L'un des plus grands créateurs vivants, le plus mystérieux sans doute, est ici, pour la première fois, au-delà des clichés et de la légende, placé en pleine lumière, vie et oeuvre mêlées.
S'appuyant sur une vaste documentation inédite et de très nombreux témoignages, et forte d'une connaissance intime des textes, Catherine Brun offre, dans une synthèse unique de l'enquête biographique et de l'analyse littéraire, les clés indispensables pour entrer dans cette oeuvre qui, de Tombeau pour cinq cent mille soldats et Eden, Eden, Eden à Progénitures, n'a jamais cessé de fasciner, de scandaliser et de bouleverser.
Quarante ans de combat pour une écriture devenue langue, puis verbe, mais aussi d'un constant engagement dans le siècle. Une vie et une création portées par le même inlassable mouvement, en transformation permanente, et dont chacun verra avec évidence, au terme de ce passionnant récit, qu'elles constituent une aventure humaine, intellectuelle et artistique essentielle à notre temps.
La guerre d'indépendance algérienne, parce qu'elle fut à la fois franco-française, algéro-algérienne et algéro-française, a surtout été pensée comme une tragédie à deux personnages, la France et l'Algérie, et comme un conflit historiquement borné (1954-1962).
Elle est ici réinscrite dans un champ historique et géographique plus large et articulée aux conflits qui la précédent ou lui font suite, à la fois sur ces territoires, de la guerre de conquête à l'Algérie des années noires, et ailleurs dans le monde : en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux États-Unis. Par le croisement des types de corpus (romans, essais, presse, archives politiques et diplomatiques, radio, témoignages...), des langues de référence et des expertises, sont redéfinis les éléments d'un comparatisme et déjouée la tentation ethnocentrique. L'enjeu est essentiel pour les postcolonies, c'est-à-dire aussi bien pour les pays anciennement colonisés que pour les pays anciennement colonisateurs.
Un travail intéressant, un mari qui l'aime, une belle maison, un fils à qui tout réussi. Hélène a tout pour être heureuse. Et pourtant, avec le temps, des fissures apparaissent...
Pour la première fois, l'oeuvre de l'un des plus grands dramaturges français contemporains, Michel Vinaver, est abordée non à partir de l'analyse dramaturgique de ses pièces, mais comme pensée expérimentale du théâtre, au croisement des pratiques qui l'impulsent ou la prolongent, et des écrits qui la fondent ou la transmettent : les deux volumes des Écrits sur le théâtre, les articles épars, le Compte rendu d'Avignon, l'ouvrage collectif Écritures dramatiques. Essais d'analyse de théâtre, ou encore les inédits glanés dans les archives (notes de cours, notes préparatoires, dossiers de fabrication des oeuvres, correspondances.). Sont ainsi opérés à la fois une conversion des corpus et un retournement du regard. Critique, auteur, metteur en scène, enseignant, président de la première commission « Théâtre » du Centre National des Lettres, traducteur et adaptateur, directeur de collection, Vinaver quête partout les moyens de réinventer le théâtre, et de promouvoir une parole active, efficace d'orchestrer les décalages et de malmener les positions. Échelonnée sur soixante ans, la trajectoire vinavérienne est située par rapport à l'héritage culturel et esthétique qu'elle revendique, et dans le paysage dramatique contemporain qu'elle contribue à modeler. S'y manifestent la force d'entraînement de certaines revues, l'impact de quelques figures (Planchon, Vitez, Attoun.), les enjeux de bien des débats (la «mise en trop », le refus des images, la place de l'héritage, le statut du présent.) qui révèlent une pensée du théâtre passionnée, contradictoire parfois, polémique souvent, arbitraire quelquefois, là où fleurissent les protestations auctoriales de non intention. Apparaissent alors les contours d'une utopie : celle d'un théâtre qui plaise sans cesser d'aller « contre ce que le théâtre sait faire », d'un théâtre d'autant plus efficace qu'arrimé à un objet dramatique insoluble.
