Un classique du journalisme sportif. En 1924, le 18e Tour de France est couvert par Albert Londres. A la troisième étape (Coutances) , les frères Pélissier abandonnent pour protester contre les conditions inhumaines de la course. Le grand reporter est là, et l'interview qu'il fait d'eux, où sont dénoncés l'exploitation des sportifs et le dopage auquel ils ont recours pour tenir, est l'un des épisodes les plus célèbres de l'histoire du Tour.
Un des meilleurs ouvrages consacrés à Marseille, ville-monde dont Albert Londres parvient à capter l'âme. Du Vieux-Port et de la Canebière au quartier Noailles, lieu de passage de toutes les immigrations, en passant par la Grande Jetée et le célèbre bassin de la Joliette, le grand reporter fait l'éloge de l'ouverture sur l'ailleurs, du cosmopolitisme et de la diversité humaine, de l'énergie, de la puissance (le port de Marseille représentait alors le quart du commerce extérieur de la France), de la fierté marseillaise - et livre une formidable invitation au voyage ("Faites votre choix, ici on embarque pour toutes les mers.")
En 1922, Albert Londres est à Calcutta, au Great Eastern Hotel, et s'apprête à découvrir un Empire britannique de deux cent dix-sept millions d'hindous, soixante-dix-sept millions de musulmans, onze millions de bouddhistes, quatre millions de chrétiens et trois millions de sikhs En 1922, Albert Londres est à Calcutta, au Great Eastern Hotel, et s'apprête à découvrir un Empire britannique de deux cent dix-sept millions d'hindous, soixante-dix-sept millions de musulmans, onze millions de bouddhistes, quatre millions de chrétiens et trois millions de sikhs.
Spontanément hostile aux Anglais, il est d'autant plus sensible aux revendications nationalistes qui s'expriment ? différemment ? à travers trois personnalités hors du commun : Nehru, Gandhi et le grand poète bengali Rabindranath Tagore.
Un moment déconcerté, puis stimulé par le chaos oriental, Albert Londres finit par trouver le ton juste pour décrire cette Chine en folie.
Après un séjour au Japon en 1922, Albert Londres s'installe au Grand Hôtel de Pékin. La Chine d'alors, avec ses quatre cents millions d'habitants, est celle des seigneurs de guerre, des mercenaires, des bandits et des guerres civiles. Un moment déconcerté, puis stimulé par le chaos oriental, Albert Londres finit par trouver le ton juste pour décrire cette Chine en folie.
Ce reportage mythique, dans lequel Albert Londres rend hommage aux géants du Tour de France, reste une des références obligées de la littérature sportive.
Ce reportage mythique, dans lequel Albert Londres rend hommage aux géants du Tour de France, reste une des références obligées de la littérature sportive.
C'est la grande boucle de 1924 qui est ici superbement racontée, avec ses exploits, ses souffrances et ses drames.
"Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie." La preuve par l'exemple avec ce réquisitoire du plus célèbre des grands reporters. Paris, 1927 : Gide dénonce dans "Voyage au Congo" le scandale de l'effroyable chantier de la ligne Congo-Océan, qui doit relier Brazzaville à Pointe-Noire. Quelques mois plus tard, Albert Londres part enquêter sur les dérives du système colonial en Afrique noire. Il en ramène une série de reportages accablants, dans lesquels il montre que même si l'esclavage est officiellement aboli, la traite des Noirs continue sous la forme du travail forcé. C'est un pavé dans la mare. Là où Gide avait atteint les milieux intellectuels, Londres mobilise l'opinion publique et prouve le pouvoir de la presse...
C'est en 1922 qu'Albert Londres réalise enfin pleinement son rêve de journaliste au long cours. Mandaté par Excelsior, il part en effet pour le plus long et le plus ambitieux de ses reportages : six mois de pérégrination, soixante-quinze jours d'enquête qui le mèneront au Japon, en Chine, en Indochine et en Inde.
