Les fruits du Congo, c'est une affiche. Elle représente une magnifique négresse qui porte des citrons d'or. Les collégiens d'une ville d'Auvergne rêvent devant cette affiche qui symbolise pour eux l'aventure et l'extrême poésie de l'existence.Qu'est-ce que l'adolescence? Telle est la question à laquelle Alexandre Vialatte répond avec ce grand roman qui décrit aussi toute une ville de province avec ses kermesses, son assassin, son docteur, son lycée, son square.
Le brigadier berger, du train des équipages, matricule 2404, est pris dans la tourmente de 1940.
Fait prisonnier, astreint à de terribles marches forcées, il devient fou. passé et présent s'entrechoquent en lui et il n'y comprend plus rien. mais pour cet homme loyal et fidèle, la pire folie n'est-elle pas celle du monde réel, l'armée vaincue, dispersée, la france occupée ? sa folie à lui n'est que fidélité au passé.
Alexandre Vialatte Le Fluide rouge Il dormait depuis un demi-siècle dans un dossier jauni, ce Fluide rouge, dont le titre parodie les romans d'aventures pour la jeunesse qui firent rêver l'auteur, écolier sage en sarrau noir au temps de Paul d'Ivoi. Ce roman, heureusement porté par la bonne humeur, nous éclaire sur la jeunesse et la genèse de l'écrivain. On y trouve des décors, des personnages et tout un bric-à-brac merveilleux qui l'obséderont tout au long de son oeuvre. Et, déjà, une surabondance de ces métaphores et comparaisons qui n'appartiennent qu'à Alexandre Vialatte.
Alexandre Vialatte La Complainte des enfants frivoles Vialatte vous vend l'odeur du passé dans un grand ßacon qui a la forme d'un pupitre. Son âge d'or est fait de rentrées des classes, d'automnes à recoins mystiques où se troquent des minces secrets enrobés dans du papier d'argent, de pèlerines à l'abri desquelles se trament les contrebandes enchantées de l'enfance. Vialatte n'a jamais réellement déserté le préau aux sortilèges de sa jeunesse et sa complainte qu'il moud tel un vieil orgue de Barbarie sonne comme une récréation éternelle.
Les phrases de Vialatte ressemblent aux cadeaux qu'on trouve au pied du sapin de Noël le 25 décembre. Elles existent, surprennent, font battre des mains de ravissement.
Eric Neuhoff
La prose à la fois précise et bon enfant d'Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d'entomologiste et son amour de la zoologie, et surtout les nouvelles « grandes et magnifiques » qu'il ne cesse de nous donner de l'homme « depuis la plus haute antiquité », tout concourait à la réunion de ces textes, pour la plupart issus du journal auvergnat La Montagne. Quant aux illustrations d'Honoré, qui allient les grandes masses noires qui semblent des gravures sur bois à la précision de la technique des « encres », elles apportent un humour subtil et répondent comme un véritable contrepoint aux textes de Vialatte.