La réflexion sur les disciplines et leur histoire s'est développée dans les vingt dernières années. Les enjeux sont cognitifs, épistémologiques et politiques. Les études théâtrales, officiellement reconnues en France à la fin des années 1950, à l'université et au CNRS, ont mis du temps à revenir sur la façon dont elles s'étaient définies, intellectuellement et institutionnellement. Comme l'indique le pluriel Genèses, le processus a été long, pluri et interdisciplinaire, sinueux et discontinu, souvent romanesque, engageant de très nombreux acteurs de la vie sociale : universitaires et chercheurs, praticiens du théâtre, étudiants de toutes sortes, responsables administratifs.
S'appuyant sur leurs expériences et leurs démarches novatrices, les auteures interrogent la pertinence du récit de vie auprès des personnes âgées en institution.
Fruit d'une rencontre de recueilleuses de récits de vie, cet ouvrage s'intéresse à la place du récit de vie des personnes âgées dans un contexte institutionnel.
Les auteures ont rassemblé leurs expériences et partagé des visions nouvelles, des démarches novatrices dans l'objectif de développer la place du récit de vie en institution en suscitant l'envie des accompagnants, des responsables d'établissements et même des bénévoles. La diversité et la richesse des expériences relatées s'accompagnent d'apports théoriques qui viennent les étayer.
Quelle est donc cette société qui peut s'enorgueillir de concevoir des mondes virtuels et qui se trouve désemparée quand il s'agit d'écouter ou de comprendre l'histoire de vie d'une personne toute simple, proche, ordinaire, vivant à côté, mais d'une autre culture, d'un autre âge, d'une autre génération ? Comment vivre dans la « vraie vie », se confronter au quotidien et à l'autre dans sa différence d'âge, de préoccupations, de mémoire et d'histoire ? Pourquoi la personne âgée devenue plus ou moins dépendante, placée dans une institution soucieuse de son maintien en vie et de sa qualité de vie présente, ne pourrait-elle pas elle aussi avoir sa réalité virtuelle, son monde de souvenirs, ses histoires folles d'une autre époque et des anecdotes à n'en plus finir sur les aléas et les expériences de la vie ? Pourquoi ne les partagerait- elle pas avec les proches, comme un témoignage aux vivants ?
Cet ouvrage est le fruit d'une rencontre de recueilleuses de récits de vie passionnées, qui ont toutes suivi la formation du Certificate of advanced studies de l'université de Fribourg, en Suisse. Cependant, la pratique du recueil nécessite une formation, un travail sur soi, des connaissances sur les principes et les cadres nécessaires. L'ouvrage en montre l'importance et transmet des éléments théoriques et quelques concepts.
Algérienne (5 juillet 1962) du 15 juin au 15 octobre 2012 à l?Abbaye d?Ardenne. Au-delà des tabous et des silences, au-delà des partis pris, il est temps, grâce à des documents inédits, d?écrire une autre histoire de la guerre d?Algérie. Cette autre guerre, c?est celle des intellectuels.
On oublie le plus souvent les débats, les causes et les combats qui les agitèrent alors, comme si tous avaient été, d?emblée et unanimement, anticolonialistes, comme si "le sens de l?histoire" s?était imposé, à moins que l?on ne cautionne l?opposition manichéenne et réductrice d?une gauche indépendantiste et d?une droite pro-Algérie française. Seul le manifeste des 121 (si tardif) reste dans les mémoires.
Et pourtant, dès 1954, les esprits se mobilisent. Très vite, les dénonciations sont argumentées et les débats s?enflamment.
Groupes, solidarités, réseaux, le paysage intellectuel français se reconstitue et recommence à croire en son pouvoir d?action.
Textes visionnaires de Camus, de Mounier, de Ricoeur?détermination des protagonistes - de Sartre à Domenach, Vidal-Naquet ou Paulhan, de Fanon à Jeanson, de Petitjean à Rodenbach?engagement des revues, combats des éditeurs? Dans cette guerre des idées, le choix des mots fut crucial.
Pour compléter cette approche originale de la guerre d?Algérie, un cycle de conférences et de rencontres sera programmé en juin 2012, avec de grandes figures d?intellectuels. 350 documents extraits des collections de l?IMEC, mais aussi de fonds privés, vont permettre enfin une autre approche de l?histoire de ces engagements.
36 fiches pour appréhender et mettre en place une stratégie de développement à l'international grâce à un cours synthétique, des cas pratiques, et des repères bibliographiques pour aller plus loin.
