Plus que jamais, l'Europe est notre avenir. Première puissance économique au monde, seul espace politique où la peine de mort est abolie, référence universelle pour ses valeurs, sa justice sociale et son modèle de développement, premier donateur d'aide au développement des pays du tiers-monde, l'Europe est enviée à l'extérieur de ses frontières. Les peuples privés de liberté, de droits, d'éducation, de protection sociale la regardent comme un modèle et un espoir alors que certains Européens s'en écartent, voire la rejettent.
Serait-elle devenue une entité bureaucratique déconnectée de leurs attentes et de leurs besoins ? Un gouffre se creuse entre l'Union européenne et la majorité de ses citoyens, qui aujourd'hui menace l'idée même d'Europe.
Ce diagnostic n'est pas totalement infondé. Les dirigeants de l'Union européenne n'ont pas vu venir la crise. L'Europe est pourtant notre seule chance dans la mondialisation. Encore faut-il lui fixer un cap et des priorités. C'est possible, si l'on retrouve pragmatisme et vision, volonté et courage.
De la crise, naîtra la nouvelle Europe.
Divorces entre ressortissants de deux pays européens, lutte contre le blanchiment d'argent sale, harmonisation des droits d'asile, politique commune de l'immigration, création d'un Tribunal européen. En matière de justice, l'Union européenne fait face à un immense chantier. Depuis cinquante ans, l'Europe de la justice a effectué des pas bien timides. Un champs énorme est ouvert devant nous. Aujourd'hui, le Traité de Lisbonne donne à la Commission européenne et aux Etats membres les instruments juridiques pour lancer un grand espace de justice et de sécurité. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres car les vingts-sept Etats membres ont des systèmes et des traditions judiciaires très différents.