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Bernard Henri Lévy
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« On se souvient de la légende de la gravure de Goya, « le sommeil de la raison engendre des monstres ». Bienvenue chez les monstres !
Au fil de cinq chapitres entrecoupés eux-mêmes de fragments, comme autant d'éclats d'un temps suspendu, circulaire, où se perd la notion même du temps, voici le bestiaire de la nuit d'un insomniaque qui laisse s'écouler, à ciel ouvert, le flux de conscience de ses pensées, rêveries, souvenirs, portraits, cauchemars éveillés, associations d'idées cocasses, poétiques ou graves.
L'homme ne parvient plus à dormir : parce qu'il « en a trop vu » ? Parce qu'il hait le sommeil ou le redoute comme la mort ? Parce qu'il ne supporte pas de ne plus être en contrôle ? Parce que ce temps perdu pourrait mieux être mis à profit pour d'autres « recherches » ? Parce qu'il est devenu l'esclave d'un cocktail de somnifères qui tue en lui la faculté du rêve ?
Ceux qui croient connaitre la caricature publique du personnage « BHL » seront surpris par cet autoportrait d'une vie intérieure en ébullition où se consigne méticuleusement le jaillissement d'un inconscient qui ne tarit jamais.
L'humour succède à l'intensité, la gravité à la dérision, le sens du tragique à la légèreté et la rage à l'auto-ironie. Jamais l'auteur n'avait fait preuve d'un tel « lâcher-prise », matière et manière confondues, ni n'avait livré autant de détails intimes sur ce qui a fait de lui ce qu'il est devenu. Enfance, amis, amours, présence des morts, obsession du Livre et des livres, échos du passé qui ne passe pas dans le présent le plus brûlant, tels sont les thèmes qui traversent ce récit.
Qui n'a rêvé de se retrouver « dans la tête » d'un autre - qui plus est écrivain, philosophe ? Entrez dans Nuit blanche : vous y êtes ! »
O.N. -
Que s'est-il vraiment passé le 7 octobre 2023 ?
Un choc dans l'âme juive ou dans la conscience universelle ?
Un pogrom sans précédent depuis la Shoah ou un événement métaphysique ?
Était-ce un épisode, particulièrement atroce, de l'interminable conflit israélo-palestinien ou une étape dans la guerre mondiale menée contre les démocraties et leurs valeurs ?
Quel lien avec l'invasion de l'Ukraine ?
Quel sens donner, ici encore, à l'alliance de l'Iran, de la Turquie néo-ottomane, de la Russie impérialiste, de la Chine, de l'islamisme sunnite ?
La riposte de Tsahal fut-elle « proportionnée » ? et peut-on, sans trembler, comparer les victimes civiles de Gaza avec celles de Mossoul, capitale de Daech, libérée il y a huit ans ?
D'où vient que les mêmes, qui semblèrent indifférents aux centaines de milliers de morts du Darfour, de Syrie, du Yémen, se soient soudain crus requis par la « cause palestinienne » ?
Endiguera-t-on, et comment, la vague d'antisémitisme qui déferle sur le monde ?
Qu'avait en tête Michel Foucault quand il s'insurgeait, il y a un demi-siècle, comme Jean-Paul Sartre, contre l'infâme assimilation du sionisme à un racisme ?
Que veut dire Emmanuel Levinas quand il titre « Jeunesse d'Israël » l'une de ses plus belles Lectures Talmudiques ?
Et le Maharal de Prague énonçant que, contrairement aux royaumes et aux empires qui sont des « étendues », Israël est un « point » ?
La solitude d'Israël est-elle irrémédiable ?
Et quel temps a-t-il passé depuis l'époque, il y a vingt ans, où Benny Lévy, Alain Finkielkraut et l'auteur intitulaient ainsi la Conférence créant, à Jérusalem, l'Institut d'Etudes Lévinassiennes ?
Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet essai de réflexion, de colère et de combat.