Comment la littérature figure-t-elle les terroristes ? L'ère du terrorisme global dans laquelle nous sommes entrés a mis en scène de redoutables figures publiques dont le potentiel de fascination reste à interroger.
On pourrait multiplier les exemples d'auteurs issus aussi bien de ce qu'Achille Mbembe appelle la postcolonie que des anciennes puissances coloniales, posant directement la question du terrorisme dans leurs oeuvres. Comment interroger la figure du terroriste dans l'histoire coloniale et postcoloniale ? Quels usages sont faits d'une telle figure ? Pour servir quels états d'urgence ? Comment traite-t-on cette menace absolue, potentiellement dissimulée sous les traits du colonisé ou du migrant, depuis les conquêtes coloniales jusqu'à nos jours ? Le fait-on de la même façon ici et là ?
Parce que la controverse, notamment juridique, sur la définition du terrorisme reste ouverte, et que l'accusation de terrorisme est toujours réversible, la question des modalités de figuration du terroriste est importante. La lecture des textes littéraires est susceptible de nous aider à comprendre ces processus, qui semblent échapper aux définitions traditionnelles du personnage.
Ce dossier s'attache aux interférences de la chanson et du roman de langue française, depuis 1968 : que demande le roman à la chanson ? que retiennent les chansons des romans ? Il observe les figures hybrides de romanciers devenus auteurs de chansons et de chanteurs devenus romanciers. Il examine les collaborations artistiques de romanciers et de chanteurs. À travers zones de frottement et de porosité, il cerne les enjeux d'une aimantation réciproque et le maintien de singularités irréductibles.
Cet ouvrage sur les histoires de vie avec les végétaux propose une méthodologie nouvelle de recherche-formation : l'écobiographie comme mouvement d'intériorisation écoformative, de socio-construction écologique et de cosmogénèse planétaire. Les écobiographies des différents contributeurs relatent l'histoire de leurs expériences vécues avec la vie végétale. Elles explicitent des liens, des apprentissages, des processus de prises de consciences impliquant un véritable mouvement écoformatif. Les récits sont jalonnés de merveilleux souvenirs de jardins, mais aussi de laborieux travail terre-à-terre et de dures luttes éco-citoyennes. Ils font apparaître un humus commun. Mais aussi des cultures extrêmement biodiversifiées pour mettre en formes et en sens ces interdépendances humaines, sociales et végétales, pour construire un monde viable avec ses différents niveaux de vie. Ce mouvement écoformatif est d'autant plus manifeste en 2021 qu'il a été soumis à une pandémie virale qui a impacté les modes de vie des humains et remis en question leurs rapports à la nature Ces récits font éclater la vision myope de la vie végétative comme vie inactive. Ils en révèlent au contraire la superactivité concentrée. Ils en révèlent les temporalités spécifiques.
Ce manuel de Biologie Écologie M7.1 - Le fait alimentaire - s'adresse aux élèves de Première et de Terminale STAV. Il est rigoureusement conforme aux référentiels de l'enseignement agricole mis en application à la rentrée 2013.
Les différents contributeurs de ce livre se sont ouverts à l'expérience ambivalente du règne animal dans la vie humaine. En effet, de gré ou de force, les animaux font partie de notre environnement. Ils s'imposent, comme braves ou méchantes bêtes, séduisantes ou effrayantes, utiles ou nuisibles, bienfaisantes ou dérangeantes. Un nouvel et indispensable apprentissage pour l'humain s'ouvre ici.
Les représentations sexuelles sont omniprésentes dans les figurations de la guerre dite « d'Algérie » côté français, « de libération nationale » côté algérien. Viols, tortures, émasculations, commerce des corps : cet ouvrage, qui mêle histoire, littérature, arts plastiques, anthropologie, psychanalyse et sociologie, interroge le rôle de ces actes dans l'imaginaire du conflit, dans sa mémoire, dans l'organisation de la nation. Il invite ainsi à reconsidérer la question de la violence coloniale.
Plus qu'une étude historique des exactions pendant la guerre, cet ouvrage se veut une analyse de l'omniprésence de la question sexuelle dans ce conflit, visant à féminiser l'ennemi et surviriliser le pouvoir.
À travers l'alternance de textes critiques et de fragments fictionnels, apparaît ce que fut cette guerre des sexes, et la politique des genres qui prétendit la réguler et pèse encore sur nous.
