Du Surréalisme
1924. Dans son premier manifeste André Breton définit le surréalisme et ouvre la porte à un siècle de création, de controverses, d'art et de révoltes. Une date fondamentale et un mouvement qui n'a rien perdu de sa charge révolutionnaire.
-
Surréalisme
Didier Ottinger, Marie Sarré
Coup de coeur- Centre Pompidou
- Catalogues Du Mnam
- 28 Août 2024
- 9782844269881
Le surréalisme d'abord et toujours : exposition, Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025.
-
André Breton, Manifeste du surréalisme : Le Manuscrit
Thierry Dufrêne
- Jean-Michel Place Editeur
- 3 Septembre 2024
- 9782383580140
Le Manifeste du surréalisme d'André Breton entame une révolution de l'esprit, par-delà les manifestes futuristes de Marinetti et les manifestes dadas de Tristan Tzara. Le fac-similé du Manuscrit révèle toute la fraîcheur d'immenses pages serties d'une belle écriture parsemée de ratures. À travers les lignes «serpentines» et «affolantes» de son manifeste, André Breton définit le surréalisme comme un «automatisme psychique pur» et accorde les pleins pouvoirs à l'imagination. En décembre 1924, un placard publicitaire proclamait : «Le Monde entier parle du Manifeste du surréalisme». Nous allons aujourd'hui à la découverte d'un nouveau monde, celui des Manuscrits du Manifeste du surréalisme et de Poisson soluble, deux textes fondateurs et indissociables d'André Breton. Au printemps de 1924, André Breton distribue à son épouse Simone et à une quinzaine d'amis surréalistes une pile de cahiers d'écolier pour qu'ils s'exercent à l'écriture automatique au fil de leur plume et au poème-collage en découpant des titres de journaux. Pour sa part, il enchaîne dans sept cahiers une centaine d'historiettes auxquelles il mêle quatorze poèmes-collages, dont il tirera la matière de Poisson soluble. Il songe alors à une préface à Poisson soluble, une introduction qu'il se résout à appeler Manifeste du surréalisme, d'autant plus que le groupe qu'il anime avec Louis Aragon et Robert Desnos décide de fonder, après la revue Littérature, une nouvelle revue au titre retentissant : La Révolution surréaliste.
Le Manifeste du surréalisme, qui efface l'étiquette dada, promeut tout à la fois la phrase de présommeil («Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre »), le récit de rêve ou l'image surréaliste (« Le rubis du champagne », Lautréamont). Surtout, Breton y dresse la liste des précurseurs, comme Swift, Sade, Rimbaud ou Jarry et la liste des dix-neuf surréalistes ayant fait acte de « surréalisme absolu », parmi lesquels, Paul Éluard, René Crevel, Benjamin Péret ou Philippe Soupault. C'est parce qu'ils intentent un procès à l'attitude réaliste faite de médiocrité et de plate suffisance que Breton et ses amis se nomment surréalistes. En octobre 1924, le mouvement surréaliste est en pleine possession de ses moyens. Le 11 octobre, le Bureau de recherches surréalistes ouvre ses portes au 15, rue de Grenelle. Le 17 octobre, les premiers exemplaires du Manifeste du surréalisme (imprimé à Bruges), arrivent par avion à Paris. Le 20 octobre, est distribué le tract Un cadavre contre Anatole France, l'apôtre de l'attitude réaliste, mort peu auparavant. On sait que le Manifeste du surréalisme suivi de Poisson soluble d'André Breton a façonné la culture mondiale. Cent ans après, le public peut enfin prendre connaissance du manuscrit du Manifeste du surréalisme et des sept cahiers d'écolier de Poisson soluble. -
La Nouvelle Revue Française Tome 658 : Été 2024
Collectif
- Gallimard
- La Nouvelle Revue Francaise
- 13 Juin 2024
- 9782073061300