Avec, en toile de fond, une méditation sur le mystère de l'État Hébreu, une défense de son droit bafoué et un rappel de la part de l'humain qui, sans lui, ferait défaut. -
Sur la route des hommes sans nom
Bernard-Henri Lévy
- Le Livre de Poche
- Documents
- 19 Avril 2023
- 9782253937401
En 2020, Paris Match commande huit reportages à Bernard-Henri Lévy. Rassemblés ici sous l'intitulé « Ce que j'ai vu », ces récits nous mènent dans le Nigeria de Boko-Haram, au Kurdistan d'Irak et de Syrie, sur la ligne de front où se font face Russes et Ukrainiens, dans la Somalie livrée à l'illégalisme et aux bandes islamistes, au coeur du Bangladesh martyr, dans les camps de la misère de Lesbos, dans l'Afghanistan en train de retomber sous la coupe des talibans et, encore, en Libye.L'ouvrage débute par un long texte inédit, « Ce que je crois », où l'auteur explique son engagement et ce qui amène un philosophe à aller au bout du monde pour témoigner de guerres oubliées ou ignorées.Bernard-Henri Lévy bat le terrain souillé de haine, il interpelle, valorise le courage, dénonce l'ignominie. Le Point.De tous ses livres, c'est sans doute le plus intime, et donc le plus touchant. Le Figaro magazine.Ce texte à fleur de peau et de plume donne le meilleur de BHL. Le Journal du dimanche.
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L'esprit du judaïsme
Bernard-Henri Lévy
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche
- 15 Février 2017
- 9782253186335
Pourquoi les Juifs sont à jamais glorieux.
Où est Ninive aujourd'hui - et que s'y passe-t-il vraiment ?
Proust et le Zohar, Claudel et le livre d'Isaïe.
Vivons-nous, ou non, le retour des années trente ?
Pourquoi il n'est pas demandé de croire, mais de savoir.
Pourquoi l'antisionisme est le masque de l'antisémitisme de masse.
À quand un Talmud musulman ?
Une conversation avec Romain Gary, une confidence de Michel Foucault.
Partir ou rester ?
Le sable contre la terre.
Solal le fort et sa couronne de carton.
Qu'est-ce qu'un «peuple élu» ?
Ce que veut dire « être juif ».
...
Avec flamboyance et tendresse, Bernard-Henri Lévy affirme son appartenance au judaïsme et redit sa confiance dans la France. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.
Autoportrait personnel et intellectuel, L'Esprit du judaïsme est, entre autres mérites, un parfait manuel contre la haine de l'autre. Patrice Trapier, Le Journal du dimanche. -
Ennemis publics
Michel Houellebecq, Bernard-Henri Lévy
- J'Ai Lu
- Litterature Generale
- 11 Mai 2011
- 9782290014158
La correspondance entre un philosophe et un écrivain que tout semble séparer (les origines, l'engagement politique, la religion...), mais qui sont, l'un comme l'autre, la cible de l'opinion publique. Plus qu'une réflexion sur l'altérité, l'enfance et les idéaux, c'est une ardente réflexion entre deux amis des livres. Michel Houellebecq est l'auteur de plusieurs romans souvent controversés, notamment Extension du domaine de la lutte, Les particules élémentaires et Plateforme, qui l'imposent comme l'un des écrivains français contemporains les plus lus. Son dernier roman, La carte et le territoire, a été couronné du prix Goncourt 2010.
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L'empire et les cinq rois
Bernard-Henri Lévy
- Le Livre de Poche
- Documents
- 13 Novembre 2019
- 9782253257615
La terre a tremblé au Kurdistan.
Assiste-t-on à l'éclipse de l'Empire américain et au ressac de l'Occident ?
Où l'on voit les cinq Rois des empires déchus - perse, turc, chinois, russe, arabe - partir à la reconquête de leur gloire passée.
Comment Trump enterre, non l'Amérique d'Obama, mais celle de Virgile.À quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l'ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ?
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg ?
Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.
Que la terre américaine est, comme l'avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens qu'il n'y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.Une fresque mondiale cursive et altière. Libération. -
L'humanité a connu, avant celle du coronavirus, des pandémies plus meurtrières. Mais jamais elle ne s'était ainsi confinée à l'échelle du globe, ni n'avait produit une telle inflation de discours obsessionnels. Bernard-Henri Lévy s'essaie ici, en philosophe, à un bilan d'étape sur cette Première Peur mondiale qui a produit un réel plus invraisemblable que la fiction.
Il ne s'intéresse pas à ce que le virus a « dit », mais à ce qu'on lui a fait dire. Pas aux « leçons » qu'il faudrait en tirer, mais au délire interprétatif où chacun se veut l'augure du « monde d'après » alors qu'il n'a rendez-vous qu'avec lui-même. Il dit sa crainte de voir ce « monde d'après » confisqué par deux forces. Les rentiers de la mort, tyrans de toutes obédiences, qui profiteront de l'urgence sanitaire et du délire hygiéniste pour étrangler leurs peuples ou étendre leurs empires.