L'exportation ouvre de nouvelles perspectives de développement et dynamise l'entreprise à condition de bien s'y préparer, de savoir bien choisir ses modes de distribution et de financement et d'avoir une organisation adaptée. Ce guide a pour objectif d'aider la PME dans toutes les étapes de sa démarche à l'international.
Le logement est redevenu une question d'actualité ; on a pu croire dans les années soixante-dix que la crise du logement de l'après-guerre était largement résorbée.
Or, les problèmes resurgissent aujourd'hui, sous de nouvelles formes : surendettement, loyers impayés, ségrégation, dégradation et vieillissement de certaines fractions du parc. Pour mieux comprendre les changements profonds qui se sont opérés dans le domaine du logement et de l'habitat depuis un demi-siècle, un bilan des connaissances était nécessaire. Ensemble, le logement et l'habitat définissent un champ de recherches impliquant l'ensemble des disciplines des sciences sociales.
C'est cet éventail d'approches que les quarante-cinq contributeurs - architectes, économistes, démographes, historiens, géographes, juristes, psychologues, sociologues... - s'efforcent de réunir dans ce livre. On trouvera alternativement des articles thématiques et des textes synthétiques visant à présenter des bilans sur une question particulière. On découvrira à la fois les données chiffrées de base, les principales étapes des politiques publiques et les éléments qui permettent d'appréhender le logement dans son environnment.
Cette diversité de présentation veut rendre compte de l'état actuel des connaissances et des disciplines qui traitent du sujet. Cet ouvrage s'adresse à un public d'étudiants, de professionnels, d'élus, d'enseignants, qui pourront y puiser les informations les plus récentes dans le domaine du logement et de l'habitat.
Contre l'idée selon laquelle le deuil de l'utopie révolutionnaire aurait rendu anachronique la question même de l'engagement, ce volume aide à repenser l'articulation de la littérature et du politique. Que vise la langue quand elle renonce à être le véhicule transparent de significations ? Quelles ont été, aux XXe et XXe siècles, les conditions de possibilité (historiques, politiques, idéologiques, éditoriales, esthétiques) d'une écriture préoccupée ? Prenant acte de la mise en crise occidentale de l'artiste prophète et maître à penser, les deux volets de l'ouvrage - «Engagements littéraires» et «Poétiques de l'implication» - s'attachent à quelques figures qui, non sans contradictions ni déchirements, s'efforcent depuis l'affaire Dreyfus de pop{noir encore sans ignorer qu'en s'engageant, en s'impliquant, ils mettent en jeu, outre leur personne, la création même : avec Mauriac, Camus ou Sartre, relus à nouveaux frais, Platon, Suarès, Claudel, les féeries du premier XXe siècle, Audiberti, Breton, Paulhan, les Hussards, Genet.
Barthes, Tel Quel, Laurent Mauvignier, Marie Cosnay ou le théâtre amateur. On comprend alors comment a pu s'opérer un nouveau partage des valeurs et des positions et se substituer, à un imaginaire du surplomb, une pensée des connexions.
La recherche entreprise ici porte sur un projet de connaissance de la dimension formative du récit de vie pour tout un chacun, qu'il soit écrivain ou poète comme Georges Haldas ou qu'il soit « sans paroles » puisqu'il est des situations « délicates » où raconter sa vie (sans parler de l'écrire) pose problème. Ce premier tome explicite les trois principaux matériaux: le récit, la mémoire et l'histoire en commençant par identifier l'écriture de la vie ou de ce qui fait que l'humain se raconte une histoire et lui donne forme et la transforme avec le temps. Dès lors, l'histoire du sujet devient la question ouverte de ce qui constitue sa vie: autant le vécu que tous les possibles, toutes les fictions qu'il se raconte et qu'il aime se raconter. Un sujet qui écrit l'histoire et s'y inscrit et un récit qui produit un sujet narratif. L'intrigue dans cette affaire consiste à suivre le sujet dans sa façon unique et singulière de se confronter aux productions ou aux modèles culturels narratifs dominants. La forme donnée à son histoire implique le sujet narratif dans un processus de formation émancipatrice qui touche au sens à donner à sa vie ou à la manière d'en faire oeuvre.