« Versailles, 23 mars - Entre Les factieux de l'Hôtel de Ville et les intolérants aveugles de l'Assemblée, la France gît, saignante, frappée au coeur, se débattant dans les dernières convulsions de la mort. [...] Paris, 28 avril - Quel être impressionnable et nerveux que Paris ! Hier la Commune était morte ; aujourd'hui, au contraire, elle est plus vivante et plus solide que jamais. Mais je veux vous raconter cela tout au long. » Du 22 mars au 7 juin 1871, Émile Zola relate la Commune de Paris dans les journaux La Cloche, puis Le Sémaphore de Marseille. Jour après jour, entre coups de canon et silences de mort, il retrace l'insurrection du peuple parisien contre les conservateurs au pouvoir, sans se rallier pleinement d'aucun côté. D'abord chroniqueur parlementaire à l'Assemblée de Versailles, il gagne ensuite Paris d'où il observe, circonspect, la radicalisation des communards.
Jusqu'à la « Semaine sanglante » qui clôturera tragiquement les événements, Zola livre une chronique de premier plan sur cette période fondamentale de l'Histoire, symbole du soulèvement contre la bourgeoisie.
En 1871, Émile Zola (1840-1902) est journaliste littéraire et politique. Les événements de la Commune qu'il rapporte ici seront notamment sources d'inspiration de La Débâcle, avant-dernier volume des Rougon-Macquart (1892).
Patricia Carles et Béatrice Desgranges, du Centre d'étude sur Zola et le naturalisme, ont notamment coordonné plusieurs tomes des oeuvres complètes de Zola aux éditions Nouveau Monde.
Archidoc, la nouvelle collection de poche Histoire d'Archipoche Janvier 1898. Zola est scandalisé par la tournure que prend l'Affaire Dreyfus. Face au secret militaire et à la raison d'État qui étouffent le procès du capitaine Dreyfus et empêchent tout débat public, l'auteur des Rougon-Macquart tente une immense provocation : en deux nuits et un jour, il rédige une Lettre ouverte au président de la République. Il y met en cause le grand État-Major, accusant des généraux de mensonges, de parjure et de crime.
Publié le 13 janvier à la une de L'Aurore, le journal de Clemenceau, sous le titre "J'accuse... !", ce réquisitoire fait l'effet d'une bombe. En quelques heures, les lecteurs s'arracheront plus de 300 000 exemplaires.
Comme il l'avait lui-même prévu, Zola sera inculpé et traduit en cour d'assises. Mais, cette fois, aucun huis clos possible : ce procès-là sera public. Zola sait déjà qu'il sera condamné. Du moins aura-t-il arraché le cas Dreyfus à la nuit dont s'entoure le tribunal militaire. Le procès du capitaine Dreyfus devient "l'Affaire Dreyfus".
Trois ans plus tard, sous le titre La Vérité en marche, Zola publie l'ensemble des articles qu'il écrivit sur l'Affaire, rassemblés et présentés dans ce livre par Henri Guillemin (célèbre historien, biographe de Zola) et postfacé par Jean-Denis Bredin, l'un des meilleurs connaisseurs de "l'Affaire".
Voulu par Émile Zola, La Vérité en marche a paru pour la première fois en 1901 et réunit les principaux textes d'engagement de l'écrivain dans l'affaire Dreyfus, dont le célèbre « J'Accuse... ! ».
Dans ce recueil, le romancier rappelle à la France et au monde cette lutte pour la vérité et la justice commencée le 25 novembre 1897 avec son premier article pour Dreyfus, jusqu'à sa dernière lettre au président de la République le 22 décembre 1900. À cette date, Dreyfus n'a pas été réhabilité et Zola ne peut l'accepter. Après « J'Accuse... ! » le 13 janvier 1898, son procès à Paris, le temps de l'exil en Angleterre, son retour en France, puis la grâce de Dreyfus, il repart au combat. Un an plus tard, Zola décède dans des circonstances suspectes. Il ne verra pas la justice finalement rendue à Dreyfus par l'arrêt de la Cour de cassation, le 12 juillet 1906. Mais sa dépouille sera portée au Panthéon en 1908.
