Importance des minorités pour faire société, émancipation des femmes, critique de la propriété privée et de la domination sous toutes ses formes - Emma Goldman, grande figure du féminisme mondial et de l'anarchisme international, nous rappelle dans ce recueil qu'on ne doit pas transiger, jamais, avec l'égalité et la liberté.
Quel est le but ultime du féminisme ? Les femmes se battent-elles pour l'égalité ou pour la liberté ? Emma Goldman, anarchiste russe née en 1869, développe une pensée féministe incroyablement contemporaine dans deux conférences méconnues en France : «Woman suffrage» [«Le Droit de vote des femmes»] et «The Tragedy of Woman's Emancipation» [«La Tragédie de l'émancipation féminine»], au cours desquelles elle rappelle que le but du combat féministe ne doit pas être seulement l'égalité formelle mais bien la liberté réelle : la liberté pour chaque femme de vivre une vie choisie, sans avoir à payer, par une vie de solitude et d'inconfort, le prix de ce combat et de ce choix, et sans avoir à renier ses désirs profonds (vie amoureuse, désir d'enfants, maternité, sexualité heureuse, etc.). Une pensée lumineuse et profondément humaniste, traduite et préfacée par Thibaut de Saint Maurice, chroniqueur de la « Petite philo du Quotidien » dans l'émission «Grand bien vous fasse» sur France Inter. Dans le même format que «La liberté d'être libre» de Hannah Arendt.
« L'anarchisme, tel le ferment de la pensée, nourrit aujourd'hui tous les domaines de l'activité humaine. La science, les arts, les lettres, le théâtre, le combat pour l'égalité économique, chaque lutte individuelle ou collective contre le désordre ambiant, en somme, est éclairée par la lumière spirituelle de l'anarchisme. C'est la philosophie de la souveraineté de l'individu. C'est la théorie de l'harmonie sociale. C'est une vague de vérité vivante et puissante qui déferle sur le monde et inaugurera une aube nouvelle ».
Dans ces textes, Emma Goldman (1869-1940), active militante et éditrice de la revue Mother Earth, livre sa définition de l'anarchisme : une philosophie révolutionnaire conciliant les intérêts de l'individu et ceux de la société.