Dans ce « journal météorologique de l'esprit », Annie Dillard se fait la chroniqueuse d'une « vallée des merveilles » de l'État américain de Virginie où coule la rivière Tinker et se livre à une exploration quotidienne et solitaire de son environnement.
Elle décrit ainsi certains traits de la vie des mantes religieuses ou de celle des papillons Monarque, mais aussi celle des requins, des serpents venimeux, des parasites, leurs prouesses, beautés et déchéances, la violence et la cruauté mortelle de cet univers de prédateurs qui s'entre-dévorent.
Recluse volontaire parmi ces créatures, Annie Dillard est surtout une extraordinaire écrivaine qui lit la nature et tente de déchiffrer ses signes. Dans cette quête, elle cite Van Gogh, le Coran et Thoreau bien sûr, mais aussi entomologistes, astronomes, écrivains et chercheurs, trahissant ainsi avec beaucoup d'humilité une culture et une curiosité immenses qui font de cette double exploration de la vallée Tinker et de l'esprit humain un livre unique.
Récit d'un écrivain solitaire, ce texte est une splendeur d'écriture poétique, d'observation de la nature, et de réflexion quasi pascalienne sur la place de l'être humain entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.
Comment l'amour traverse-t-il une vie marquée par une naissance, une séparation et une mort ?
À son retour de la Seconde Guerre mondiale, Toby Maytree rencontre Lou, une jeune diplômée, qui se laisse séduire par ce charpentier-poète trentenaire. Ils se marient et s'installent au sein de la communauté d'écrivains et d'artistes non-conformistes qui ont élu domicile à la pointe de Cap Cod. Ils y élèvent leur fils, un temps aidés par Deary, leur amie bohème...
Dans une langue économe et élégante, Annie Dillard raconte les décennies d'amour, de rêves et les désillusions de la famille Maytree. Elle fait ainsi de l'histoire de ce mariage à la fois exceptionnelle et universelle, minuscule et monumentale, un roman unique.
« L'éternité est amoureuse des productions du temps », disait Blake. Annie Dillard, qui grandit à Pittsburgh dans les années 1950, écrit ici les épiphanies qui ont marqué son enfance : les concours de blagues organisés par ses parents, la fille des voisins patinant sous un réverbère par une nuit d'hiver, l'exultation physique de la course, et puis la passion de la lecture, la découverte de ces univers parallèles qui réduisent le réel à l'ombre pâle des mots. L'enjeu de ces révélations, qui sont comme autant d'illuminations rimbaldiennes, c'est la genèse d'une conscience d'écrivain à la curiosité insatiable.
« Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond ? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir ? Encore et toujours nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en de longues rangées, à demi vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller ; à la place, nous regardons la télévision et ratons le spectacle. » Annie Dillard
« On n'entre pas dans un livre d'Annie Dillard ; on y est accueilli. Avec simplicité, avec courtoisie, avec chaleur, avec le plus grand respect pour l'intelligence de «l'hôte de passage» qu'est le lecteur. Annie Dillard nous parle d'égale à égal. Sans affectation ni condescendance, mais sans compromission ; sans hauteur, mais sans concession. Voyez comme est traitée la petite fille du dernier texte de ce recueil : c'est un peu vous. Vous étiez inconnu, vous devenez ami ; vous étiez loin, vous voici proche ; dites, et l'on vous écoutera ; la distance régnait, vous voici dans l'intime ; vous ignoriez, peut-être, et vous allez savoir ; si vous saviez déjà, vous allez mieux comprendre ; et si vous compreniez, renaîtra le mystère. »
À travers une succession d'épisodes comiques ou tragiques et une nuée de personnages hauts en couleur, Annie Dillard raconte le destin de la petite communauté de Whatcom et recrée l'épopée héroïque de ces pionniers à la fin du XIXe siècle. Ermites, chercheurs d'or, explorateurs, marins, entrepreneurs, colons, bûcherons, pauvres et riches peuplent ce roman foisonnant et composent une grande fresque classique qui rappelle La Comédie humaine tout en évoquant de manière saisissante le problème des Indiens, celui de l'immigration et la lente destruction d'une région mise en coupe réglée par les capitaines d'industrie de l'époque.
In 1975 Annie Dillard took up residence on an island in Puget Sound in a wooded room furnished with "one enormous window, one cat, one spider and one person." For the next two years she asked herself questions about time, reality, sacrifice death, and the will of God. In Holy the Firm she writes about a moth consumed in a candle flame, about a seven-year-old girl burned in an airplane accident, about a baptism on a cold beach. But behind the moving curtain of what she calls "the hard things -- rock mountain and salt sea," she sees, sometimes far off and sometimes as close by as a veil or air, the power play of holy fire. This is a profound book about the natural world -- both its beauty and its cruelty -- the Pulitzer Prize-winning Dillard knows so well.
It began when Lou Bigelow and Toby Maytree first met. He was back home in Provincetown after the war. Maytree first saw her on a bicycle. A red scarf, white shirt, skin clean as eggshell, wide eyes and mouth, shorts. She stopped and leaned on a leg to talk to someone on the street. She laughed, and her loveliness caught his breath.