« Essence : Recherchant la pureté absolue des substances qu'ils cuisinaient, les alchimistes appelèrent essentia, essence, le produit d'une distillation. Cinq opérations de purification : c'était la quinte-essence. Au XVIe siècle, ces essences matérielles étaient donc affaire d'alchimistes : on parle toujours d'essences dans le domaine des parfums et certaines essences végétales s'appellent encore des huiles essentielles. » Pendant des années, Alain Rey a enchanté les matins de France Inter avec sa chronique « Le Mot du jour » érudite et réjouissante. De « mouton » à « utopie » en passant par « gendarme », Alain Rey nous raconte l'étrange aventure des mots de tous les jours, avec cette finesse toujours espiègle qui n'appartenait qu'à lui.
« Crispé : Le latin crispare, qui s'appliquait à l'eau qui ondule et à la chevelure qui frise - ce sens s'est confirmé avec crépu - n'avait rien de nerveux ni de contracté. Le verbe crispare venait de l'adjectif crispus, « ondulé », qui a fini par donner le crêpe, tissu plissé, et la crêpe comestible, parce que la pâte forme des rides en cuisant. » Qui dit Alain Rey, dit linguiste espiègle. Amoureux de la langue, il la courtise avec frénésie, la déshabille, sonde ses secrets étymologiques les mieux gardés. Sa chronique « Le Mot du jour » a fait les beaux matins de France Inter. En voici quelques-uns des plus fameux réunis dans ce second recueil savoureux, après À mots découverts, disponible dans la même collection.
Placé sous le signe de la passion, voici enfin en poche les Mille ans de langue française dirigé par Alain Rey. La langue française est au coeur de la vie quotidienne de ce grand amoureux de notre langue. Quoi de plus naturel alors pour lui qu'en raconter la lente et minutieuse évolution des origines à nos jours. Une entreprise ambitieuse réalisée avec le concours de deux chartistes et universitaires Frédéric Duval et Gilles Siouffi. Dans ce second tome, les auteurs poursuivent le récit de la longue histoire du Français. Au XIXe siècle la langue évolue et se fixe après la Révolution. Les patois disparaissent peu à peu. En même temps, l'empire colonial poursuit son développement, les échanges qui s'intensifient avec l'Europe et le monde influent sur la langue en profondeur. On parlera au XXe siècle de la francophonie. La langue française évolue aussi de l'intérieur, offrant des syntaxes renouvelées qui reflètent l'évolution du pays, ainsi les écrivains contemporains bousculant la langue, empruntant aux registres les plus divers ; parfois, l'émergence de nouvelles industries ou de nouvelles technologies chahutent l'ordonnancement plus classique des mots à l'instar des « sms » si usités désormais... Le langage se nourrit de tout. A l'étranger, au Québec mais pas seulement car le français fut longtemps la langue officielle de nombreux pays africains ou européens, la langue prend des tournants que les auteurs racontent ici. Alain Rey, passionné par les mutations et les récurrences, a pris en charge tout particulièrement l'évolution du français au XXe siècle. Cette histoire du sentiment de la langue française pour reprendre la formule qui a conduit de long en long l'élaboration de cet ouvrage offre ainsi un panorama vaste, ample, et dynamique à l'image de la langue française telle que la voit Alain Rey : bel et bien vivante, comme il aime à le répéter !
Placé sous le signe de la passion, voici enfin en poche les Mille ans de langue française, dirigé par Alain Rey. La langue française est au coeur de la vie quotidienne de ce grand amoureux de notre langue. Quoi de plus naturel alors pour lui qu'en raconter la lente et minutieuse évolution des origines à nos jours. Une entreprise ambitieuse réalisée avec le concours de deux chartistes et universitaires Frédéric Duval et Gilles Siouffi. Dans ce premier tome, les auteurs ont cherché à raconter les origines multiples de la langue française : ce sont les mots venus avec les peuples qui ont occupé le territoire, la politique, la société, les traditions, les haines, les religions, les animaux, les vêtements, la nourriture, etc. Cette histoire du sentiment de la langue française pour reprendre la formule qui a conduit de long en long l'élaboration de cet ouvrage est vaste et ample. Elle commence avant même la conquête romaine et se déploie localement : chaque village, chaquerégion a son langage, son « dialecte » qui conserve la trace de son passé. Les Mille Ans de langue française ordonne les grandes dates de cette histoire et met en scène quelques uns de nos grands écrivains dans leurs péripéties avec l'Académie française, gardienne de la langue s'il en est... L'histoire s'achève sur le national avec la Révolution qui va marquer un vrai tournant.