Mais aussi les déclinistes, décroissants, collapsologues et autres effusifs de la pénitence qui déguisent leur égoïsme en abnégation et, sous prétexte que rien ne devrait « recommencer comme avant », font tranquillement leur deuil de ce que la civilisation occidentale a de meilleur. Il redoute de voir les confits du confinement, drogués au virtuel et aux écrans, prendre goût au repli sur soi et dire, pour longtemps, adieu au monde.
L' intégralité des droits d' auteur de ce livre sera versée à l' ADELC (Association pour le Développement de la Librairie de Création). -
Depuis la deuxième guerre d'Irak - et même bien avant... - les Etats-Unis occupent, dans l'imaginaire mondial, une place symbolique qui dépasse largement les notions de puissance, de politique, de géographie. L'Amérique, en vérité, est devenue un concept, une « région de l'âme », une matrice de passions et de phobies dont le déploiement contradictoire n'en finit pas d'infuser nos propres débats. C'est, précisément, cette réalité ontologiquement diverse que Bernard-Henri Lévy a voulu cerner, observer, penser, dans ce livre où le reportage se mêle à la réflexion, et où le pittoresque emprunte à la philosophie de l'histoire.
A l'origine, ce livre est né d'une « commande » de l'influent magazine « Atlantic Monthly » : demander à un célèbre intellectuel français de visiter l'Amérique et de donner sens à ce pays-continent en refaisant - en plus vaste - le fameux voyage qu'Alexis Tocqueville avait entrepris au début du XIXème siècle, à partir duquel il avait écrit son désormais classique « De la démocratie en Amérique ». Pendant une année, B.-H. Lévy a ainsi sillonné les Etats-Unis. Plus de vingt mille kilomètres d'est en ouest et du nord au sud, la plupart du temps par la route : de Rikers Island à Chicago, des communautés islamiques de Detroit à une enclave Amish de l'Iowa, l'auteur interroge la nature du patriotisme américain, la coexistence de la liberté comme de la religion, le système pénitenciaire, la « tyrannie de la majorité », le retour en force de l'idéologie...
B.-H.L. a rencontré tous les visages de l'Amérique : les illustres, les anonymes, ceux du désert ou des mégapoles. De Sharon Stone à une veuve de mineur du Wisconsin, d'un milliardaire philantrope à Norman Mailer, de Woody Allen à un « homeless » de Californie, d'Hillary Clinton à un contestataire turbulent, de Barack Ohama, la star montante de la politique, à la pensionnaire d'un bordel du Nevada, il écrit la comédie humaine de ce pays-continent. D'où la vitalité prodigieuse de ce « reportage philosophique » qu'on dévore, page après page, avec un enthousiasme qui ne se dément jamais. Un oeil de romancier, et une profondeur de penseur.
Les conclusions de ce voyage ? B.-H.L. les tire en chemin, et elles sont souvent contradictoires. A l'heure où la « démocratie en Amérique » est de plus en plus contestée, ce livre atteste, au contraire, de sa prodigieuse vitalité. A cet égard, l'épilogue substantiel de ce livre (une centaine de pages) permet au « philosophe » de reprendre le pas sur le « journaliste » et le final de cet ouvrage conduit son lecteur au coeur des grands débats - des thèses de Fukuyama ou Huntington aux arrières-pensées des « Néo-conservateurs » - dont la complexité, bien souvent, gouverne le destin du monde. -
Précisément à cause de ses curiosités multiples, Bernard-Henri Lévy est, il le sait, fortement contesté sur le terrain de son métier d'origine. Les uns lui reprochent de préférer les média à la méditation. Les autres de n'avoir, depuis la Barbarie à visage humain, jamais produit de concept véritable. Les autres encore de s'être laissé happer par ce qu'un grand poète français appelait « l'universel reportage ». C'est à ces critiques qu'il répond dans ce livre, en livrant ses « secrets de fabrication » comme on retourne ses cartes. Il le fait, selon les cas, de manière indirecte ou frontale. Mais il le fait, toujours, avec franchise et probité. Quel rapport aux textes de la tradition ? Relations avec les contemporains ? Usage de la citation ? Nostalgie, ou non, du Système et de la Totalité ? La notion d'engagement a-t-elle un sens pour un philosophe ? Et faut-il se résigner, vraiment, à ce que la chouette de Minerve ne se lève jamais qu'à la nuit tombée ? C'est à ces questions, et à d'autres du même type, que répond ce livre court, concis, mais qui n'esquive aucune difficulté. Issu d'une Conférence prononcée à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm au printemps 2009, De la guerre en philosophie rassurera les détracteurs de l'auteur du Siècle de Sartre (Grasset, 2000, 55.000 exemplaires en édition courante) : Bernard-Henri Lévy n'est pas près de déserter le terrain de la pure philosophie.
