Le Printemps des poètes
A l'occasion de la vingt-septième édition du Primptemps des poètes, placée sous le signe de la poésie volcanique, retrouvez les dernières nouveautés sélectionnées avec soin par vos libraires.
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« Venez tous près de moi pour qu'on se constitue ensemble un corps capable de survivre encore un peu. » Ces mots si forts ne sont pas ceux d'un homme parvenu au terme de son parcours, mais ceux d'un jeune poète qui confie au langage le soin de gouverner son coeur. Un père atteint d'une pathologie respiratoire chronique, des patients qui ont besoin de mettre des mots sur la souffrance, des médecins qui les aident à se battre... Il n'en fallait pas davantage à Arthur Scanu pour entrer dans la rédaction d'un texte qui substitue le souffle de la poésie à l'oxygène qui se raréfie dans des poumons obstrués. Des mots contre les maux, une infime douceur face à la douleur, une sensibilité à fleur de peau pour apaiser, soulager et peut-être guérir. Jamais poème n'a si bien chanté la vie, ce miracle fragile.
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Danser sur tes braises et autres poèmes
Ananda Devi, Nassuf Djailani
Coup de coeur- Bruno Doucey
- Sacoche
- 7 Mars 2025
- 9782362295218
Un recueil de poèmes sur les thématiques du désir féminin, de la passion et du rapport au corps.
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Récompensée par le Prix Nobel de Littérature 2024, Han Kang dévoile toute la beauté de sa plume dans ce premier recueil de poèmes traduit en français. Elle y évoque la couleur des fins de journée, le froid, l'absence. Le corps aussi, tantôt affaibli, tantôt vigilant face au miroir. La lune est étrange, la mémoire des morts s'empare des maisons. Jusqu'à ce que la lumière revienne, que les femmes et les hommes quittent l'obscurité.
Après l'immense enthousiasme suscité par ses romans, l'oeuvre poétique de Han Kang nous invite à découvrir un nouvel aspect de l'imaginaire de la grande écrivaine coréenne - en écho avec son travail narratif. Par ses thématiques et l'infinie délicatesse de ses vers, Ces soirs rangés dans mon tiroir est une lecture indispensable pour s'imprégner de l'univers si singulier de l'autrice d'Impossibles adieux.
Traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet -
Inédit en français, Les cendres de Gramsci (Le ceneri di Gramsci) est le plus célèbre des recueils de poèmes de Pier Paolo Pasolini. Publié en Italie chez Garzanti en 1957 et lauréat du prestigieux prix Viareggio (ex aequo avec Les Poésies de Sandro Penna, dans la section poésie, Le Baron perché d'Italo Calvino et Valentino de Natalia Ginzburg, dans la section récit), il est traduit aujourd'hui intégralement pour la première fois en français. Seulement quelques poèmes avaient été déjà traduits et intégrés dans des anthologies dans les années 1980. Le volume est composé de onze poèmes datés de 1951 à 1956. Le titre est emprunté à un poème imaginé devant la tombe d'Antonio Gramsci, pas loin de celle de Shelley (comme nous le fait remarquer Pasolini lui-même dans une note), au cimetière non-catholique de Rome. Plusieurs poèmes font référence à des évènements de l'époque, entre autres l'accusation d'obscénité vis-à-vis de son roman Ragazzi di vita. L'écriture poétique du recueil tend à la prose, effleure l'essai, on reconnait les circonvolutions de la pensée propre à Pasolini, ses paysages, ses prises de position, ses questionnements, son lyrisme en action. C'est une écriture en vers à la fois intellectuelle et populaire, qui cherche à dépasser cette binarité, pour affirmer une nouvelle « poésie civique ». Notre édition est bilingue italien-français.