Le mot «révolution» porte les cicatrices de l'histoire comme il en révèle les sédiments accumulés. Il est allé dans un premier temps du mouvement des astres au retour des temps, puis aux mutations des gouvernements, des sociétés, de la nature. Il est passé du calme absolu aux renversements dans la violence avant de s'incarner dans le grand événement de 1789 ; et rebondir. Il affirmait jusque-là un rapport entre le renouveau scientifique et philosophique des XVIIe et XVIIIe siècles et les mutations politiques et sociales de l'Angleterre, de l'Amérique du Nord, de la France. En devenant au XIXe siècle le noyau du patrimoine idéologique national, il a reçu avec Marx, le socialisme et l'économie moderne, les ingrédients d'une nouvelle relance, en Russie, mais aussi en Allemagne, en Chine, dans le monde arabe. Le XXe siècle en a fait progressivement éclater les virtualités pour finir par donner au mot une position idéologique centrale qui dépasse de très loin son contenu politique et social, et en faire l'instrument d'une libération totale qui réorganise en les désorganisant les rapports institués entre la loi et les pulsions, entre l'individu et la communauté, entre l'homme et l'homme.
Révolution, histoire d'un mot.
Dictionnaire : Ce mot correspond au type même du concept faussement simple : la frontière entre dictionnaire et glossaire, vocabulaire ou encyclopédie alphabétique est loin d'être nette. De surcroît, il existe quantités de « dictionnaires » fictifs, par exemple celui des idées reçues de Flaubert, le dictionnaire philosophique de Voltaire, le dictionnaire du diable d'Ambrose Bierce, pour ne citer que trois parmi une multitude. Il y eut un temps pour les dictionnaires des choses et un autre pour celui des mots, sans oublier celui des descriptions encyclopédiques. En France, grâce à Furetière, on va s'intéresser parfois de manière critique, à la vérité des idées et des choses. Le discours tenu n'est pas seulement l'exclusivité de quelques polygraphes érudits mais celui de vrais savants comme d'Alembert ou bien encore Turgot. Le XIXe siècle voit le divorce entre cette tendance encyclopédique et biographique et une démarche plus littéraire, c'est l'avènement de l'infatigable Pierre Larousse et aussi une nouvelle tendance philologique empruntée d'ailleurs à l'Allemagne, incarnée par l'étonnant Emile Littré. Le XXe siècle empruntera à l'un et à l'autre le meilleur de leur démarche tradition, citations et modernité, faisant bon ménage en élaborant le fameux Robert.
Les mots de notre culture sont à leur façon des auteurs virtuels, car leur histoire constitue une sorte d'oeuvre, une suite de romans sémantiques tous accordés à l'histoire sociale. Auteurs, philosophes, poètes, narrateurs, se sont faits les serviteurs et les chantres de ces mots dont, en apparence, ils se servaient, pour découvrir les secrets de leurs pouvoirs. Du coeur du lexique, où il s'est longtemps tenu grâce à la fabrique du dictionnaire, l'auteur de ces essais tente d'illustrer le va-et-vient entre la créativité du texte et la profondeur de ses éléments. Toute oeuvre est tributaire de l'instabilité, de la vibration des mots qu'elle organise. Tout penseur, tout poète en est à la fois le maître et l'esclave. De Villon à Barthes, des classiques à Valéry, de Littré à Jakobson, l'usage du langage est soupesé, exalté. Quant aux mots, la société et son aventure se trahissent dans Travail, Progrès, Révolution..., tandis que Comédie, Artiste, Luxe, nous apportent la mémoire de la culture. Deux domaines sans cesse entrelacés ; une même démarche, illustrant l'emblème du Vertige de la langue.
Alain Rey a «passé sa vie à interroger les mots de tous les jours, à les pousser du coude pour éprouver leur résistance, pour savoir ce qu'ils ont dans la peau» (ainsi que le disait Georges Perros à propos des lexicographes). Grand artisan du dictionnaire Le Robert et amoureux de la langue française, Alain Rey rend ici un nouvel hommage aux mots à la fois savoureux et érudit : «Faire revivre les mots, grâce notamment à leur usage le plus fort, le plus élevé, qui est littérature et poésie, telle est la tâche de l'artisan, du "tâcheron" disait le grand Samuel Johnson qu'est l'auteur de tout dictionnaire, fût-il génial.» (Alain Rey
Sur un ton libre et personnel, Alain Rey nous entraîne dans les coulisses de son atelier de chroniqueur radiophonique. Dépistant les abus, les tromperies des langues de bois, il en a fait la matière de ses chroniques de langue, offrant à ses lecteurs et à ses auditeurs les outils pour une émancipation lexicale.
Consulter un dictionnaire, sur papier ou sur écran, est une activité familière. Mais qu'est-ce au juste qu'un dictionnaire ? Résultat d'un artisanat intellectuel, textuel et éditorial, le dictionnaire est centré sur la description du lexique d'une langue, mots et expressions. Un lexique est fait de signes, avec leurs formes (morphologie) et leurs significations (sémantique) ; son étude est la lexicologie. Cet ouvrage fait le point sur deux réalités, celle, pratique, du dictionnaire, celle théorique, du lexique et cherche à cerner leurs relations. Il apporte des réponses aux questions générales portant sur la discipline : comment les études du lexique s'articulent-elles à la linguistique et à l'ensemble des sciences humaines ? Quel rapport entretient la lexicologie à la philologie et à l'étude des textes ? Cet ouvrage, conçu par le grand maître de la lexicographie, s'adresse aux étudiants des cycles M et D en sciences du langage et en lettres.
