Littérature
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Le puits du presbytère d'Entrammes
Pierre Bouchardon
- La Gibecière à Mots
- 30 Octobre 2021
- 9782374639840
Pierre Bouchardon (1870-1950)
"Dans la rue du quai de la Mayenne, à Laval, au numéro 5, vivait, en 1893, une marchande de fleurs, Marie Fromentin, veuve Bourdais.
Son magasin s'ouvrait sur le quai par une porte munie d'un timbre et d'une sonnette électrique communiquant avec une cuisine en sous-sol.
Après avoir traversé la boutique, on rencontrait une première chambre, où couchait la bouquetière et dont la fenêtre prenait jour sur la cage d'un escalier. On suivait ensuite un corridor qui conduisait à une seconde chambre meublée d'un lit et donnant accès à une cour commune à tous les habitants de la maison. De cette cour, on pouvait gagner la rue du Val-de-Mayenne par une longue allée que fermait une porte.
Les époux Gustave Travers, auxquels appartenait l'immeuble, en occupaient une partie et ils louaient le reste, tant à la veuve Bourdais qu'au chapelier Pierre-Joseph Dehareng et au coiffeur Germain.
Née le 9 septembre 1823, la veuve Bourdais - « la mère Bourdais », comme on disait à Laval - approchait alors de soixante-dix ans. Elle portait lorgnon et perruque. Dévote au point d'assister tous les matins à la messe de cinq heures à l'Immaculée-Conception, elle était peu bienveillante de nature et tenait sur autrui des propos acerbes. De réputation équivoque, elle passait pour posséder quelque argent et ne s'en défendait pas. C'était, de sa part, grave imprudence que de laisser courir ce bruit, car ni son âge ni sa solitude ne lui permettaient de se défendre contre des malfaiteurs."
Affaire criminelle.
En 1893, l'abbé Bruneau est accusé d'avoir assassiné son supérieur, l'abbé Fricot, pour le voler. Mais est-ce son seul forfait ? Coupable ou innocent ? -
Pierre Bouchardon (1870-1950)
"Annoncé assez longtemps à l'avance, redouté par beaucoup, plaisanté par d'autres, le choléra fit son apparition à Paris le 26 mars 1832. En quelques heures, il tua quatre personnes, dont le cuisinier du maréchal Lobau. Le 31 mars, on comptait déjà trois cents cas mortels. Alors, ce fut la grande peur et inlassablement le fléau décima la capitale, les corbillards ne suffisant plus à évacuer les cadavres.
Puis, il s'en alla comme il était venu, mais non sans avoir visité la province. Capricieux du reste et désordonné dans sa marche, car il se plut à enjamber plusieurs départements, épargnant ici et ravageant là, dédaignant une grande ville et s'arrêtant à un village.
Explora-t-il la basse Bretagne ? Peut-être, car, en l'année 1833, sous le toit hospitalier de l'abbé Le Drogo, premier vicaire de la paroisse de Guern, canton de Pontivy, se produisirent, dans un intervalle de quelques semaines, une série de décès foudroyants, mystérieux, inexplicables, accompagnés des mêmes symptômes.
Le 28 juin, Joseph Le Drogo père succomba le premier, après huit jours de maladie, à la suite d'incoercibles et continuels vomissements. Le 5 juillet, ce fut le tour de sa femme, née Guillemette Eveno. Le 17, la nièce du vicaire, Marie-Louise Lindevat, une fillette de sept ans, périt de la même mort. Le 23 août, une journalière, Marguerite André, habituellement employée et nourrie au presbytère, rendait l'âme après une horrible agonie, identique aux trois précédentes. Le 28 septembre, l'abbé Le Drogo lui-même était emporté en trente-deux heures, et cependant, jeune encore et vigoureusement constitué, il semblait de taille à défier la mort.
L'épidémie ne s'en tint pas là."
Hélène Jégado, considérée comme la plus grande tueuse en série française, est née dans le Morbihan en 1803. Sa route est jonchée d'empoisonnements : on en dénombre pratiquement une centaine causant la mort de 60 personnes. Mais ce n'est seulement que pour les cinq derniers meurtres (du fait de la prescription pour certains) qu'elle est jugée et condamnée à mort, en 1851.