Emile Zola Ecrits sur le roman En 1863 - il a vingt-trois ans -, Zola commence à faire paraître dans la presse des articles consacrés au roman et, dans le sillage de ces grands inspirateurs que sont Balzac, les Goncourt et Flaubert, sa réßexion vise d'abord à renouveler le genre grâce aux modèles d'observation que proposent les sciences biologiques et sociales. Bien que le mot soit apparu très vite, ce n'est qu'à partir de 1875 que s'ouvre une véritable campagne de constitution, d'illustration et de promotion du naturalisme, qui prend fin en 1881. Mais si Zola fait ses adieux au journalisme, il ne se privera pas d'intervenir dans le débat esthétique de son temps pour élargir et pour assouplir la doctrine qu'il avait formulée avec tant de vigueur et défendue avec tant de ténacité.
A une époque de formation succède donc un temps de définition, puis une dernière période où, désormais sans militantisme, le romancier prend acte de l'évolution qui accompagne la fin du siècle.
C'est cette pensée en mouvement que la présente anthologie cherche à présenter dans la diversité de ses réßexions, de ses inßexions, mais aussi de ses expressions, puisque si le romancier théorise, il attaque aussi et se défend, et ne cèle ni ses admirations ni ses détestations dans ces pages qui, à chaque instant, sont pleinement celles d'un écrivain.
Dans Pot-Bouille, Émile Zola règle ses comptes avec la morale des convenances, mettant à nu une hypocrisie que le jeune Octave Mouret découvre au fil de ses entreprises de séduction. S'y laisse lire un penchant jubilatoire du romancier naturaliste pour la caricature, mais aussi un sens aigu de l'ironie.
Ce volume présente les dossiers préparatoires des 16e et 17e Rougon-Macquart, Le Rêve et La Bête humaine, deux romans, en apparence du moins, totalement opposés, mais qui révèlent l'extrême diversité d'un écrivain explorant tous les genres et sa volonté d'étonner, de surprendre les lecteurs, de se les attacher. Après « les Géorgiques de la crapule » (A. France), La Terre (voir volume précédent), Le Rêve, conte de fées se déroulant dans un monde quasi mythique tout pénétré des légendes de l'Église et de l'Histoire, la réalisation triomphante du rêve d'une petite brodeuse pauvre qui épouse un prince. Zola, qui semble plonger dans les délices du conte bleu, entrelace, en fait, trois histoires de passion folle, impossible. Après ce roman déroutant, complexe, riche des obsessions fondamentales de son auteur, La Bête humaine, « un drame à donner le cauchemar à tout Paris », selon ce que se propose Zola au premier folio de son Ébauche, un roman sur le crime et la justice, qui se déroule dans un monde, alors moderne et offrant de riches possibilités à l'imaginaire, les chemins de fer. Zola explore toutes les sortes de crimes et de violences, il montre une justice engluée dans les idées toutes faites et pose la question de la vérité et de sa quête. Il plonge, surtout, dans le fond ténébreux de l'homme, ouvrant la porte d'épouvante sur les forces obscures et irrépressibles qui l'entraînent, « sur le gouffre noir du sexe, l'amour jusque dans la mort », sur Éros et Thanatos inextricablement mêlés. Ce volume offre ainsi les dossiers importants en volume et en contenu de deux des romans les plus violents, les plus personnels de Zola ; ils sont aussi particulièrement modernes dans leur exploration du désir, du corps, de l'inconscient (un des titres essayés pour La Bête humaine).
Germinal, l'oeuvre la plus célèbre d'Émile Zola, est le deuxième roman ouvrier de la série des Rougon-Macquart. Comme L'Assommoir, il peint la condition ouvrière, celle des mineurs du Nord de la France. Il est aussi le roman du conflit social, de la lutte des classes.
De 1863 à 1870, Zola vit du journalisme, de la presse populaire ou mondaine au combat républicain. Ses chroniques offrent des thèmes et formes diverses « vie parisienne, flânerie méditative, politique « entre pamphlet et satire, élaborant des motifs transposés par le romancier dans Les Rougon-Macquart.
