C'est, dans un quartier résidentiel où les prix de l'immobilier deviennent inabordables, une maison partagée en deux habitations jumelles, que ne sépare qu'une mince cloison laissant filtrer les rires et les cris. D'un côté vit Rose avec son mari et leur petite fille. Rose vient de perdre un bébé en cours de grossesse et traverse silencieusement une dépression où s'agitent des désirs inavouables. De l'autre, Nour est la fille secrètement rebelle d'une famille nombreuse d'origine marocaine, prise en étau entre loyauté et asphyxie, qui feint la soumission tout en repoussant les frontières imposées à son sexe. La guerre est déclarée entre ces deux foyers, l'un oppressé par la vie bruyante de ses voisins, l'autre à l'étroit entre des murs où s'entassent trop de générations. Un jour où elle erre dans les rayons d'un grand magasin, Rose croise Nour, qui y travaille. Les deux femmes ne vont plus pouvoir s'ignorer. Les questions qui les taraudent sur leur féminité, la puissance de leur corps et de leurs pulsions, leur identité dans un monde taillé pour les hommes, vont même les conduire l'une vers l'autre.
Sur la double trame de la cohabitation des communautés et de l'émancipation féministe, Aliénor Debrocq dévoile l'intériorité fiévreu se de deux femmes qui remettent en cause leur manière de vivre le couple, la sexualité et l'amour...
Roman d'espionnage, expérience d'admiration littéraire ou encore récit psychologique sujet aux apparitions, l'autrice a l'audace de ne pas vouloir trancher. Libre à vous d'apposer sur Le tiers sauvage une étiquette ou plusieurs, mais nous vous conseillons plutôt de vous laisser joyeusement mener en bateau. (Anne-Lise Remacle).
« Aux origines de ce livre, il n'y avait rien d'autre qu'un billet d'avion pour Saint-Pétersbourg et le nom de Lily Brooks, ma jumelle américaine. Tout le reste s'est révélé au fil des cent jours de cet automne-là, au cours duquel j'avais résolu d'écrire un roman ».
Entremêlant enquête policière et quotidien d'une journaliste prise dans les méandres de sa propre imagination, Cent jours sans Lily explore les steppes russes et la côte américaine en quête de réponses sur l'amitié, la création et le désir d'ailleurs.
"Un truc glauque, pensait-elle. Écrire un truc bien glauque entre deux tétées. Pour s'échapper. Retrouver un peu de consistance, suspendre la dilution. Celle des fluides - lait maternel, salive du nourrisson, pipis en série. Celle de l'amour absolu dont elle avait longtemps rêvé mais qu'elle n'imaginait pas rencontrer dans le regard bleu foncé et les gazouillis naissants d'un tout petit bout de fille".
Tout commence sans crier gare, par une attente longue de promesses. Neuf mois dans la pénombre d'un corps de femme. Puis vient la vive lumière du premier jour et, avec elle, les étincelles, les compromis, les portes qui claquent. Treize nouvelles pour dire l'éblouissement, la peur, la joie, l'intimité des chambres et la dureté du monde où s'amorcent ces vies, dans un grand silence ou un grand bruit.
Aliénor Debrocq vit à Bruxelles, où elle est journaliste et professeure de littérature. Le reste du temps, entre écriture et broutilles quotidiennes, elle a choisi : elle s'assied face à son vieux secrétaire et tourne le dos à la poussière.
Ils avancent sur une route. Ils suivent une trajectoire. Ils n'en sont pas toujours conscients. Ils roulent. A vitesse de croisière. Vitesse contrôlée. Ils ne savent pas très bien quelle est cette route. Où elle les mène. Ils sont seuls. Parfois, une rencontre, un rapprochement, une complicité inattendue. La sensation que tout est à nouveau possible. Le plus souvent, un dérapage, une dérive, un tournant. La perte des certitudes. La perte de ce régulateur de vitesse qui semblait animer leur vie. C'est tout autre chose qui s'ouvre alors devant eux.
Philippe Mailleux déclenche, Aliénor Debrocq écrit. Le temps d'une dérive périphérique, ensemble, ils arpentent l'étrangeté et le surgissement.
Les cent ans de l'indépendance de la Finlande en 2017.
La Finlande vue de Belgique, la Belgique vue de Finlande.
Un lien, par le regard croisé, entre des paysages mentaux, lieux d'existence à travers lesquels chacun peut se reconnaître ou se projeter.
Une tentative de rendre visible l'imperceptible.
À l'origine des textes d'Astrid Chaffringeon et d'Aliénor Debrocq les images de paysages de Finlande ; à l'origine des textes de Kristina Haataja et de Maarit Verronen les images de paysages de Belgique.
À ces textes s'ajoutent, inspirées des deux couples d'images, une composition musicale d'Anu Junnonen et une performance chorégraphique de Meri Pajunpää.
Un livre-projet trilingue (français, finnois, anglais) de Carita Savolainen.
À l'instar de ceux qui distinguent sciences dures et sciences molles, on peut dire que la revue Moebius, par ses numéros thématiques, propose dans chaque appel à textes une « contrainte molle » à ses collaborateurs, par opposition aux « contraintes dures » façon Oulipo. Il arrive cependant que par accident (ou non) la perspective se déplace, qu'une force délicieusement centrifuge nous tire hors du chemin balisé du thème ou de la contrainte. Tout à coup nous éprouvons le vif besoin d'être dépaysé, voire égaré; de nous découvrir pauvre en thème. C'est ainsi que ce numéro 145 « Comme il vous plaira » s'est élaboré, au fil des rencontres le long de chemins de traverse et de « sentiers qui bifurquent ».