« Ce serait, dit-on, s'illusionner de regretter le passé, de l'idéaliser. Mais n'est-ce pas encore plus s'illusionner que d'idéaliser le progrès, de l'accueillir sans prudence ? » Cet essai ne porte pas un regard nostalgique sur un passé révolu non exempt de défauts, mais rappelle ce qui peut encore unir la société française, sa langue, sa culture, ses romans familiaux, ses clochers et ses soldats que les Français plébiscitent, ses bonnes manières même !
Le regard acéré et plein d'humour de Gabrielle Cluzel nous propose de briser quelques codes du prêt-à-penser pour re-découvrir les qualités d'âme que la civilité a su éduquer et repérer un savoir faire qui a fait ses preuves. En décrivant une France vivante, quoique malmenée, elle ne se focalise pas sur la France d'hier, celle dont il est question ici est celle d'aujourd'hui et de demain.
« Je n'ai pas la prétention de faire une analyse du féminisme depuis des siècles à travers le monde. De remonter à l'âge de pierre pour étudier la condition de la femme dans les grottes préhistoriques. Je veux seulement évoquer ce que je connais. Ce féminisme en mini-jupe, mutin comme une parisienne de Kiraz, que l'on trouvait sur les barricades de mai 68, devenu ce féminisme imposant et tyrannique, aux allures de rombière de Faisant, que l'on trouve à présent sur les ruines de mai 68. Une rombière acariâtre et autoritaire avec sa moitié, l'homme occidental, faible et maigrelet, qu'elle morigène toute la sainte journée et fait avancer tête baissée... mais une rombière laxiste, aveugle, et masochiste avec les enfants qu'en couchant avec l'amant de toujours, la gauche, elle a engendrés et réchauffés dans son sein : libération sexuelle, laxisme judiciaire et islam impérieux. »
Méfiez-vous de la France bien élevée ! Il faut se méfier de la France bien élevée, la France qui ne fait pas de bruit, celle qui bosse et paie sans moufeter ses impôts, celle qui cède sa place dans les transports en commun et aide les vieilles dames à monter leurs bagages dans le train. La France dont on ne parle pas au 20 heures, parce que ses enfants ne dealent pas, ne brulent pas les voitures et ne cassent pas la gueule aux profs, la France qu'aucun gouvernement ne cherche à ménager tant on la sait docile, respectueuse des lois et de l'ordre établi.
Fallait-il, pour que ces gens-là sortent de leurs gonds et descendent dans la rue par centaines de milliers, que la cause du « mariage pour tous » les ait scandalisés, touchés, indignés. Il faut se méfier de la France bien élevée et de son côté « diesel » : un peu longue à chauffer, une fois lancée, son moteur est increvable. Et là, c'est le pouvoir qui risque d'en baver.Gabrielle Cluzel est écrivain et journaliste. Elle est notamment éditorialiste sur le site Boulevard Voltaire. Elle est l'auteur de « Rien de grave » et « Un soupçon d'imprévu » chez Clovis. Gabrielle Cluzel est mère de sept enfants.