Le Roman de la Rose est un récit codé de l'initiation amoureuse. A l'âge où « Amour prélève son péage sur les jeunes gens », le poète rêve qu'il entre dans le verger de Plaisir et s'éprend d'un bouton de rose. Malgré tous les obstacles, il parviendra à le cueillir et à le déflorer avant de s'éveiller. Le songe allégorique est ici un moyen d'investigation des mouvements obscurs de l'âme et de l'éveil des sens.
Laissé en suspens par Guillaume de Lorris, le poème est achevé par Jean de Meun vers 1270. Le premier met en récit les motifs du lyrisme courtois. Le second, tout en abordant les grands problèmes philosophiques, scientifiques, moraux et sociaux de son temps, élabore une théorie provocante de l'amour et de la sexualité. A eux deux, ils proposent une somme poétique, amoureuse et intellectuelle d'une ampleur et d'une vigueur inégalées.
La présente édition et la traduction qui l'accompagne sont entièrement nouvelles. Pour la première fois, le lecteur dispose en un seul volume du texte intégral du Roman de la Rose et de sa traduction en français moderne.
«À la vingtième année de mon âge, à cette époque où l'amour réclame son tribut des jeunes gens, je m'étais couché une nuit comme à l'accoutumée, et je dormais profondément, lorsque je fis un songe très beau, mais, dans ce songe, il n'y eut rien que les faits n'aient confirmé point par point. Je veux vous le raconter pour vous réjouir le coeur:c'est l'Amour qui m'en prie et me l'ordonne. Et si quelqu'un me demande comment je veux que ce récit soit intitulé, je répondrai que c'est Le Roman de la Rose qui referme l'Art d'amour.»
Composition allégorique et subversive fondatrice du genre, le Roman de la Rose est un long poème courtois. Commencé par Guillaume de Lorris, quarante ans plus tard par Jehan de Meun qui en écrivit la plus grande partie dans un style tout différent. Cet