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Un visage appuyé contre le monde et autres poèmes
Hélène Dorion
Coup de coeur- Gallimard
- Poésie Gallimard
- 20 Février 2025
- 9782073098153
Ce volume donnera à mieux connaître l'oeuvre vaste d'Hélène Dorion, poète québécoise de haute réputation, en réunissant quatre de ses recueils précédant Mes forêts, tous parus entre 1990 et 2000 : Un visage appuyé contre le monde ; Sans bord, sans bout du monde ; Les murs de la grotte et Fenêtres du temps. Sensible, comme toute la poésie du Québec, à la puissante prégnance du monde naturel, l'oeuvre d'Hélène Dorion explore plus constamment encore, entre inquiétude et ferveur, le lien entre l'intimité et l'universel, faisant leur part aux sentiments amoureux, aux doutes et aux joies existentiels, comme aussi à la traversée des lieux, villes et paysages.
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Née à Milan, adoubée par Eugenio Montale et Pier Paolo Pasolini, aimée de tout un peuple, Alda Merini est considérée dans son pays comme l'une des plus grandes, si ce n'est la plus grande poétesse italienne du XXe siècle. Elle demeure largement méconnue des lecteurs français
Souffrant de troubles de santé mentale, Alda Merini a vécu dans une certaine misère, loin de l'aristocratie culturelle. Les poèmes, lettres, récits et auto-interviews que rassemble ce volume nous font découvrir une personnalité et un talent hors du commun. Habitée par l'abîme mais aussi par l'amour, la foi, la joie d'une langue qui la possède tout entière, Merini écrit une poésie de visions et de fulgurances, nourrie par une folie qui apparaît à la fois comme un fardeau et comme un sacerdoce.
" L'air, le feu et la terre : trois éléments à l'origine d'une poésie de haute altitude, dans laquelle la parole a une vocation salvatrice, les poèmes apparaissant comme des antidotes à la violence du monde, à la corruption du langage et aux aliénations en tout genre. C'est pourquoi il est si urgent de lire aujourd'hui Alda Merini. "
Extrait de la préface de Gabriel Dufay
Traduit par Alessandra Domenici et Gabriel Dufay -
Un voyage poétique au pays de l'enfance en compagnie de Mia Couto, auteur dont la langue n'a de cesse de réunir les mondes, les temps et les êtres.
Traducteur de pluies est le premier recueil de poésie de Mia Couto publié en français. C'est peu dire que la poésie est fondamentale pour l'auteur qui se considère avant tout comme un poète. Le territoire de l'enfance associée à la maison familiale, à son quartier est évoqué avec tendresse, il est le temps heureux de tous les commencements. Désormais révolu, il est propice à la mélancolie et suscite la saudade chez le poète. Ce recueil trace comme un cycle de la vie, des éléments, des saisons, de la naissance à la mort. C'est un condensé du regard doux, juste et toujours onirique que l'auteur, que l'on ne présente désormais plus, porte sur la vie et partage avec générosité. Un très beau recueil pour continuer (ou commencer) l'exploration de l'oeuvre de Mia Couto. -
Le rêve d'un langage commun
Adrienne Rich
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 15 Janvier 2025
- 9782381980768
Le silence, l'absence, les mots, les non-dits et l'amour sont au coeur de la poésie d'Adrienne Rich. Dans ce recueil publié en 1978, exploration intime de sa vie à 45 ans, Rich décide de ne plus « faire de la douleur une carrière ». Trouvant l'amour avec une femme durant les années 1970, elle souhaite pouvoir enfin vivre cet amour au grand jour - mais le poids de la société étatsunienne pèse lourdement sur le quotidien. Souvenirs amoureux, histoire familiale et figures tutélaires se mêlent dans sa poésie délicate et attentive aux changements de lumière.
Ses poèmes sont un hommage aux femmes puissantes, à la prise de conscience et à la lutte pour l'existence - de l'intime politique. Des poèmes pour Marie Curie et Elena Sheraeva, alpiniste pionnière, ouvrent le recueil, filiation poétique dans la mort ; un autre évoque Paula Modersohn-Becker - constellations de femmes pour nous guider encore aujourd'hui. -
Une traversée de la poésie de Madagascar, depuis Jean-Joseph Rabearivelo au slam d'aujourd'hui.
Racontée en Europe depuis le XVIe siècle par des aventuriers, des explorateurs et autres écrivains voyageurs, Madagascar a souvent fasciné et fait rêver. On connaît peu, cependant, la parole des insulaires, et la découvrir permet de s'ouvrir à une tout autre vision.