Éditorial : Olivia Gesbert, Lisez le monde avec ceux qui l'écrivent ! Les voix du théâtre : Yasmina Reza, Écrire, tout un «Art» (Entretien) L'époque est-elle encore surréaliste ? : Alban Cerisier, Un ailleurs en nous-mêmes Louis Aragon, Toutes choses égales d'ailleurs Philippe Forest, Un panorama et quelques clés Mohamed Mbougar Sarr, Qu'est-il advenu du rêve surréaliste ? Nicolas Mathieu, Refaire l'amour fou Marie Modiano, Soupirs et merveilles Frederika Amalia Finkelstein, L'existence est ailleurs Thomas Vinau, Sauver quelque chose du monde Ryoko Sekiguchi, Guirlandes Grégory Le Floch, Des loups entre les tombes Éric Reinhardt, 23 juin 1942 Idées : Antoine Gallimard, Le livre et l'IA : un pacte faustien ? Le cahier critique : Clément Ribes, Jon Fosse, Prix Nobel de littérature Olivier Barrot, Même si le monde meurt, ou le tout grand voyage de Laurent Gaudé (Actes Sud), Ces filles qu'on attend de Claudine Galea (Éditions Espaces), L'acteur, ça se saurait s'il servait à quelque chose de Pierre Notte (Les Solitaires Intempestifs) Jean D'Amérique, Fajar ou l'Odyssée de l'homme qui rêvait d'être poète d'Adama Diop (Actes Sud) Jakuta Alikavazovic, Le Banquet des Empouses d'Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc) Benjamin Hoffmann, Châtiment de Percival Everett (Actes Sud) Xabi Molia, La Part sauvage d'Erwan Desplanques (L'Olivier) Cyrille Falisse, Chemins de fer du Mexique de Gian Marco Griffi (Gallimard) Le théâtre dans le texte : Olivia Gesbert, Un été donquichottesque Angélica Liddell, ANTIPATRIOTE Delphine de Vigan, Les Figurants Bartabas, Le Centaure et l'animal, carnet de création Tiago Rodrigues, Le dernier reportage Marie NDiaye, Y penser sans cesse Pauline Peyrade, Pauline, un portrait - Femme à la hache Boris Charmatz, Le chaos et le brouillon Guillaume Poix, Il n'y a plus d'auteurs de théâtre Blanche Cerquiglini, Les classiques sous emprise Séverine Chavrier, Les Paradoxes du comédien (par Laurence Marie) La fiction : François Sureau, Mon bagage (Nouvelle)
-
Manifestes du surréalisme : Tirage spécial
André Breton
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 19 Septembre 2024
- 9782073080318
Défini par André Breton comme «un certain automatisme psychique qui correspond assez bien à l'état de rêve, état qu'il est aujourd'hui fort difficile de limiter», le surréalisme aurait aujourd'hui cent ans. À la vérité, il peut passer pour beaucoup plus vieux. Il a en effet sa généalogie, dans laquelle Breton enrôle les plus illustres et les plus inattendus des esprits d'autrefois, «à commencer par Dante et, dans ses meilleurs jours, Shakespeare», sans oublier Sade, Chateaubriand, Hugo et d'autres : l'histoire du surréalisme se confond avec celle de l'esprit dans ce qu'il eut toujours de meilleur, de plus inventif et de plus ambitieux. Mais il est aussi plus jeune : Breton ne veut pas se détourner du présent, et il entend façonner le futur. Textes de combat, les Manifestes constituent pour lui l'oeuvre d'une vie, une sorte de work in progress, tentative à jamais inachevable de définir et de redéfinir le surréalisme dont il avait, avec d'autres, inventé la formule et initié le mouvement. L'édition la plus complète des Manifestes paraît en 1962. Toutes ses composantes ont été reprises dans ce «Tirage spécial», et l'on y a joint quelques-uns des écrits qui les éclairent et les prolongent. Ainsi construit, l'ensemble fait apparaître à la fois la formidable cohérence et l'extraordinaire mobilité de la pensée de Breton, la perpétuelle diversité des objets qu'elle se donne et le caractère constant des convictions qu'elle exprime.
