Plus que jamais, l'Europe est notre avenir. Première puissance économique au monde, seul espace politique où la peine de mort est abolie, référence universelle pour ses valeurs, sa justice sociale et son modèle de développement, premier donateur d'aide au développement des pays du tiers-monde, l'Europe est enviée à l'extérieur de ses frontières. Les peuples privés de liberté, de droits, d'éducation, de protection sociale la regardent comme un modèle et un espoir alors que certains Européens s'en écartent, voire la rejettent.
Serait-elle devenue une entité bureaucratique déconnectée de leurs attentes et de leurs besoins ? Un gouffre se creuse entre l'Union européenne et la majorité de ses citoyens, qui aujourd'hui menace l'idée même d'Europe.
Ce diagnostic n'est pas totalement infondé. Les dirigeants de l'Union européenne n'ont pas vu venir la crise. L'Europe est pourtant notre seule chance dans la mondialisation. Encore faut-il lui fixer un cap et des priorités. C'est possible, si l'on retrouve pragmatisme et vision, volonté et courage.
De la crise, naîtra la nouvelle Europe.
" Je vous parle d'Europe parce qu'il suffit de regarder une carte du monde pour comprendre : sans une présence forte de l'Europe sur la scène internationale, nous léguerons à nos enfants et petits-enfants un monde dominé par des puissances conquérantes, et donc jamais véritablement en paix.
Je vous parle d'Europe parce que l'Union vit une crise profonde.
Elle n'en sortira que si les Européens osent dire ce qu'ils veulent faire ensemble. C'est en voyant agir Jacques Delors et François Mitterrand que j'ai compris que l'Europe n'allait pas de soi, qu'elle ne pouvait exister que par la détermination des dirigeants et l'adhésion des peuples. Je vous parle d'Europe parce qu'on vous en parle si peu. Parce qu'il nous faut dire ensemble ce que nous voulons. Cela ne peut être que le fruit d'un débat sur les choix de société et de mode de gouvernement pour la planète.
L'Europe ne peut s'arrêter à ses succès passés - paix, suppression de la peine de mort, droits de l'homme, disparition des dictatures, expansion économique. En pleine crise de croissance, elle peine à se définir. Je vous parle d'Europe pour que l'élargissement soit réussi et le chemin vers une constitution accompli ; pour qu'avec un nouveau projet, 500 millions d'habitants réunis autour de valeurs et d'idéaux créent un ensemble capable de contrebalancer la puissance des États-Unis et de peser pour un monde meilleur.
" E. G.
Avant même que le terme " féminisme " n'entre dans le langage courant, des femmes se sont élevées pour revendiquer l'égalité entre les sexes.
En 1792, Théroigne de Méricourt appelle ses concitoyennes à briser leurs chaînes et à prendre les armes pour la défense de la liberté. Au XIXe siècle, la question du droit de vote devient un enjeu majeur. Mais pour George Sand, ce droit ne sert à rien si la société n'est pas, au préalable, transformée en profondeur. Le siècle suivant semble lui donner raison : cinquante ans après la reconnaissance de l'égalité des droits, lors du débat sur la parité, Elisabeth Guigou rappelle que, dans les faits, cette égalité est loin d'être acquise.
Divorces entre ressortissants de deux pays européens, lutte contre le blanchiment d'argent sale, harmonisation des droits d'asile, politique commune de l'immigration, création d'un Tribunal européen. En matière de justice, l'Union européenne fait face à un immense chantier. Depuis cinquante ans, l'Europe de la justice a effectué des pas bien timides. Un champs énorme est ouvert devant nous. Aujourd'hui, le Traité de Lisbonne donne à la Commission européenne et aux Etats membres les instruments juridiques pour lancer un grand espace de justice et de sécurité. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres car les vingts-sept Etats membres ont des systèmes et des traditions judiciaires très différents.