En 1897, trois ans après la condamnation du capitaine juif Alfred Dreyfus pour haute trahison, les preuves attestant de son innocence sont mises en lumière. Le traître, celui qui avait effectivement transmis des informations secrètes à l'Empire allemand depuis 1894, est le commandant Esterhazy. C'est lui qui a écrit le célèbre bordereau, pièce qu'on attribua à Dreyfus, et qui l'envoya en déportation sur l'île du Diable, en Guyane. La France se déchire..., une partie de l'opinion française - nationaliste et traditionaliste - voit dans cette affaire le signe d'un complot juif : le débat public quitte dès lors les rives de la vérité pour s'enfoncer dans l'antisémitisme. C'est à ce moment qu'Emile Zola, engagé dans la défense de Dreyfus depuis quelque temps, décide de publier sa Lettre à la jeunesse ; celle-ci paraît le 14 septembre 1897. S'adressant à une jeunesse qui ne semble pas comprendre l'enjeu de l'erreur judiciaire dont est victime Alfred Dreyfus, Emile Zola souhaite éveiller les consciences, et en appelle à l'amour de la justice qui jadis irriguait, selon lui, les veines des jeunes gens. Début 1898, les autorités militaires décident finalement de juger le commandant Esterhazy : celui-ci est acquitté. Face à tant d'incompréhensions, Emile Zola publiera alors son célèbre « J'accuse », dans le journal L'Aurore. © Mazeto Square.
À travers une trentaine d'années, Émile Zola publie d'importants commentaires sur l'art contemporain, soutenant une nouvelle génération de peintres. Ses Écrits sur l'art représentent une dimension de son oeuvre indispensable pour la connaissance de l'écrivain et les débats esthétiques de son époque.
Fils de Pierre Rougon et de Félicité Puech, Pascal Rougon a cinquante-neuf ans quand commence le récit. Il vit à Plassans, dans une propriété appelée La Souleiade, où il poursuit depuis trente ans un travail sur l'hérédité comprenant comme champ d'étude sa propre famille. Il a notamment accumulé sur chaque membre des Rougon-Macquart des dossiers que sa mère aimerait détruire, car ils pourraient compromettre la gloire future de la famille. Elle a réussi à convaincre Martine, la servante de Pascal, et Clotilde, la nièce que Pascal héberge depuis qu'elle a sept ans, de l'aider dans ce projet de destruction, en misant sur leur dévotion et leur souci de sauver l'âme de leur maître.
L'action se déroule à Paris. Eugène Rougon a fait carrière en politique grâce à son soutien à Napoléon III : il est ministre. Son frère Aristide commence en bas de l'échelle par un modeste emploi. Sa femme s'appelle Angèle. Ils ont une fille Clotilde, placée chez son frère, le docteur Pascal Rougon à Plassans, et un fils, Maxime, mis en pension. Ils habitent un modeste appartement de deux pièces. Eugène aide son frère à obtenir un emploi à la mairie de Paris, ce qui permet à ce dernier d'avoir accès à tous les plans des travaux d'Haussmann.
Ce premier roman d'Emile Zola est le récit adressé à ses amis restés en Provence d'un jeune provincial venu chercher la gloire et l'amour à Paris. Son échec est complet : sans travail, il se est contraint d'héberger une fille des rues qu'il va finir par aimer. Que faire de ses beaux rêves de jeunesse et d'idéal ?
Germinal, l'oeuvre la plus célèbre d'Émile Zola, est le deuxième roman ouvrier de la série des Rougon-Macquart. Comme L'Assommoir, il peint la condition ouvrière, celle des mineurs du Nord de la France. Il est aussi le roman du conflit social, de la lutte des classes.
Ce quatrième volume de La Fabrique des Rougon-Macquart présente les dossiers préparatoires d'Au Bonheur des Dames (1883), le roman des Grands Magasins, et de La Joie de vivre (1884), le roman sur la douleur. Ce sont deux oeuvres de la maturité (Zola est né en 1840), deux réponses à la crise de pessimisme qu'il a traversée, en particulier en 1880-1881, à la suite des morts de Duranty, Flaubert et de sa mère, Mme François Zola, et d'une extrême fatigue physique et intellectuelle due à un travail forcené. Ils sont, aussi, un refus des idées de Schopenhauer, qui se répandaient chez ses amis et plus largement en France. Véritable exorcisme, "poème de l'activité moderne", Au Bonheur des Dames est également un documentaire exceptionnel sur un des grands phénomènes de la seconde moitié du XIXe siècle, la création des Grands Magasins. Son dossier nous donne à lire les notes copieuses et très précises que Zola a prises sur leur fonctionnement, leur personnel, leurs clientes, leurs conséquences négatives et positives.
Les trois villes. Paris / par Emile Zola http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k202870t
Collection des voyages des souverains des Pays-Bas. Tome deuxième / publ. par M. Gachard,... http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103027b