L'Allemagne, constituée en modèle de rigueur financière et de vertu économique par l'orthodoxie néolibérale, n'échappe pas plus que les autres pays européens aux conséquences du couperet budgétaire. Au début des années 2000, la troisième voie sociale-libérale telle que l'ont définie Blair et Shröder amorce le passage d'un Etat social à vocation universelle à un Etat dispensant une assistance résiduelle.
Incarné par les "jobs à un euro", le démantèlement du modèle salarial et du système de santé allemands laisse une part croissante de la population en souffrance dans une société désormais "à responsabilité limitée". Sous la direction de Franz Schultheis et Kristina Schulz, une équipe de chercheurs s'est attachée à rendre raison de la situation sociale de l'Allemagne et des contreparties réelles de son modèle à travers des enquêtes approfondies et des entretiens compréhensifs, inspirés du travail collectif réalisé sous la direction de Pierre Bourdieu dans La Misère du monde.
Le tableau sociologiquement construit des témoignages recueillis dans ce livre démontre comment la précarité sociale s'inscrit désormais au coeur de la société allemande.
Toute civilisation se fonde sur un ensemble de normes et de valeurs essentielles dont la transgression est jugée intolérable. Parmi les intolérables les plus intolérables de nos civilisations occidentales contemporaines figure sans doute un ensemble de faits appelés "maltraitance envers les enfants". Fruit d'une enquête de terrain, cette étude met en lumière des réalités ignorées ou tues.
Cet ouvrage redécouvre un objet sociologique tombé en désuétude depuis une vingtaine d'années. Il livre une description de la condition sociale et de la culture des classes populaires contemporaines sous forme de portraits sociologiques. L'auteur analyse les dimensions clés de leur existence telles que le rapport à la famille, à l'autorité, ou à l'école. La condition sociale et les propriétés culturelles collectives s'y trouvent envisagées comme soumises à une dynamique sociohistorique de déprolétarisation puis de reprécarisation.