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Le point de départ de ce livre est, en janvier dernier, une conversation de Bernard-Henri Lévy avec celui qui ne va pas tarder à être élu Président de la République et qui, pour l'heure, sollicite son soutien : Nicolas Sarkozy. L'auteur quitte son interlocuteur (dont il brosse, au passage, et en écrivain, un portrait vif et passionnant) avec la double conviction : primo, qu'il n'est pas question, pour lui, de prendre le chemin que prennent, au même moment, certains de ses amis et qu'il votera donc une fois encore, comme il l'a fait toute sa vie, pour ce qu'il est convenu d'appeler la gauche ; mais, secundo, qu'il est difficile de donner tout à fait tort à ce que lui dit le futur Président de l'état d'archaïsme, de décomposition politique et morale, voire d'indigence idéologique, dans lequel se trouve sa famille politique. Quel sens y a-t-il, aujourd'hui, à se réclamer de cette gauche dont Sartre disait déjà, il y a presque cinquante ans, dans sa préface à Aden-Arabie de Paul Nizan, qu'elle était « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? C'est la première question que pose donc ce livre et à laquelle il répond sur le double registre du récit personnel et de la réflexion théorique. De quoi le progressisme contemporain est-il malade et quels sont les symptômes, les figures, les causes, de cette maladie ? C'est la seconde question qu'il soulève, plus complexe, et qui le conduit à des développements sur, pêle-mêle, l'anti-américanisme, les mythes de l'empire, la question de l'Islam, le retour de l'antidreyfusisme, les illusions de l'anti-libéralisme ou le parfum munichois qui rôde autour de nombre de discussions sur la guerre et sur la paix. A cette seconde question, qui occupe la plus grande partie de l'ouvrage, il répond par une thèse simple, mais paradoxale, et qui fera débat : la gauche, en France et dans le monde, a eu à faire face, au XXème siècle, à une première tentation totalitaire qui tournait autour de l'idée communiste et dont elle est, pour l'essentiel, revenue ; elle connaît aujourd'hui, en ce début du XXIème siècle, une seconde tentation totalitaire qui grandit à la place de la précédente, sur les décombres qu'elle a laissés, et dont le trait le plus singulier est qu'elle puise son inspiration dans une thématique venue plutôt de la droite, quand ce n'est pas de l'extrême-droite, ou du logiciel de ce que l'auteur appela, naguère, « l'Idéologie française ». Pour la gauche, donc, mais à condition de la refonder. Pour la refondation, donc, mais à condition d'en reconnaître, par delà les batailles de clocher, les enjeux véritables et planétaires. Trente ans après La Barbarie à visage humain et L'idéologie française, Bernard-Henri lévy persiste dans son combat de toujours : celui de la liberté de l'esprit contre toutes les variétés de l'obscurantisme.
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On se souvient avec effroi des images diffusées en février 2002 montrant le supplice de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé puis décapité, à Karachi, par une bande de « fous de Dieu ».
Hanté par le meurtre barbare du reporter du Wall Street Journal, à la fois juif et ami du monde arabo-musulman, Bernard-Henri Lévy a mené sa propre enquête.
Celle-ci l'a conduit de Karachi à Londres, de Sarajevo à Dubaï, de Kandahar à Los Angeles et... Karachi. Il a remis ses pas dans les pas de la victime et de son bourreau. Il a retrouvé les témoins, les acteurs et les lieux. Il s'est plongé dans un monde de fanatismes et de passions sanglantes, de traques interminables, de manipulations périlleuses et de mensonges d'Etat. Il a côtoyé la nébuleuse terroriste dans ses ramifications les plus stupéfiantes, dans ses complicités les moins avouables.
A chaque étape de cette immersion dans l'univers des nouveaux « possédés », deux questions : qui a vraiment tué Daniel Pearl ? Quel secret s'apprêtait-il à révéler quand ses assassins l'ont égorgé ?
