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Alice Kaplan
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Jeune orpheline, Baya aime dessiner des robes inspirées des magazines de mode qu'elle trouve dans la ferme algérienne où elle travaille avec sa grand-mère. Trois ans plus tard, en novembre 1947 - à la veille de ses seize ans -, elle assiste au vernissage de sa première exposition à la galerie Maeght, à Paris, entourée des plus grands intellectuels et artistes de l'époque.
Dans une France qui se remet à peine de l'occupation nazie, le statut de l'Algérie divise violemment l'Assemblée nationale depuis un massacre dans l'Est algérien qui fait honte à la France. Baya, qui incarne dans ce tumulte une figure de l'espoir, se voit confier une délicate mission diplomatique. Présent au vernissage, Camus verra en elle " une princesse parmi les barbares ".
Dans ce récit, Alice Kaplan dévoile les rouages du destin extraordinaire de Baya : vouée au statut de bonne à tout faire dans l'Algérie coloniale, l'adolescente sera propulsée au rang de célébrité ; toujours inattendue, éblouissante, elle inspire aujourd'hui encore de nombreux artistes. -
Un amour malmené par les soubresauts de la grande Histoire du XXe siècle : le destin des derniers Juifs d'Alger.
Au début des années 1990, Emily quitte le Minnesota pour s'installer à Bordeaux. Sur les bancs de l'université, elle rencontre Daniel Atlas, un Juif algérien dont elle tombe amoureuse. Il n'est encore qu'un jeune dandy lorsque la guerre civile déchire son pays, l'obligeant à quitter Emily et la France.
De retour à El Biar, le quartier de son enfance, Daniel retrouve ses parents isolés et menacés. Cette illustre famille de commerçants, qui a connu l'Algérie colonisée puis indépendante, a choisi de rester sur cette terre envers et contre tout. Bien des années plus tard, Becca, une jeune Américaine, fera elle aussi le voyage jusqu'à Alger pour mieux comprendre leur lignée.
Dans une composition virtuose, Alice Kaplan, écrivaine et spécialiste d'Albert Camus, démontre qu'un roman peut s'avérer la plus belle leçon d'Histoire.
La romancière entremêle avec finesse narration et éclairages historiques, comme elle croise les points de vue et les destins des personnages.
Le Monde des livres Ce roman nous embarque dans ce pays torturé et magnifique par la force de personnages si puissants qu'ils paraissent presque vivants.
Libération Un magnifique premier roman d'amour et d'exil, troublant écho au tragique d'aujourd'hui.
ELLE Un premier roman brillant, tressant avec maestria l'Histoire et les destins individuels, où lucidité et émotion vont de pair.
L'Humanité Avec brio, la néo-romancière parvient à enchevêtrer une intrigue romanesque intime à l'exactitude historique.
Médiapart Un premier roman vivifiant qui ravive une mémoire rarement évoquée. Télérama Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patrick Hersant. -
Être patriote, en ce moment charnière, demande du courage et de l'imagination. Notre démocratie est en haillons, nos procédures de vote sont cassées, notre langage abîmé, notre discours politique réduit à des cris de haine. On ne pourra même pas dire, comme Sartre jadis, «Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'Occupation». Au contraire, jamais il n'a paru si terriblement difficile de résister. Nous, Américains, ne pouvons plus nous cacher derrière l'illusion d'être une démocratie par essence ou par prédestination. La démocratie, cela se mérite.