-
«J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre. J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.»
-
André Breton, Poisson soluble : Le Manuscrit
Georges Sebbag
- Jean-Michel Place Editeur
- 3 Septembre 2024
- 9782383580157
Dès 1918, André Breton s'adonne au collage dans des poèmes et des lettres qu'il adresse à ses amis Louis Aragon, Théodore Fraenkel et Jacques Vaché. Peu après la mort par overdose de Vaché survenue à Nantes le 6 janvier 1919, Breton entend avant de s'endormir la phrase «?Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre?». Ce message automatique va préluder au lancement de l'écriture automatique des Champs magnétiques avec Philippe Soupault. Au printemps de 1924, Breton distribue à son épouse Simone et une quinzaine d'amis surréalistes une pile de cahiers d'écolier pour qu'ils s'exercent à l'écriture automatique au fil de leur plume et au poème-collage en découpant des titres de journaux. Pour sa part, du 16 mars au 11 mai 1924, Breton enchaîne dans sept cahiers d'écolier une centaine d'historiettes auxquelles il mêle quatorze poèmes-collage. Dès la fin avril de 1924, Breton dévoile dans son Carnet le titre qu'il adoptera pour sa poésie du printemps surréaliste : «?Un bocal de poissons rouges circule dans ma tête et dans ce bocal il n'y a que des poissons solubles, hélas. LE POISSON SOLUBLE, j'y ai pensé et c'est un peu moi, un peu ma sévérité native qui ne demande qu'à rire, qu'à reprocher?». Sans les sept cahiers de Poisson soluble et sans la session du printemps, Breton et Aragon n'auraient pas écrit respectivement le Manifeste du surréalisme et Une vague de rêves. Les historiettes de Poisson soluble déploient tous les registres : conte et nouvelle, chronique et reportage, dialogue et scénario, autobiographie et fantaisie, théâtre et grand guignol, confession et science-fiction, digression et procès-verbal, apostrophe et plaidoyer, chant et rhétorique, apocalypse et prophétie, poésie lyrique et spéculation philosophique, récit de rêve et merveille. Un trait constant est celui d'un transformisme généralisé du vivant et de l'inerte, où valsent minéraux, végétaux, oiseaux, poissons, animaux et humains. On passe aussi sans coup férir du «?je?» au «?fil?» ou bien l'inverse. On comprend alors que l'homme, et Breton en particulier, soit soluble dans sa pensée ou dans ses discours. À vrai dire, les poèmes-collages surprennent encore davantage. En jouant des ciseaux avec les pages des journaux, le poète affronte articles, rubriques, critiques, photographies, annonces et surtout publicités à gogo. Tout s'y expose et s'y entremêle : faits divers, mode, guerre, psychologie, sciences, littérature, arts, technique, Paris, théâtre, cinéma, sports, politique, etc. La décision, sans doute plus spontanée que réfléchie, de tailler dans un titre ou une réclame, en dit long sur les obsessions et les convictions du poète collagiste. Nous avons là une occasion unique de scruter la subjectivité de Breton. La publication en fac-similé des sept cahiers de Poisson soluble d'André Breton sonne comme un coup de tonnerre. On peut enfin prendre connaissance de l'intégralité de Poisson soluble à travers sa centaine d'historiettes et ses quatorze poèmes-collages tirés des journaux. La comparaison des trois éditions de Poisson soluble est plus qu'édifiante. L'édition originale d'octobre 1924 - éditions du Sagittaire, chez Simon Kra - s'avère partielle, avec moins d'un tiers des historiettes et aucun poème-collage. L'édition posthume de 1988 - oeuvres complètes d'André Breton, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade - apparaît décousue car elle présente Poisson soluble en deux blocs séparés, d'un côté les textes de l'édition originale et d'un autre celui des inédits?; mais elle est aussi incomplète puisqu'elle se prive de douze courts textes automatiques et ce qui est plus grave, parce qu'elle ne reproduit pas les vingt pages du deuxième cahier de Poisson soluble?; de surcroît, les poèmes-collages ne sont pas clichés mais typo graphiés. Notre édition de 2024 restitue quant à elle l'intégralité et la continuité des sept cahiers de Poisson soluble, ce qui permet non seulement de suivre le jaillissement de l'écriture automatique d'un cahier à l'autre mais aussi d'admirer les poèmes-collages dans la fraîcheur du fac-similé - sans compter que grâce à la découverte des sources des découpures nous avons pu proposer une lecture renversante des poèmes-collages.