Bernard-Henri Lévy explore ces ténèbres en journaliste, en romancier, en philosophe. Son livre propose un tableau moderne du mal. C'est une descente vers les enfers où couvent, peut-être, nos prochaines apocalypses. -
Hôtel Europe ; réflexions sur un nouvel âge sombre
Bernard-Henri Lévy
- Grasset
- 3 Septembre 2014
- 9782246853695
Deux textes en vérité.
D'abord Hôtel Europe, monologue en cinq actes, dont l'action se déroule le 27 juin 2014, à Sarajevo, en pleine cérémonie de commémoration du déclenchement de la guerre de 1914. Un homme, sans doute un écrivain, est enfermé entre les quatre murs d'une chambre d'hôtel qu'il a connue vingt ans plus tôt et où il est censé préparer le discours qui lui a été commandé pour la circonstance et qui doit porter sur l'Europe, ses valeurs constitutives, son futur et l'état présent de son esprit. Il est seul. Le monde extérieur ne lui parvient qu'à travers l'indistincte clameur qui monte de la rue en fête. Et il a, posé devant lui, un ordinateur où il navigue en quête de vieilles photos, de documents vagues, d'inspiration.
Ensuite, Nouvelles vues sur l'Europe, un essai philosophico-politique développant ou élucidant les points les plus énigmatiques du texte théâtral. Il y est question de Husserl, de Heidegger, de la montée des populismes et des souverainismes, du malaise (ou de l'impasse...) dans la civilisation d'aujourd'hui ainsi que des progrès, partout, du nihilisme - et puis, aussi, de la façon dont peut et doit se nouer, ici et maintenant, le triple fil, constitutif du génie européen, de l'esprit d'Athènes, de celui de Rome et du génie de Jérusalem. Un diagnostic. Des solutions. Et des raisons de croire et d'espérer. -
Ceux qui aiment (ou n'aiment pas) Bernard-Henri Lévy sont toujours épatés (ou irrités) par l'étendue de sa curiosité. De la philosophie au cinéma, de la littérature à la politique, du grand reportage à l'intervention publique, à quoi, en effet, son nom n'est-il pas attaché ? Et tel est bien le projet de ces Récidives : donner à lire, sous une diversité apparente, la cohérence profonde d'un parcours intellectuel. Et, par delà l'opposition des genres (ici : de la chronique au portrait, de l'oraison funèbre aux carnets intimes, ou à la conférence) l'extrême fidélité d'un homme qui, par dessus tout, goûte le plaisir de vivre et le plaisir de penser.
Récidives se compose ainsi de quatorze parties ; « Grands reportages », « Philosophie », « Etre juif », « Chroniques », « Fascisme français », « Théâtre », « Bosnie », « Adieux », « Le désordre du monde », « Musée », « Polémiques », « Israël », « Cinéma » et « Littérature ». Ces titres, pour l'essentiel, rassemblent des textes (souvent inédits ou, pour certains, publiés à l'étranger), et ils disent, au fond, l'itinéraire d'un intellectuel soucieux du monde tel qu'il va. Du journal de tournage d'un film au Mexique (avec portraits d'Alain Delon ou de Lauren Bacall) à une conférence sur la psychanalyse et l'Amendement Accoyer, d'une évocation de Jean-Luc Lagardère à une « Réponse à Regis Debray », d'un reportage à Jenine à une traversée de la vie de Romain Gary, ce volume impressionne par la diversité de ses analyses. C'est le journal de bord d'un écrivain. Le « Carnet de bal » d'un intellectuel engagé. -
Et si la France n'était pas seulement cette patrie des libertés, des lumières, des droits de l'homme que nous disent les légendes et la bonne conscience officielles ? Et s'il fallait en finir avec la trop commode habitude qui fait toujours chercher ailleurs - à Berlin, à Moscou, par exemple - les sources de la barbarie et des égarements contemporains ? Et s'il était temps, enfin, de regarder aussi chez nous, à nos portes, dans nos mémoires, pour tenter de rendre compte de cette infamie discrète ou parfois brusquement explosive qui, de loin en loin, nous rappelle à la réalité ? Telle est la question posée ici par Bernard-Henri Lévy. Et telle l'exigence qui commande à cette enquête, à ce voyage au bout de l'idéologie française. L'« idéologie française » ? Il entend par là une masse, un bloc, comme une hideuse banquise de textes qui cheminent et dérivent, depuis un siècle maintenant, à la surface de notre culture. Une purulente plaie de mots qui, souvent, ont eu le poids des choses et qui, marqués au sceau de nos plus dignes penseurs nationaux, n'ont jamais vraiment cessé de suinter dans nos terres et d'envenimer nos têtes. Un ventre fécond, abominablement fertile, quoique obstinément ignoré, et où se sont enfantés, de l'affaire Dreyfus à Vichy et de Vichy jusqu'à nos jours, quelques-uns des plus sombres délires de l'Age où nous vivons. Bref, la matrice de ce qu'il appelle - en construisant son concept et en déduisant ses figures - le fascisme aux couleurs de la France
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Par la grande porte, l'auteur de la Barbarie à visage humain entre en littérature avec un livre polyphonique aussi ambitieux que réussi, et destiné à faire date dans l'histoire des lettres modernes.