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Intelligence avec l'ennemi : le procès Brasillach
Alice Kaplan
- Folio
- Folio
- 4 Septembre 2003
- 9782070301140
Robert Brasillach est le seul écrivain notoire qui, pour avoir collaboré avec les nazis, a été fusillé. L'enquête sur son cas se lit comme un roman, riche en personnages hauts en couleur. Brasillach fait partie de l'élite intellectuelle formée par l'École normale supérieure. Il est bientôt fasciné par l'Allemagne nazie, sa violence, sa théâtralité. Il va diriger Je suis partout, hebdomadaire férocement antisémite, pro-nazi, dénonciateur de Juifs et de résistants. Mais on ne le jugera pas pour ses opinions. On le condamnera pour trahison. En janvier 1945, si Paris est libéré, la guerre n'est pas finie. C'est dans ce climat tendu que s'ouvre son procès. Alice Kaplan le raconte telle une pièce de théâtre où trois vedettes s'affrontent : Brasillach, le procureur Reboul et l'avocat Jacques Isorni, le propos s'éclairant de l'histoire personnelle et parfois du roman familial des protagonistes. L'auteur a eu accès au dossier de recours en grâce soumis au général de Gaulle et rapporte les cas de conscience, les acceptations et les refus des célébrités à qui l'on a demandé de signer en faveur du condamné. Pourquoi Camus a signé et Simone de Beauvoir a refusé. On découvre comment la mort de Brasillach va peser sur le destin de tous les personnages qui ont été mêlés à son procès. Et comment elle a continué à alimenter les débats intellectuels sur la responsabilité de l'écrivain.
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Pour des milliers de jeunes Américaines parties passer un an en France pour leurs études, l'après-guerre fut un âge d'or. Parmi elles, Alice Kaplan a choisi trois femmes devenues légendaires : la First Lady Jacqueline Bouvier Kennedy ; l'essayiste et romancière Susan Sontag ; la militante des droits civiques Angela Davis. Étudiantes à Paris en 1949, en 1957 et en 1963, elles se sont offert une liberté qu'elles ont assumée et y ont acquis des savoirs qu'elles ont su transmettre. Paris les a transformées : le rapport à leur corps, à leur langue, à leur pays n'était plus le même.
À leur retour, elles ont transformé les États-Unis. À tel point qu'elles incarnent, encore aujourd'hui, le génie féminin américain. Alice Kaplan nous montre que ce génie doit beaucoup à l'esprit parisien. Riche en révélations, cette biographie croisée décrit le Paris des Trente Glorieuses à travers les yeux de ces trois jeunes Américaines. Et témoigne, contre toute attente, de la persistance du rêve français aux États-Unis.
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En quête de L'Etranger
Alice Kaplan
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 15 Septembre 2016
- 9782070178582
La lecture de L'Étranger tient du rite d'initiation. Partout dans le monde, elle accompagne le passage à l'âge adulte et la découverte des grandes questions de la vie. L'histoire de Meursault, cet homme dont le nom même évoque un saut dans la mort, n'est simple qu'en apparence, elle demeure aussi impénétrable aujourd'hui qu'elle l'était en 1942, avec ses images à la fois ordinaires et inoubliables:la vue qui s'offre depuis un balcon par un dimanche d'indolence, les gémissements d'un chien battu, la lumière qui se reflète sur la lame d'un couteau, une vue sur la mer à travers les barreaux d'une prison. Et ces quatre coups de feu tirés en illégitime défense. Comment un jeune homme, qui n'a pas encore trente ans, a-t-il pu écrire dans un hôtel miteux de Montmartre un chef-d'oeuvre qui, des décennies après, continue à captiver des millions de lecteurs? Alice Kaplan raconte cette histoire d'une réussite inattendue d'un auteur désoeuvré, gravement malade, en temps d'occupation ennemie. «J'ai bien vu à la façon dont je l'écrivais qu'il était tout tracé en moi.» Le lecteur repère les premiers signes annonciateurs du roman dans les carnets et la correspondance de Camus, traverse les années de son élaboration progressive, observe d'abord l'écrivain au travail, puis les mots sur la page, accompagne l'auteur mois après mois, comme par-dessus son épaule, pour entendre l'histoire du roman de son point de vue. En quête de L'Étranger n'est pas une interprétation de plus:c'est la vie du roman.
