Avec lucidité et humanité, Edith Bruck revient sur son destin. Tout commence lorsque sa famille, de confession juive, est fauchée par la déportation nazie. L'auteure raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie. Elle n'a que quinze ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d'espoirs, de désillusions, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l'Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-quatre ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l'image de son ami Primo Levi.
Edith Bruck a treize ans lorsqu'elle est déportée à Auschwitz au printemps 1944. Elle survit à l'horreur des camps. Livrée à elle-même, la jeune femme expérimente l'errance des survivants car la fin de la guerre n'apporte en aucun cas la restitution du monde d'avant. Pour Edith Bruck, la solution s'impose : la quête de soi passera par l'écriture, fougueuse et vitale. Un récit d'une rare intensité considéré comme une oeuvre de combat, plus que jamais nécessaire.
D'origine hongroise, Edith Bruck est née en 1931. Son oeuvre narrative, autobiographique et poétique, devenue incontournable, est traversée par l'expérience de la Shoah. Accueilli comme un chef d'oeuvre et primé en Italie, LePain perdu est disponible aux Éditions du sous-sol.
Née en 1931 en Hongrie, Edith Bruck a été déportée avec sa famille en avril 1944. Ayant survécu aux camps de concentration, elle s'installe en Italie dont elle adopte la langue. Dès 1959, elle publie des récits inspirés de sa déportation, implacables, mais dépourvus de haine, qui lui vaudront, outre l'amitié de Primo Levi, les plus grands prix et une reconnaissance internationale. Son oeuvre poétique (publiée de 1980 à nos jours) constitue une véritable autobiographie en vers, en écho à son témoignage.
Lettera alla madre (Lettre à la mère) Garzanti, 1988, est le troisième livre d'Edith Bruck traduit en français. Il forme avec les deux précédents, une sorte de trilogie sur la déportation. Toute l'oeuvre d'Edith Bruck est traversée par l'expérience d'Auschwitz, aussi bien la prose que les poèmes, mais ces trois récits sont plus particulièrement axés sur cette expérience insurmontable.
Qui t'aime ainsi, Kimé, 2016, est le récit de la vie d'Edith Bruck et de sa famille, avant, pendant et après la déportation à Auschwitz et dans d'autres camps.
Lettre à la mère, est une lettre qu'Edith Bruck écrit à sa mère assassinée à Auschwitz. C'est pour elle, le moyen d'évoquer son père et surtout de s'adresser à sa mère pour lui dire à la fois son amour sans limites mais aussi sa rage, fruit d'une éducation, ressentie comme oppressante, que cette mère a voulu lui donner. Une manière de s'affranchir pour pouvoir grandir, en disant tout, sans concession.
Certains passages relatifs à la féminité et la maternité sont caractéristiques de l'écriture des femmes survivantes des camps. Ils ne sont pas sans rappeler « la lettre » de Marceline Loridan-Ivens à son père, Et tu n'es pas revenu, où, comme Edith Bruck elle évoque le choix douloureux de ne pas avoir d'enfants après Auschwitz.
Cette Lettre à la mère d'Edith Bruck est d'une grande densité, une tentative de vivre et non pas de survivre après Auschwitz : De quoi aurais-je voulu te parler ? Je ne le savais pas. Et je ne le sais toujours pas, je n'ai rien programmé, ni le contenu, ni la fin, ni rien, j'avance à l'aveuglette, je te dis n'importe quoi pour te tenir en haleine jusqu'à la fin, qui viendra toute seule. Alors, je te laisserai aller, je te laisserai reposer en paix, et je serai moi aussi en paix avec toi et toi avec moi.
La figure de Primo Levi, l'ami et le confident, est présente dans Lettre à la mère comme dans toute l'oeuvre d'Edith Bruck. Elle rend hommage au grand écrivain dont le suicide l'a laissé désemparée à tout jamais.