En cinq chapitres organisés selon une passionnante et savante architecture, un demi-siècle y défile en effet - depuis la dernière guerre, le conflit algérien, les années 60, l'aventure gauchiste et maoïste, la décennie 70 enflammée par les bombes des terroristes, jusqu'à aujourd'hui où se clôt ce roman itinérant, cosmopolite et tentaculaire qui éclaire une époque haute en couleurs, en horreurs et, malgré tout, en espérances.
Ce roman, cependant, est aussi et surtout une très belle histoire aux épisodes innombrables. Bernard-Henri Lévy s'y montre aussi doué pour le roman d'espionnage que pour la grande histoire d'amour, aussi convaincant dans la peinture, de l'intérieur, des vertiges de la sexualité féminine que dans la description minutieuse d'un assassinat politique sur fond de roman familial, aussi percutant dans les bas-fonds du terrorisme international que dans les coulisses d'une banque suisse...
Oui, tout fascine dans ce livre-fresque : la performance littéraire, la lucidité intellectuelle et politique, la variété des styles et des personnages, la beauté de la prose, et ce n'est pas sans tristesse que l'on quitte le héros principal, Benjamin, dont on a suivi, au fil de pages inoubliables, les aventures et l'étrange duplicité. -
L'AVENIR D'UNE REGRESSION. SARTRE BARTHES FOUCAULT REMPLACES PAR TAPIE COLUCHE. PENSEE EN PERIL. COMME UN VISAGE DE SABLE. URGENCE RIPOSTE. FAUT-IL BRÛLER LA TELE ? UN CLIP SUR L'AFFAIRE DREYFUS ? LE DESERT DES BARBARES. ZOLA OU ES-TU, L'INVASION DES SARTRONS. ATTENTION DROIDLOMS. L'AXE BAUDELAIRE LACAN. COURAGE ANNEE ZERO. RETOUR DU CLERC OBSCUR. MALLARME ET LES ORDINATEURS. LA TRAHISON DANS LE SANG. UN GOUT DE LIBERTE. L'HONNEUR DU XX° SIECLE. ELOGE DES INTELLECTUELS.
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Malraux et Barrès appartiennent-ils à la même légende ? D'où vient l'étrange fidélité de Louis Aragon à ce communisme qui ne lui ressemble guère ? Les maurrassiens ne se recrutent-ils qu'à droite ? André Breton fut-il vraiment le libérateur que l'on prétend ? Que se passait-il dans la tête fasciste de Drieu La Rochelle ? Que reste-t-il de Bataille, de Mauriac, de Barthes ou de Raymond Aron ? Cocteau, Camus, Gide ou Foucault sont-ils encore nos contemporains ? Telles sont, parmi beaucoup d'autres, les questions qui rythment ces Aventures de la liberté. Est-ce une histoire des intellectuels ? Sans doute. Mais c'est surtout la chronique, voire le roman, de la grande famille qu'ils composent et où chacun - ancêtre mythique, bâtard, frères ennemis... - tient, à jamais, le rôle qu'il s'est choisi. De l'affaire Dreyfus au réveil de l'Islam, d'octobre 1917 à mai 1968, de la guerre d'Espagne à la décolonisation ; du sartrisme triomphant à la double mort de Louis Althusser, c'est notre mémoire et ses enjeux qui se récapitulent ici.