C'est au Japon que le reporter se frotte pour la première fois à l'Asie. Il s'enthousiasme et retrouve sa meilleure veine pour décrire l'étrangeté d'un univers dont il ignorait tout. Il brosse le portrait d'un pays aux ambitions contradictoires, prêt à de profondes mutations dans la recherche d'une nouvelle légitimité internationale. À Tokyo - qu'il qualifie de « monstre pour Barnum », tant la ville lui semble tentaculaire - il se lie d'amitié avec le nouvel ambassadeur de France, qui a pour nom Paul Claudel, lequel lui accorde une interview exclusive.
En 1923 Albert Londres s'intéresse au bagne de Cayenne, en Guyane française. Il vient d'entrer au Petit Parisien, journal prestigieux dont il admire le rédacteur en chef Élie-Joseph Bois.
Londres est lui-même un reporter déjà célèbre. Les premières déportations vers le bagne datent des lendemains de la Révolution. La publication de l'enquête explosive d'Albert Londres (août et septembre 1923) dans Le Petit Parisien - enquête qui s'achève par une lettre ouverte à Abert Sarraut, ministre des Colonies - connaît un retentissement considérable.
1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester «journaliste au long cours», embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est «compliqué», mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. À Tokyo dans la cité «née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre», le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour «la Chine en folie» : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle.
Après avoir dénoncé les bagnes de Guyane et Biribi, c'est à une autre forme d'enfermement qu'Albert Londres entend s'attaquer : les asiles d'aliénés.
Se heurtant une fois encore à la mauvaise volonté des autorités administratives, le grand reporter tentera même de se faire passer pour fou.
Parvenant enfin à pénétrer dans plusieurs établissements, il réalisera de nombreuses interviews de malades, qui fourniront la matière de douze articles - volontairement polémistes.
La rédaction du Petit Parisien hésitera avant de publier cette enquête, qui ne paraîtra qu'en mai 1925. Devant l'indignation des psychiatres et des aliénistes, Albert Londres, dans le livre qui fera suite à la publication du reportage, sera contraint d'adoucir certains passages et de maquiller quelques noms propres.
En 1927, Albert Londres embarque pour un périple de quatre mois dans les colo-nies françaises d'Afrique. Il a déjà écrit quelques articles sur les «petits blancs » de Dakar, mais s'engage cette fois dans une enquête d'envergure sur les pratiques des colons usagers de « moteur à bananes». Il en rapporte un récit virulent, caustique, dont le lecteur sort tour à tour réjoui et atterré, dénonçant les milliers de morts survenues au nom de l'exploitation des forêts et de la mise en valeur du territoire.Par la violence de ses dénonciations, Terre d'ébène suscitera furieuses polémiques et démentis violents. « Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie », écrit Albert Londres.
En 1920, au prix de mille difficultés - et de mille détours -, Albert Londres parvient à s'infiltrer dans la Russie des soviets. Il lui faut en effet cinquante-deux jours pour se rendre de Paris à Petrograd (Saint-Pétersbourg). En France, son reportage fait sensation. Son journal, Excelsior, annonce à la une: "M. Albert Londres est le premier journaliste français qui ait réussi à pénétrer jusqu'au coeur de la République des soviets".
En 1929, Albert Londres part à la découverte des Juifs. Il les a aperçus dans le ghettos d'Europe centrale ou à Withechapel lors de ses précédents périples; à présent, il les rencontre et c'est une aventure.Au cours de longs mois, de Londres à Lodz, de Varsovie à Tel-Aviv, il parcourt la terre juive et en découvre les souffrances.Le redresseur de torts qu'il est s'empare de ce sujet qui deviendra une des questions majeures du XXe siècle. Se plaçant au centre du débat, il en envisage les aspects avec une vrai lucidité. Il est autant conscient du danger qui s'approche: "Le jour où les Soviets céderont le terrain, les Croix-Rouges peuvent préparer leurs ambulances. La meute aryenne jouera des crocs", que de l'ambiguïté du rêve sioniste: "Il y avait des Arabes à l'ombre du bar de Lord Balfour. Bah! dirent ceux qui venaient de Galicie, d'Ukraine, nous travaillerons d'une main et de l'autre nous tiendrons l'épée."Peut-être le livre le plus visionnaire d'Albert Londres.
Le récit des grands reportages du journaliste autour du monde, entre 1922 et 1932. Il est notamment question de la guerre civile en Chine, de la traite des Blanches en Argentine, du colonialisme en Afrique, mais aussi de la détresse des communautés juives d'Europe centrale.