-
Surréalisme : Le rayon invisible ; Centenaire & millénaire (édition 2024)
Georges Sebbag
- Jean-Michel Place Editeur
- 15 Mai 2024
- 9782383580133
Le surréalisme est-il né en 929, en 1713, en 1918 ou en 1924 ? Est-il un vieillard centenaire ou un
gaillard millénaire ? Est-ce une avant-garde historique qui s'est embrasée et éteinte en mai 1968, ou bien incarne-t-il le mouvement perpétuel du rêve, de la révolte et de l'imagination ? André Breton lui-même l'inscrit dans un mouvement pérenne quand il affirme à la fin du Manifeste du surréalisme : « Le surréalisme est le «rayon invisible» qui nous permettra un jour de l'emporter sur nos adversaires. »
Georges Sebbag propose ici le fruit de ses longues recherches dans une pièce en quatre actes : « Un homme coupé en deux par la fenêtre », « Le temps sans fil », « Trios surréalistes », « Le rayon invisible ». Il met en particulier l'accent sur la pratique collagiste, matérielle, passionnelle et temporelle, des surréalistes. Mieux qu'un mémento, un dictionnaire ou une encyclopédie, ce fort livre nous acclimate aux plus hautes et aux plus basses températures de l'esprit et de la geste surréaliste. Jamais l'existence et l'essence de ce mouvement n'auront été exposées avec autant de clarté.
Un volume grand in 8° -
Dictionnaire abrégé du surréalisme
André Breton, Paul Eluard
- Corti
- Domaine Francais
- 15 Août 2024
- 9782714313379
Initialement paru en 1938, le Dictionnaire abrégé du surréalisme propose un panorama rare de l'exultation artistique constitutive du mouvement.
-
Magritte en 400 images propose une sélection d'oeuvres de René Magritte, des plus emblématiques aux moins connues. Ce choix délibéré vise à surprendre le lecteur et à lui faire découvrir d'autres facettes de l'artiste surréaliste belge en dévoilant des gouaches uniques ou de surprenantes bouteilles peintes.
L'ensemble de la création picturale de René Magritte est présenté en sept chapitres, depuis les premiers tableaux abstraits des années vingt jusqu'aux oeuvres surréalistes majeures des années cinquante et soixante en passant par la période Renoir et la période vache. -
Pierre Mabille et le surréalisme : Une anthologie critique (1934-1952)
Emmanuel Bauchard, Fabrice Flahutez
- Hermann
- 28 Août 2024
- 9791037039484
L'oeuvre de Pierre Mabille va certainement surprendre. Elle fascinera d'abord ceux qui, ignorant jusqu'a son nom, s'étonneront de l'originalité d'une oeuvre restée si longtemps dans l'ombre. Elle surprendra par sa variété insoupçonnée, croisant la science, la philosophie et l'esthétique dans les formes variées de l'essai, de la littérature et de la critique d'art. Interviews et conférences témoignent encore de son engagement profond pour le surréalisme, pour l'éclosion du merveilleux poétique tel qu'il permettrait, selon ses voeux, de changer le monde. Médecin des artistes et poètes, il sera souvent considéré comme un simple compagnon du mouvement avant que ne soit redécouverte la portée de sa collaboration aux manifestations, revues et réunions du groupe. La présente anthologie critique propose pour la première fois un vaste panorama d'écrits qui embrasse les grands enjeux de la modernité et suit les tribulations du surréalisme sur plusieurs continents. À l'intersection de la biologie, de l'anthropologie, de l'art et des ésotérismes, ses textes trouvent leur place dans l'histoire intellectuelle et artistique des avant-gardes du XXe siècle.