Ce livre offre pour la première fois un panorama complet de la poésie malgache francophone, réunissant trente auteurs appartenant à quatre générations, du début de la colonisation française jusqu'à la période contemporaine : une multitude de voix, de styles, de références esthétiques, morales et politiques. Chacun, à sa manière, manifeste un profond désir de s'enraciner, à la fois dans une culture riche et originale et dans une langue française au rayonnement mondial, puisant autant dans l'oralité et dans la musique traditionnelles de l'île que dans l'héritage occidental.
" Cette anthologie est conçue comme une vaste promenade dans un imaginaire tantôt proche, voire commun, tantôt lointain. Elle permet à celui qui lit le français de comprendre qu'il ne peut entendre toutes les voix sourdant d'un ailleurs en partie inaccessible. "
Extrait de la préface de Dominique Ranaivoson -
Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg et autres poèmes dramatiques
Muriel Pic
- Le Bruit du temps
- 5 Mars 2025
- 9782358732086
Muriel Pic s'était déjà approchée du théâtre en donnant la parole à
d'illustres défunts sur une scène imaginaire, dans ses récents Dialogues
des morts sur l'amour et la jouissance,
Rosa Luxemburg (dont Muriel Pic
a récemment édité L'Herbier de prison, accompagné d'un
choix de lettres) y faisait d'ailleurs une apparition. On sait que Bertolt
Brecht désirait écrire une pièce sur le destin tragique de la révolution-
naire allemande et Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg pourrait
donc apparaître comme la réalisation de ce souhait. Or Muriel Pic a
eu la bonne idée de faire du dramaturge allemand un personnage, mais dans
une pièce qui prend le contre-pied de celle qu'il aurait souhaitée, et
qui réintroduit l'amour (« car seul l'amour est révolutionnaire ») et
donc la vie dans ce qui n'aurait été que propagande, autant dire lettre
morte (pour Brecht, « une bonne révolutionnaire est une révolution-
naire morte »). Outre Mathilde Jacob, la secrétaire à qui l'on doit la
préservation des archives de Rosa, et Brecht, les deux protagonistes
sont Rosa Luxemburg elle-même, au printemps de 1918 alors qu'elle
est emprisonnée à Breslau, et Arthur Gertel, le jeune soldat qui a été
chargé de veiller sur elle (et qui a laissé, écrit en français, un émou-
vant témoignage de son expérience). À partir d'une admirable lettre
de Rosa placée en épigraphe, la pièce imagine l'amour qui naît entre
la prisonnière (qui sait que ce sera pour elle la dernière occasion de
rejouer l'histoire de Phèdre et Hippolyte) et son gardien (qui, malgré son refus des illusions, se demande si elle ne
l'a pas ensorcelé). Elle se termine de façon merveilleuse par un escamotage d'illusionniste, triomphe d'une imagination capable, Brecht lui-même finit par en convenir, de changer le cours immuable de l'histoire et de transformer la
tragédie en comédie. Le choix de faire parler ses personnages dans un vers libre d'un grand naturel contribue aussi à
l'impression que nous avons d'assister à la représentation d'un « conte scintillant ». -
Vénus et Adonis (1593) est le premier des trois poèmes narratifs de Shakespeare. Dans ce texte hautement allégorique, poésie et art dramatique se fondent en un ensemble harmonieux où parodie, caricature, réflexion sur l'art, sensualité et quête initiatique contribuent à réactiver de façon tragique et sereine le mythe ancien.
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Passage de témoin continu entre la petite dame (certainement pas petite d'âme) et Valérie, Valérie Rouzeau, ces poèmes sont un ballet où elles s'effleurent du bout des doigts avant de s'effacer et de céder la place à l'autre. C'est délicat, fluide, drôle (cet agent culturel en train de se sentir l'aisselle, on le voit !), déterminé même dans les passages plus durs (cocotte avion flèche papier - c'est plié), plein de trouvailles (bien vieillir ou vieillir bien...), de jeux avec l'anglais (entre le quai et le marchepied please mind the gap) et toujours avec les mots (persévérance - perce et révérence)...