"L' oeil indiscret" se rapproche de l'essai sur l'art mais distancié du modèle universitaire. En préliminaire, "De l'objet au jardin" traite des objets, de la mode, de la présence de l'art en Allemagne, de la problématique de l' oeuvre en espace public. "Du dessin au portrait" questionne la peinture via des pratiques très différenciées. "Du monument au fragment" approche l'installation et la sculpture. Enfin, "L'oeuvre, matière où s'égarer" éclaire, en écho aux proposition de Giulio Paolini, la double perspective qui traverse l'ouvrage: "L' oeuvre comme question, la question comme oeuvre."
«Et ainsi peut-on conclure que la peinture n'est autre qu'une idée des choses incorporelles, et que si elle montre les corps elle en représente seulement l'ordre, et le mode selon lequel les choses se composent, et qu'elle est plus attentive à l'idée du beau qu'à toute autre. Et de là quelques-uns ont voulu que cette idée fût la seule marque et, on peut dire, le but de tous les bons peintres, et que la peinture fût l'amante de la beauté et la reine de l'art. » Nicolas Poussin, cité par Bellori.
Cette exposition associe des peintres déjà confirmés, sensiblement de la même génération : Stéphane Calais, Sylvie Fanchon, Rémy Hysbergue, Rainier Lericolais, Miquet Mont, Franck Eon, Edouard Prulhière, Bruno Rousselot, Daniel Schlier, à de plus jeunes : Cathy Jardon, Hugo Pernet, Sylvain Roche.
Cette proposition entend démontrer la persistance et la vivacité de la pratique de la peinture en France aujourd'hui.
La succession des mouvements d'avant-gardes, depuis la modernité, avait pu faire croire à la disparition de la peinture au profit d'autres pratiques. Or, la peinture persiste.
Les productions de ces peintres attestent qu'ils ont su assim ler les leçons - les plus prégnantes voire les plus radicales - de l'histoire de ce médium.