Alain Rey s'est attaché à relever tous les mots et toutes les notions qui ont été utilisés par les candidats à l'élection présidentielle ou mis en avant, voire élaborés par la presse à cette époque. Il a commencé son enquête en octobre 2006 et l'a poursuivie jusqu'en juin 2007. Notre lexicographe revient notamment sur l'institution du fameux ministère de l'Immigration, Intégration, Identité nationale, pour redéfinir ces termes. De « l'ordre juste » aux « Afro-Américains », du choix du « mérite » au « vote utile », de la « campagne participative » à la « Ségosphère » (pourquoi n'existe-t-il pas de Sarkosphère ?), de la « bravitude » à l'appellation « Ségo-Sarko », Alain Rey s'amuse à décortiquer les mots, rappeler leurs origines, leur évolution dans la bouche des candidats en question. Mais son analyse va au-delà du contexte politique, happant dans la société française toutes les créations de néologismes, et la récupération par les mots qu'ont fait les média de certains sujets qu'ils traitaient.
Les mots arabes en français sont souvent surprenants, inattendus, comme la houle de l'océan, le chi re des calculs, l'élixir et l'ambre, et, dans la vie commerciale, le magasin ou la douane. Le confort n'est pas absent ; non seulement le divan et le sofa sont « arabes », mais aussi le matelas. Que les mots « babouche » et « fez » soient orientaux, on ne s'en étonne guère ; mais le « châle », le « gilet », la « jupe » ? Et la coupole, le masque et la mascarade ?
Le Voyage des Mots de l'Orient arabe et persan vers la langue française, souvent par l'Italie et l'Espagne, est évoqué ici précisément, mais aussi poétiquement, et artistiquement.
Car l'écriture arabe, avec ses « arabesques », est un lieu de beauté et de plaisir, en admirables calligraphies décoratives.
Ce livre de belles images, celles des mots, à la fois graphiques, mentales et colorées, celles des idées, sont aussi des « arabesques » tracées par l'esprit, qui conduit la main.
Cette édition correspond à la rencontre heureuse entre le linguiste lexicographe érudit, Alain Rey, et ces « manières de dire » anonymes, courtes, humbles, proposées comme vérités et faciles à retenir que sont les proverbes.
Elle remet à l'honneur ces formes littéraires efficaces qui viennent à point nommé rythmer notre quotidien comme « Jeu de main, jeu de vilain » ou « On a souvent besoin d'un plus petit que soi », et rend vivantes certaines d'entre elles qui nous paraissent désuètes ou demeurent inusitées comme « Le miel est doux mais l'abeille pique » - qui trouve son équivalent dans la formule « Il n'y a pas de roses sans épines. » Elle nous permet de goûter au plaisir poétique, rhétorique, didactique, métaphorique, polysémique de chaque proverbe, sans oublier celui qui découle de l'humour et de l'ironie contenus dans la plupart d'entre eux.
Elle nous offre une occasion inestimable de rire de nous-même à travers une centaine de dessins de Grandville - caricaturiste politique, dessinateur satirique, mais aussi visionnaire -, venant en résonance grossir les traits de notre condition « d'animal humain ».
Elle nous permet enfin, « abondance de biens ne nuit pas », de savourer l'intelligence critique d'Alain Rey, son amour contagieux de la langue française, son humour bienveillant.
Revivez, par le fil des mots, le temps de toutes les révolutions (culturelle, morale, sexuelle, artistique, scientifique, technologique), et tous les moments forts qui ont fait battre le coeur de la société française des années 1960 à nos jours. Les développements de l'aérospatiale, l'époque contestataire de Mai 68, la décolonisation, sans oublier les premières virées en camping-car, la musique disco, ses pattes d'eph, la légalisation de l'IVG, l'avènement d'Internet et du numérique, le passage à l'euro...
Comme on feuillette un album de photos de famille, plongez dans ce livre qui retrace l'arrivée de « nos » mots, ceux de nos parents, ceux de nos enfants, comme autant de tranches de vie et de mémoire pour chaque génération.
200 mots de nombreux domaines, du sport à la cuisine, de l'informatique à la télé, présentés par une équipe d'observateurs et d'observatrices à l'affût, animée par Bérengère Baucher, sous la direction d'Alain Rey.
L'idée de « camp » a été, dans l'histoire, associée aux troupes, aux armées en « campagne », puis à l'emprisonnement, à la « concentration » forcée, et même à l'extermination de masse, au génocide.
En ce début de XXIe siècle, le camp est indissociable des migrations humaines par contrainte. Les camps de migrants, de réfugiés, de déplacés, d'exilés sont des points d'arrêt dans l'errance, des étapes : selon le cas des lieux d'accueil ou des espaces de rétention.
Le phénomène des camps, dans le monde entier, est devenu d'une immense importance. Il est ici situé dans le temps et l'espace, analysé de manière à décrire ces situations, et en même temps montré, dans sa réalité humaine et quotidienne.