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L'interprète ; dans les traces d'une cour martiale américaine ; bretagne, 1944
Alice Kaplan
- Gallimard
- 20 Avril 2007
- 9782070776597
Le 24 novembre 1944, en plein village breton de Plumaudan, l'armée américaine va procéder à la pendaison de James Hendricks, un soldat noir de vingt et un ans. Ivre, il avait voulu entrer dans une ferme où il y avait une jolie fille. Comme on ne lui ouvrait pas, il avait tiré à travers la porte et, par malchance, le père de la fille avait été tué. Ainsi commence cette grande enquête sur les cours martiales américaines pendant la dernière guerre. On se souvient que Louis Guilloux avait été enrôlé comme interprète devant ces tribunaux militaires et qu'il en a tiré un livre, O.K., Joe ! Alice Kaplan, partant des cas évoqués par Louis Guilloux, s'est livrée à une longue enquête en Bretagne, dans le sud des États-Unis, aux archives du Pentagone, et jusqu'au cimetière discret, dans un bois de Picardie, où sont enterrés quatre-vingt-seize soldats condamnés à mort et exécutés. Entre l'histoire du jeune Noir pendu à Plumaudan et celle du flamboyant capitaine Whittington, acquitté, elle fait vivre avec art toute l'ambiguïté d'une époque. Dans un coin du tableau, ce petit homme chétif, Louis Guilloux, représente la conscience morale de cette histoire. Ce livre sur les années 1944-1945 reste actuel à bien des égards.
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Intelligence avec l'ennemi ; le proces robert brasillach
Alice Kaplan
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 10 Octobre 2001
- 9782070759095
Robert Brasillach est le seul écrivain notoire qui, pour avoir collaboré avec les nazis, a été fusillé. L'enquête sur son cas se lit comme un roman, riche en personnages hauts en couleur. Brasillach fait partie de l'élite intellectuelle formée par l'École normale supérieure. Il est bientôt fasciné par l'Allemagne nazie, sa violence, sa théâtralité. Il va diriger Je suis partout, hebdomadaire férocement antisémite, pro-nazi, dénonciateur de Juifs et de résistants. Mais on ne le jugera pas pour ses opinions. On le condamnera pour trahison. En janvier 1945, si Paris est libéré, la guerre n'est pas finie. C'est dans ce climat tendu que s'ouvre son procès. Alice Kaplan le raconte telle une pièce de théâtre où trois vedettes s'affrontent : Brasillach, le procureur Reboul et l'avocat Jacques Isorni, le propos s'éclairant de l'histoire personnelle et parfois du roman familial des protagonistes. L'auteur a eu accès au dossier de recours en grâce soumis au général de Gaulle et rapporte les cas de conscience, les acceptations et les refus des célébrités à qui l'on a demandé de signer en faveur du condamné. Pourquoi Camus a signé et Simone de Beauvoir a refusé. On découvre comment la mort de Brasillach va peser sur le destin de tous les personnages qui ont été mêlés à son procès. Et comment elle a continué à alimenter les débats intellectuels sur la responsabilité de l'écrivain.
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L'état de peste : Lire Camus à l'heure de la pandémie
Alice Kaplan, Laura Marris
- Gallimard
- Arcades
- 18 Mai 2023
- 9782072993701
Camus voulait exprimer dans La Peste (1947) les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Mais, pour tous ceux qui ont découvert le roman à l'époque de la pandémie de Covid-19, cette allégorie a pris un tout autre sens, et d'autres aspects ont acquis une importance capitale : la sensibilité de Camus face à la maladie et à la séparation, son expérience d'un mal contagieux, la psychologie et la politique d'une ville en quarantaine. Écrit sous forme d'un dialogue, dans le temps suspendu d'un confinement mis à profit pour relire, analyser et retraduire La Peste, cet essai offre un passionnant aller-retour entre passé et présent, États-Unis, France et Algérie. Au-delà d'une analyse indispensable du roman de Camus, Alice Kaplan et Laura Marris nous rappellent les fonctions essentielles de la littérature : explication, consolation, transfiguration.