Depuis la Conférence d'Alma Ata, en 1978, les soins de santé primaires (SSP) ont changé de nature. On en a fait la pierre angulaire de toute réforme des systèmes de santé. Aussi est-ce quasiment un problème moral aujourd'hui d'en questionner l'omniprésence. Comment en sommes-nous arrivés là ? Qu'est-ce qui fait que les SSP ont pu nous apparaître si nécessaires qu'on en ait fait une orthodoxie ? Mais, en fait, de quoi s'agit-il ? Qui sont les acteurs de cette transformation de vocation ? Au nom de quelles promesses ? Pour quels résultats ? Cet ouvrage questionne les aboutissements, la pertinence et les finalités latentes de l'orthodoxie des SSP, c'est-à-dire leur généralisation. Les auteurs mettent en évidence certains risques de dérive inhérents à la promesse de santé pour tous ainsi que la propension, paradoxale, que le principe d'équité promu par cette orthodoxie (re)produise les inégalités qu'elle prétend pourtant combattre. Edouard et Clément dévoilent ici, outre ses mécanismes de fonctionnement, certaines des limites jusque-là insurmontables de l'orthodoxie des SSP. Ils expliquent du même coup pourquoi elle est bien plus efficace en termes de production idéologique qu'en termes de résultats probants.
Quelle place accorder aux discours et explications propres de la grande majorité rurale et suburbaine d'Haïti dans la quête de solution à ses grands problèmes de sous-développement ? Où trouver ces explications ? Comment les traiter ? Cet ouvrage à travers l'analyse des récits du "mythe du Grimaud" défend l'hypothèse qu'il existe simultanément en Haïti deux sociétés en exercice et deux projets de pays distincts et concurrents.