Au large des côtes brûlantes de la Corne de l'Afrique, Albert Londres observe, fasciné, l'aventure de ces hommes qui plongent à la recherche des huîtres perlières, pour parer la gorge des belles Occidentales. La misère des pêcheurs, la cécité, la surdité qui les affligent, le cynisme des courtiers et des systèmes politiques, mais aussi la poésie des sambouks de la mer Rouge et des marieurs de perles, les rêves de fortune... En 1931, le bourlingueur marche avec les pêcheurs de perles sur la trace des fées et peint, le verbe haut et l'adjectif corrosif, des tableaux éblouissants du Yémen, de Djibouti-la-Jolie et de Bahrein l'inaccessible, qui ont des perles au fond de la mer et des étoiles au fond des cieux.
" 1924, le Tour de France s'élance dans poussière de juin.
Albert Londres, qui découvre le milieu, embarque avec ceux qu'il aura tôt fait de baptiser " les forçats de la route". Les Bottechia, Pélissier et Thys dévorent la France en quinze étapes, de jour comme de nuit. -Voulez-vous voir comment nous marchons ? Tenez. De son sac il sort une fiole : -Ça c'est de la cocaïne pour les yeux, ça c'est du chloroforme pour les gencives (. ) -Et des pilules? Voulez-vous voir dc pilules ? Tenez, voilà des pilules.
Ils en sortent trois boites chacun. -Bref ! dit Francis, nous marchons à "dynamite". Sur cent cinquante, ils arriveront soixante. ".
En 1923, alors qu'il enquêtait sur le bagne de Guyane, Albert Londres avait fait la connaissance d'Eugène Dieudonné, jeune ébéniste condamné comme complice de la bande à Bonnot. Clamant son innocence, le prisonnier des îles du Salut avait impressionné le reporter qui avait vainement tenté d'obtenir une révision de son procès. Dieudonné, dont le "cas" était devenu célèbre en France, réussit à s'évader du bagne. En 1927, Albert Londres entreprend de retrouver le fugitif. Convaincu qu'il s'est réfugié au Brésil, il lui adresse plusieurs messages au nom de son journal, puis décide de se rendre à Rio. Dieudonné est au rendez-vous, et Albert Londres, après avoir obtenu qu'on lui restitue son passeport, le ramène en France en octobre 1927.
En 1925, albert londres " trempe sa plume " dans une plaie méconnue : l'enfermement des malades mentaux tel qu'on le pratique à l'époque.
Mêlant à sa manière toujours vivante et faussement naïve descriptions, portraits et interviews, londres (après avoir même tenté, pour les besoins de son enquête, de se faire passer pour fou) dresse l'état des lieux des hôpitaux psychiatriques de la france de l'entre-deux-guerres : locaux vétustes, absence de soins, mauvais traitements... le bilan que fait le reporter après sa tournée des asiles est lourd et provoquera un tollé dans le milieu de la psychiatrie.
Depuis le début de la guerre de 1914-1918, Albert Londres se bat contre la censure. Le travail des correspoindants de guerre est réglemenenté de façon tatillonne. Le reporter s'insurge et ruse autant qu'il le peut. Parfois la censure interdit en totalité certains de ses reportages.
C'est dans cet état d'esprit, rebelle et acharné à dire la vérité, que Londres couvrira jusqu'à la fin de 1918 la plupart des fronts de la Grande Guerre : France, Belgique, Italie, Allemagne bientôt occupée, etc.
Tous les reportages d'Albert Londres concernant la guerre de 1914-1918 portent la trace de sa révolte "contre le bourragde de crâne". Il devient bientôt "indésirable" et se retrouve en tête d'une liste noire établie par l'état-major comme "mauvaise tête" ! Le haut commandement déposera même une plainte contre lui pour "insolence" et "insubordination" auprès de la direction du Petit Journal, qui soutiendra néanmoins le grand reporter.