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Dans ce livre, écrit à la première personne, Bernard-Henri Lévy a choisi, au milieu du chemin de sa vie, de faire le point, de se pencher sur lui. Ca se passe à Tanger, en quelques heures. Là, celui qui dit je va attendre son vieux maître, un éminent prof de philo, qu'il n'a pas vu depuis trente ans, avec lequel il a un vague rendez-vous et qui, peut-être, ne viendra pas. En chemin, ce je va se souvenir, observer, délirer. Il va, dans un désordre apparent - quoique strictement composé en six mouvements - s'interroger sur l'incroyable quantité de hasards qui ont fait sa vie d'écrivain. Sur la non moins considérable quantité de malentendus qui ont tramé son destin, souvent pour le meilleur, parfois pour le pire. Au passage, on croise Romain Gary ou Guy Debord, le cinéma et la politique, l'échec et le succès, l'amour, les femmes, les idées. Ce livre - autobiographique et imaginé -, répond, au fond, à cette question : comment, en ces temps de brouillage généralisé, apparaître tel que l'on est.
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Ce Siècle de Sartre, c'est d'abord une époque, la nôtre, toute d'espérance et de désillusions, d'utopies et d'aveuglements, dont Sartre fut, pour le meilleur et pour le pire, la figure dominante. Comment cet homme-monument a-t-il pu, dans sa seule vie, surplomber ainsi son temps ? Par quel tour de force - métaphysique, politique, littéraire, existentiel - est-il parvenu à incarner si parfaitement ces saisons de bruit et de ferveurs ? C'est l'énigme que cette enquête philosophique s'efforce d'explorer...
Surgit aussitôt une autre énigme. Sartre, mais lequel ? Qu'y a-t-il de commun entre l'homme libre de La Nausée et le compagnon de route stalinien qui lui succède ? Entre le stendhalien de la drôle de guerre et le militant de la guerre froide ? Entre le philosophe génial qui, très tôt, découvrit tous les vaccins anti-totalitaires et le maître à penser moins mémorable qui, plus tard, négligera de se les inoculer ? D'où, cette question : comment un intellectuel parvient-il à penser le mal tout en consentant, le jour venu, à y succomber ?
Cette enquête, enfin, brasse avec ampleur toutes les figures, tous les élans qui ont accompagné Sartre dans son siècle. Céline et Gide. L'engagement et Flaubert. Bergson et Heidegger. Hegel, Nietzsche et les Maos. Le Diable et le bon Dieu. Venise, la coulisse des théâtres, le Tiers-monde et le Castor. cela compose un tumulte d'idées, d'événements, de défis, de défaites, de tragédies, dont notre modernité reste captive. On y entend la rumeur de l'âge qui s'achève. On y distinguera peut-être les lignes de force de l'âge qui s'annonce.
Bernard-Henri Lévy est philosophe et romancier. -
Que signifie, en vérité, la confusion de cette fin de siècle ? Pourquoi Kojève et Fukuyama se sont-ils trompés en annonçant la fin de l'Histoire ? Qu'en est-il de l'ancien communisme et de ses métamorphoses ? Pourquoi le pire, en politique, se confond-il si souvent avec une certaine idée de la vertu ? L'intégrisme est-il devenu, après le fascisme et le totalitarisme, le principe secret de l'époque ? Qu'en est-il du spectacle humanitaire et de sa philosophie implicite ? Qu'y a-t-il de commun entre l'Algérie, la Bosnie et le Rwanda ? Qu'est-ce que le populisme ? Et n'est-il, à son tour, qu'un intégrisme ? Comment penser l'Islam ? Comment combattre le fondamentalisme ? Que reste-t-il du lien social dans ce monde désenchanté ? L'esprit des Lumières aurait-il, déjà, perdu la partie ? Comment retrouver la passion du débat ? Le sens de la révolte ? Et que serait une démocratie sans querelle ? Comment déjouer les barbaries promises par la volonté de pureté ? Pourquoi de Savonarole à Milosevic, et de Saint-Just aux mollahs iraniens, cette pureté est-elle toujours la matrice du meurtre ? Peut-on espérer, un jour, en finir avec la pureté dangereuse ? Telles sont quelques unes des questions posées dans cet essai, où Bernard-Henri Lévy retrouve - et prolonge - les thèmes de L'Idéologie française et du Testament de Dieu.
