'est ce dernier pharaon - celui à qui la France doit l'obélisque de la Concorde - que Gilbert Sinoué fait revivre sous nos yeux, avec la rigueur de l'historien et le talent du conteur.
Jamais pharaon n'aura autant intrigué. L'inventeur du monothéisme, qui défia au péril de sa vie la colère des dieux et de leurs gardiens, était-il un fou ou un visionnaire ? A-t-il été assassiné ? La Grande Épouse royale Néfertiti a-t-elle influé sur les décisions du maître de l'Égypte ? Tant de siècles écoulés ont éparpillé les pièces de ce puzzle... Au fil des pages, deux égyptologues, Judith Faber et Philippe Lucas, vont tenter de décrypter l'énigme du dieu roi. S'appuyant sur les thèses les plus récentes, Gilbert Sinoué plonge, à la manière d'une enquête policière, au coeur du mystère de l'une des figures les plus fascinantes de l'Égypte ancienne.
Où finit la fiction et où commence l'Histoire ? C'est sur cette liberté propre à l'écrivain que joue superbement Gilbert Sinoué dans son nouveau roman La fille du Nil, qui est la suite de L'Égyptienne.Qui se souvient que l'Égypte fut pratiquemment une province française jusqu'en 1882 ? Qui connaît la folie géniale des saints-simoniens, ces utopistes talentueux venus de France, porteurs d'un rêve fou : le percement de l'isthme de Suez ? Qui sait que le destin de ce canal s'est joué sur un plat de macaroni ? À travers la formidable saga de la famille Chédid, faite d'amour et de haine, Gilbert Sinoué dresse la fresque des quarante années qui virent l'Égypte s'arracher lentement à l'amour de la France pour basculer sous la domination anglaise, confirmant ainsi la prophétie de son vice-roi, Mohammed Ali : «Si la France et l'Égypte creusent un jour le lit du canal, souvenez-vous que c'est l'Angleterre qui s'y couchera.»
«Ce n'est pas un voyage de plaisance qui t'attend. Oh non ! Nous n'irons pas à Disneyland ni au parc Astérix. Je t'emmène ailleurs. Là où la majorité des grandes personnes refuse de se rendre parce qu'elles n'ont plus le temps ou se sont tellement accoutumées à côtoyer la déraison que la sagesse leur semble définitivement hors de portée. Ce n'est pas un projet prémédité. Je l'avoue, je n'ai rien étudié du parcours. Nous improviserons.Mais il faut que tu voies.Je te livre tout en vrac. Ce sera à toi, à vous, de faire le tri et de décider s'il faut laisser le monde se déconstruire ou tenter de réparer les dégâts. Et si d'en bâtir un tout neuf vous semble l'utopie suprême, alors surtout n'hésitez pas. Rien n'est plus jubilatoire que de transformer une utopie en réalité.»
Elle s'appelle Inès de Castro.
Il s'appelle dom Pedro, héritier de la couronne du Portugal.
Ils ont vingt ans. Ils s'aiment. Nous sommes en 1340.
Ils vont se retrouver pris au piège d'une effroyable machination, broyés entre raison d'État et raison du coeur.
Du Portugal à la plaine vénitienne, de la Castille au palais des Papes, Gilbert Sinoué nous entraîne au coeur d'une fabuleuse fresque historique où la pureté des sentiments se heurte à la cruauté des temps, l'amour dévorant aux ambitions politiques. Entre fiction et réalité, tragédie et conspiration, il ressuscite, dans la lignée de L'enfant de Bruges, l'histoire célèbre et mythique d'une folle passion : celle de deux êtres que même la mort ne parviendra pas à séparer.
Coffret de trois volumes vendus ensemble
« Je suis né d'une ville enceinte de lumière qu'un fleuve têtu traverse lentement. Je suis né entre deux rives, femelles engrossées, qui bataillent le désert depuis la nuit des temps. Les dieux l'ont parcouru un soir d'il y a longtemps, signant au pied des dunes leurs gestes démesurés. Depuis lors, ils sommeillent dans une vallée royale en allée du présent, tandis que leurs enfants, boueux, surnuméraires, cherchent désespérément le dernier lac sacré. »
Avec Le colonel et l'enfant-roi, Gilbert Sinoué restitue admirablement la grande fresque de l'Égypte moderne. Au-delà des destins croisés de Nasser, prince du peuple, et de Farouk, éternel enfant-roi, c'est toute la genèse de l'Égypte, depuis l'incendie du Caire à la nationalisation du canal de Suez et la guerre des Six-Jours, qui nous est relatée. Gilbert Sinoué, enfant du Caire, livre ici un de ses récits les plus personnels où l'enquête historique le dispute à l'émotion du vécu.