Pour tous ceux qui ont eu le plaisir de découvrir ou de redécouvrir le talent et la fantaisie d'Alexandre Vialatte à la lecture du premier volume de L'Abécédaire, paru en 2014 et pour ceux qui n'ont pas eu encore ce plaisir, Alain Allemand, en composant ce deuxième volume, a redoublé d'intuition et de discernement pour nous offrir le meilleur et le plus significatif de l'oeuvre d'Alexandre Vialatte.
De l'Auvergnat, à Françoise Sagan ; d'une multitude d'animaux qu'il chérissait, à l'Homme, motif d'inspiration inépuisable, en passant par Victor Hugo, l'URSS ou les Gaulois, les entrées de ce recueil, qui puise à toutes les sources de l'oeuvre (romans, chroniques, correspondance...), proposent de faire connaissance de manière ludique avec l'univers à nul autre pareil d'Alexandre Vialatte et révèlent en filigrane le portrait sensible d'un auteur désormais culte.
" Heureux lecteur qui va découvrir Vialatte. Il apprendra de lui, en petites phrases limpides et frappantes, que les hommes, les bêtes et les choses n'arrêtent pas d'entretenir à leur insu des quantités de relations insoupçonnées, fraternelles ou hostiles, sentimentales ou intéressées, extravagantes, édifiantes ou simplement bizarres, mais toujours instructives.
Heureux lecteur qui découvre Vialatte et son gai savoir. Aussi bien pourra-t-il découvrir, à travers un jeu d'images ou dans le sillage d'un proverbe inventé, le coeur qui bat et parfois même l'âme qui se fend. Et c'est ainsi qu'Alexandre est grand. " Jacques Perret.
À l'occasion du quarantième anniversaire de la mort d'Alexandre Vialatte, La Montagne a tenu à rendre hommage à cet écrivain exceptionnel qui, pendant plus de vingt ans, a donné à ce journal plus de huit cents chroniques hebdomadaires qui continuent à ravir les lecteurs.
Outre la création d'un club des amis d'Alexandre Vialatte, celle d'un prix Alexandre-Vialatte décerné désormais chaque année et de nombreuses animations organisées dans les lycées et les bibliothèques d'Auvergne, la rédaction de La Montagne a donc choisi treize chroniques, qui seront publiées chaque mois dans le supplément dominical du journal durant toute l'année 2011.
Cet ouvrage reprend ces treize livraisons auxquelles s'ajoutent une dizaine de chroniques choisies par de fervents admirateurs de l'écrivain comme Amélie Nothomb, Éric Orsenna, Yann Queffélec, Laurence Cosse, Phillipe Meyer, François Tallandier, Philippe Vandel, Pascal Ory, Bertrand de Saint Vincent et quelques autres.
" Grand lettré, il se présentait dans la vie quotidienne comme journaliste ", observe dans la préface du présent volume Jacques Brenner, qui l'a bien connu.
De fait, ce fut le génie d'Alexandre Vialatte que d'élever ces billets hebdomadaires, parus dans la Montagne et diverses autres publications, à la hauteur d'un véritable genre littéraire, d'un journal d'écrivain dont l'intérêt et l'éclat, un quart de siècle après sa disparition, n'ont fait que se confirmer.
" On admirera, poursuit Jacques Brenner, que ses articles aient été rapidement très connus.
On voit par là que les milieux littéraires existaient encore il y a une trentaine d'années. Les amis de Vialatte avaient fait connaître ses chroniques autour d'eux ". Aujourd'hui, cette oeuvre a largement et heureusement dépassé le cercle des happy few, et le discret Alexandre a pris sa place, incontestable, parmi les classiques de notre temps.
De son vivant " auteur notoirement méconnu ", comme il aimait lui-même à se présenter, Alexandre Vialatte (1901-1971) vit pourtant, année après année, le cercle de ses lecteurs s'agrandir, et sa gloire posthume ne cesse de prospérer.
Méconnu, Vialatte le demeure cependant encore du grand public. L'explication tient peut-être à la richesse et à la profusion de son oeuvre, dont témoignent les chroniques prodigieuses qu'il a livrées pendant vingt ans au journal La Montagne. Une richesse et une profusion qui peuvent également provoquer chez ceux qui souhaiteraient la découvrir un léger sentiment de vertige au moment de sauter le pas...
Une autre raison explique le déficit de notoriété dont continue de souffrir l'auteur des Fruits du Congo : sa personnalité. D'un tempérament discret, peu porté sur les mondanités, ce graphomane, forçat des lettres, consacrait la majeure partie de son temps et de son énergie à l'écriture - laissant à d'autres le soin de s'exposer sous les feux de la rampe.
Un abécédaire vient opportunément lever le voile à la fois sur l'oeuvre et sur l'homme et réparer ainsi une forme d'injustice. De l'Auvergne d'où il était originaire à Kafka qu'il traduisit, de l'hippopotame qu'il chérissait à l'Homme, motif d'inspiration inépuisable, en passant par Napoléon, Sempé ou le western, cet abécédaire, qui puise à toutes les sources de l'oeuvre (chroniques, romans, correspondance...) propose une manière ludique de faire connaissance avec l'univers à nul autre pareil de Vialatte et révèle en filigrane le portrait sensible d'un auteur désormais culte.
Laissons à alexandre vialatte, inégalable observateur des moeurs de son temps, le soin de clore avec sa sagesse et son irrévérence coutumières, les célébrations de mai 68.
Le millésime 1968 des chroniques réunies dans ce volume est un grand cru. on y apprendra mille détails essentiels sur " les plus vastes choses et les plus hauts sujets " - océans, fleuves et îles ; montagnes, plaines et continents - qui tous " remontent à la plus haute antiquité ". on y croisera surtout, comme toujours, la route de l'homme " vaincu par ses conquêtes ". au coeur des événements considérables qui ont marqué l'année 1968, alexandre vialatte pose la question essentielle qui reste, aujourd'hui, terriblement d'actualité : " que peut faire l'homme sans auto à laver ? ".
Année après année, le cercle des admirateurs de viala auteur " notoirement méconnu " tel qu'il se définissait lui-même, ne cesse de grandir. de pierre desproges à amélie nothomb, nombreux sont ceux qui revendiquent une filiation avec son humour absurde son style prodigieux. et, tout particulièrement, philippe meyer, son lecteur le plus fidèle, qui a bien voulu préfacer brillamment ce recueil.
Alexandre Vialatte a publié ce recueil en 1937.
Si le siècle a changé de numéro, les écrits de Vialatte, la force de son invention, la cocasserie des situations et l'originalité des personnages n'ont pas pris une ride. Ce qui frappe surtout, c'est la liberté du ton et la virtuosité de la langue. En lisant Vialatte, on se retrouve très vite dans cet état d'euphorie délicieuse qui précède l'éclat de rire.