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Ici, Charles Baudelailre sera le héros bien réel d'un roman aussi fidèle aux exigences de la vérité qu'à celles de l'imagination. Il sera, surtout, cet homme misérable surpris à la fin de sa vie, dans une chambre de l'hôtel du Grand-Miroir, à Bruxelles, pendant les quelques jours où, usé par la syphilis, il va perdre une partie de sa raison et l'usage de sa parole... Pour le romancier, il y avait là un pari et un mystère: que s'est-il vraiment passé pendant ces jours qui virent, pour la dernière fois, le poète des Fleurs du Mal confronté à sa mémoire? Pourquoi a-t-il choisi de s'égarer ainsi, corps puis âme, en maudissant le monde et le ciel? C'est autour de ce Baudelaire exilé, convaincu de son échec, bientôt aphasique, que Bernard-Henri Lévy a bâti son roman. Sur un mode presque policier, qui conduira le lecteur d'un bordel belge aux cénacles post-romantiques, d'un dîner chez les Hugo aux tourments d'un prêtre défroqué, on suit une enquête dont les témoins sont méthodiquement convoqués; de Jeanne Duval à un disciple ambigu, de Sainte-Beuve à Madame Aupick, d'une logeuse à l'éditeur Poulet-Malassis, ils vont, chacun à son tour, dans sa langue, et selon la composition à plusieurs voix qui avait déjà fait le style du Diable en tête, nous racnter cette lente agonie. Par-delà leurs récits et leulrs mensonges, par-delà les péripéties d'une intrigue pathétique ou cocasse, l'auteur retrouve des thèmes qui lui sont chers: le goût du malentendu et de la gloire, l'éloge de l'artifice, l'art comme vengeance, la tragédie propre aux oeuvres inachevées, les ruses de la sainteté et de la chute. Tels sont les enjeux d'un roman qui revendique toutes les libertés - et où il s' agit aussi, dans l'ombre immense de Baudelaire, d'interroger la littérature et son destin.
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Manifeste philosophique, écrit dans une langue belle et limpide, ce livre entend poser les bases d'un pessimisme historique de type nouveau. Convoquant auprès de lui les leçons de l'histoire récente, les enseignements du plus lointain passé, des références littéraires autant que métaphysiques, il peut se lire comme une véritable archéologie du temps présent, acharnée à démontrer cette thèse résolument noire : la vie est une cause perdue et l'homme un Dieu manqué, le bonheur est une idée vieille et la société bonne un rêve meurtrier, le Maître a toujours raison parce qu'il est l'autre nom du monde. Renvoyant dos à dos toutes les versions modernes de l'optimisme, les confrontant à la pesante réalité de la barbarie à visage humain, il irritera les gais savants qui continuent de croire dans les fables éternelles qui gouvernent le troupeau humain ; il répond pied à pied aux mensonges progressistes qui, à force d'enchanter le monde, le mènent peut-être à la catastrophe ; il n'épargne bien sûr pas le socialisme, cette tradition politique qui s'est tant de fois égarée, qu'elle n'est peut-être plus bonne aujourd'hui qu'à fournir au Nouveau Prince ses nouvelles armes politiques.
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C'est en février 2002 que le Président de la République et le Premier Ministre ont conjointement confié à Bernard-Henri Lévy la mission de se rendre en Afghanistan, et d'y étudier la façon dont la France pourrait contribuer à la reconstruction de ce pays meurtri. B.H.L. s'est aussitôt rendu à Kaboul, où il séjournera jusqu'au 2 avril. A cette date, il remettra son rapport de mission. Et c'est ce texte - qui s'inscrit dans le prolongement naturel de son ouvrage sur La guerre, le mal et la fin de l'histoire - que nous publions aujourd'hui (en collaboration avec La Documentation Française).
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Que fait un lecteur de Lacan, à Gaza, dans la guerre ? La vraie leçon d'Althusser. Quel rapport entre Romain Gary et Alberto Moravia ? Ainsi parlaient Levinas et, naturellement, Benny Lévy. Pour le droit au secret. Où est vraiment la tombe de Jean Genet ? Les derniers mots de Norman Mailer. La culotte de Sarah Palin. Sartre ou Camus ? Rencontre avec un jeune sénateur de l'Illinois qui n'est pas encore Barack Obama. Un lecteur d'Aragon doit-il abattre ou cacher son jeu ? Pourquoi l'auteur de ce livre ne pouvait pas voter Sarkozy. Ce que dit « le Génie du Judaïsme ». Afghanistan, Darfour, Géorgie : quand les cyniques, hélas, gagnent toujours. Un philosophe a-t-il raison d'écouter les artistes ? Parce que les islamo-progressistes sont, partout, les complices de bourreaux. Ce que l'on doit à Milan Kundera. Contre Badiou ? Avec les Arméniens, les Iraniens et, sans nom, sans nombre et sans visage, les victimes des guerres oubliées. Contre le Mal, s'il est absolu, que faire ? De l'art de ne rien céder sur les Lumières. Lévy ou les vies ?