Les éditions arléa 16, rue de l'Odéon, 75006 Paris Tél. 01 43 26 98 18 Fax. 01 44 07 04 88 Mél : arlea@wanadoo.fr Site : www.arlea.fr Office d'octobre 2010 (1) Ballainvilliers le 27 septembre 2010 En librairie le 7 octobre 2 "Littérature" N° 165 Albert Londres La Grande Guerre 144 pages, 8 € EAN 9782869599185 Lorsque éclate la Grande Guerre, le reporter a juste trente ans. La mobilisation ne le concerne pas directement en tant que citoyen puisqu'il a été réformé en 1906 par le conseil de révision. Comme journaliste, en revanche, la guerre lui fournit rapidement le moyen de se faire connaître. Envoyé à Reims, où la cathédrale est en flammes, il signe des articles remarqués. Il sera désormais sur tous les fronts, et ses reportages paraîtront plusieurs fois à la une du Matin.
Le succès de son reportage sur le bagne de Cayenne (Au bagne) décide Albert Londres à s'intéresser à d'autres geôles de la République. Il s'agit cette fois d'enquêter sur les bagnes militaires, situés pour la plupart en Afrique du Nord et dépendant du ministère de la Guerre. Malgré l'hostilité de la hiérarchie militaire, le grand reporter sillonne le Rif, recueillant les doléances des soldats bagnards. Sous le titre Biribi, son reportage est publié au printemps 1924. Pour répondre à la pression de l'opinion publique, le ministre de la Guerre se voit contraint d'envoyer sur place une commission d'enquête, et ce sera bien grâce à Albert Londres que les bagnes militaires et leurs odieux travaux publics seront définitivement supprimés en France. --Ce texte fait référence à l'édition Poche.
« Qui veut acheter le Palais d'Été ? Qui rêve de démolir vingt mètres de la muraille pour se construire une bicoque avec ces pierres sacrées ? C'est à vendre. » Dans un empire chinois livré aux guerriers, pirates et autres trafiquants, Albert Londres (1884-1932) affiche une humeur désinvolte : l'allure rapide, la réplique amusante, tout laisse entendre qu'une belle comédie se joue à Pékin, pourtant menacée par les seigneurs de la guerre.
Loin du ton mélodramatique qui prédomine aujourd'hui dans le reportage de guerre, cette voix décalée renouvelle notre regard sur le monde. En Chine, Albert Londres n'y va pas par quatre chemins.
Son récit est tonique et vivant.
Texte extrait de La Chine en folie, reportage publié dans l'Excelsior en 1922.
Les éditions arléa 16, rue de l'Odéon, 75006 Paris Tél. 01 43 26 98 18 Fax. 01 44 07 04 88 Mél : arlea@wanadoo.fr Site : www.arlea.fr Office d'octobre 2010 (1) Ballainvilliers le 27 septembre 2010 En librairie le 7 octobre 2 "Littérature" N° 167 Albert Londres L'Équipée de Gabriele D'Annunzio 64 pages, 6 € EAN 9782869599208 Au printemps 1919, le journaliste s'enthousiasme pour un personnage fascinant qu'il a connu à Venise : Gabriele d'Annunzio. Poète célèbre, né dans les Abruzzes en 1863, d'Annunzio a pris position dès 1914 en faveur de l'engagement de l'Italie au côté des Alliés. C'est l'affaire de Fiume - port de l'Adriatique disputé entre la Yougoslavie et l'Italie après l'écroulement de l'Empire austro-hongrois - qui lui donne l'occasion de jouer un rôle politique de premier plan, jusqu'au rattachement final de Fiume à l'Italie, en 1927. Albert Londres voit en d'Annunzio un héros à sa mesure et se laisse littéralement fasciner par lui, jusqu'à ce que le grand poète succombe à la mégalomanie et s'érige en dictateur.
Empire du Soleil levant, Annam et Cochinchine, Inde millénaire, Albert Londres, infatigable voyageur, faux naïf mais homme du monde - entier - est parti pour son plus vaste périple. Envoyé par l'Excelsior, son journal, il rencontrera le fils du Fils du Ciel ainsi que Paul Claudel, saluera le roi Sisowath, opiomane notoire, chassera le tigre avec les Moïs dans la jungle annamite avant d'arriver dans une Inde en flammes ! Là, peu amène avec le colonisateur anglais, il fera la connaissance de Nehru, de Gandhi et de Rabindranath Tagore, écrivant l'Histoire à mesure qu'elle se fait par ses dépêches à l'inimitable finesse.