Pour suivre le destin d'Étienne Lantier, Zola visite les bassins houillers, descend dans les puits, étudie Marx et Proudhon, s'informe sur les luttes prolétariennes.
Mineur à la fosse du Voreux, dans le nord, Étienne prend pension chez les Maheu, ouvriers de père en fils. À leurs côtés, il lutte pour leur émancipation et, lorsque la grève éclate, il tente vainement d'organiser la lutte sociale. Mais la faim entraîne bientôt les mineurs dans la violence et la troupe tire sur les émeutiers. La mine est inondée par l'anarchiste Souvarine. Les conséquences seront sanglantes. Étienne échouera, pour reprendre plus tard le combat. Le printemps naissant éveille en lui l'espoir qu'un « Germinal » fera enfin triompher la justice...
@ Disponible chez 12-21.
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE.
Alors que le Second Empire invente les grands magasins, Octave Mouret, jeune provincial ambitieux, dirige son enseigne du Bonheur des Dames comme un « temple élevé à la folie dépensière de la mode ». Le commerce moderne vient de naître, dans l'élan démocratique des classes moyennes, avec sa frénésie publicitaire, sa loi du progrès, de la concurrence et du profit immédiat.
Mouret règne en maître sur son empire de la soie et du ruban, machine à exciter les désirs des femmes, ruinant au passage les petits boutiquiers. Seule Denise Baudu, une jeune vendeuse venue de sa campagne, ose lui résister. Mais ni le séducteur chevronné ni la naïve employée ne comprennent qu'ils sont tombés amoureux l'un de l'autre...
Enfant battue, boiteuse de naissance et si jolie cependant, enceinte à 14 ans et jetée sur le pavé par son amant Lantier, Gervaise épouse Coupeau, l'ouvrier zingueur qui ne tarde pas à s'accidenter et à sombrer dans l'ivrognerie, l'entraînant elle-même dans la déchéance alcoolique. La jeune fille rieuse d'autrefois devient clocharde parmi ce peuple faubourien grouillant de malheur qui se détruit pour oublier sa misère. Possédé jusqu'à la folie et à la mort, peint par Zola avec une infinie pitié humaine, le couple s'abandonne au poison de " cette source lente et entêtée qui inonde le trou immense de Paris ".
En 1877, Zola écrit L'Assommoir au vitriol, ainsi qu'on désigne à l'époque, dans le quartier de la Goutte d'Or, l'eau-de-vie qui ravage les classes ouvrières.
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE.
Le sang exécrable des Rougon-Macquart court dans les veines de Jacques Lantier, fils de Gervaise et héritier d'une lignée maudite.
Lantier a assisté au meurtre d'un notable par le chef de gare du Havre. Pour se protéger, la femme de ce dernier, Séverine, le séduit et devient sa maîtresse. Auprès d'elle, et dans les vapeurs de sa chère Lison, sa locomotive, Jacques pense pouvoir conjurer ses pulsions meurtrières, résister à « la bête enragée qu'il sent en lui » à la seule vue de la nudité d'une femme.
Un voyage tragique commence, où la démence, la jalousie et le crime sont portés à l'incandescence dans le plus russe des romans français.
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE.
« Une vaurienne, une vicieuse, une idole aux pieds de laquelle se vautrent les hommes. » À six ans, Nana a vu sa mère Gervaise livrée à toutes les violences sexuelles et sait tout du désir et de la soumission. Sa vie ne sera que vengeance, défi et déchéance. Fleuriste vagabonde, mauvaise chanteuse de variétés, putain et courtisane de luxe, amoureuse et tendre parfois, elle s'établit dans la prostitution. Elle court les bals de faubourgs, humilie et exploite des amants de plus en plus riches. La fille des rues s'acharne à débaucher et ruiner une aristocratie hypocrite et jouisseuse. « Rentière de la bêtise et de l'ordure des mâles », elle règne bientôt sur le Tout-Paris du Second Empire...
@ Disponible chez 12-21.
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE.
Aristide Saccard est le spéculateur véreux par excellence, l'enrichi impudent né des bouleversements du Baron Haussmann, lancé à la curie du Paris du second Empire. Renée, sa femme, est la parvenue dans toute sa splendeur, affolée de luxe, protectrice et amante de son gendre Maxime, incarnation du vice. Le mari ferme les yeux... un scandale peut toujours se révéler bon à monnayer. Le second volet des terribles « Rougon-Macquart.» est le roman-reportage de « l'or et de la chair» selon Zola. que la justice menaçait alors d'interdiction pour pornographie.
La Fortune des Rougon inaugure l'oeuvre géante et visionnaire, " histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire ", que Zola situe au confluent de Hugo et de Balazc.
Issus de la paysannerie enrichie, les Rougon portent en eux l'avidité du pouvoir et de l'argent. Une des branches de la famille, les Macquart, sera marquée par l'hérédité de l'alcoolisme, du vice et de la folie. Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 entraîne les Rougon dans la conquête de Plassans, la capitale provençale du roman. La haine de l'empereur pousse Silvère, petit-fils de la matriarche, et Miette, sa femme, dans l'insurrection républicaine.
De ces passions et de ces fureurs naîtront cent personnages, et celui, aux mille visages anonymes, de la foule et de la collectivité qui préfigure le XXe siècle.
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE.
Ce livre sur la peinture, « où ses souvenirs et son coeur ont débordé », Zola en retarde l'écriture durant vingt ans pour ne pas choquer son ami Cézanne qui se reconnut dans ce portrait impitoyable.
Dans L'oeuvre, il est l'écrivain Pierre Sandoz, qui pose pour son camarade Claude Lantier, artiste maudit poursuivant sa révolution picturale qui annonce les impressionnistes. Un rêve grandiose et lamentable à peine éclairé par une idylle qui sombrera elle aussi. Les tableaux de Claude déchaînent les rires. Il s'obstine pourtant, fou d'absolu, rongé d'incertitudes, damné, courant après un génie introuvable et un gigantesque chef-d'oeuvre inachevé.
A la richesse d'hier : « la stagnation de l'argent » , Zola oppose la forme moderne de l'argent, « la spéculation » destructrice , mais aussi sang vivifiant, « ferment de toute végétation sociale » . Zola évoque ici une « cité de justice et de bonheur » , sans salaire ni gain, où l'argent n'aurait plus raison d'être.