-
Auteur, ingénieur papier, graphiste, illustrateur, directeur artistique et scénographe basé à Paris, Gérard Lo Monaco a collaboré à plusieurs reprises avec des musées et a imaginé des collections de jouets et des scénographies d'expositions telles que « Pinocchio » au Hangaram Museumin en Corée.
Directeur artistique du secteur jeunesse et des beaux livres chez Albin Michel pendant 10 ans, il a ensuite créé le studio graphique Les Associés réunis et cofondé les éditions jeunesse Hélium. Il réalise des affiches, des pochettes d'albums et des livres pour enfants, dont des interprétations contemporaines du Petit Prince, de Sonia Delaunay et de Moby-Dick en pop-up. -
Nusch Eluard : Sous le surréalisme, les femmes
Joana Masó
Coup de coeur- Seghers
- 12 Septembre 2024
- 9782232147524
La biographie impossible d'une icône du XXe siècle.
Nusch était-elle une muse ou une artiste à part entière ?
Durant les années 1930, Nusch Eluard a occupé une place centrale dans la vie et l'imaginaire du groupe surréaliste. Pourtant, elle nous apparaît aujourd'hui comme un corps sans voix, sans histoire. Sa postérité dans les dessins et les toiles de Picasso, les photographies de Man Ray, Dora Maar, Roland Penrose ou Lee Miller, mais aussi dans les poèmes de son mari Paul Eluard, nous a empêchés de prendre conscience de son effacement. Ses portraits, comme
ceux d'autres femmes qui gravitaient autour des surréalistes, l'ont offerte à notre regard sans que nous ne sachions rien d'elle.
Dans ce livre, Joana Masó retrace le parcours de Nusch Eluard en collectant les fragments qui, un à un, composent la mémoire d'une courte existence, entièrement vouée à la création artistique. À l'heure où l'on questionne l'héritage surréaliste, elle s'interroge : comment recevoir la présence de ces femmes, dites sans oeuvre, dans la production photographique et picturale des hommes ?
Au terme d'une réflexion passionnante et grâce à une abondante iconographie, dont de nombreux documents inédits, elle nous engage à dire enfin le rôle de celles que notre histoire de l'art a longtemps considérées comme de simples inspiratrices, muses ou égéries, et qui peuplent les livres d'art. -
Dessins Alan Glass - Paris 1954-1962
Alejandro Jodorowsky, Pierre de Ligny Boudreau, Kristoffer Noheden, Nadine Orenstein, Abigail Susik
- El Viso
- 29 Août 2024
- 9788412787795
Les dessins de l'époque parisienne d'Alan Glass, longtemps crus perdus, ont été retrouvés miraculeusement près de soixante ans plus tard, en 2021. Ils montrent une facette unique de l'oeuvre de Glass, qui complète celle de ses " boîtes " et volumes, plus célèbres et tout aussi extraordinaires et troublants.
Alan Glass, jeune artiste canadien, né en 1932, quitte Montréal pour découvrir Paris en 1952. Avant d'être découvert et coopté par les surréalistes, André Breton et Benjamin Péret en tête, et après avoir survécu grâce à une bourse d'étudiant, il prend pour vivre - et même survivre - un petit travail qu'il a découvert grâce à une annonce : portier de nuit dans l'un des plus célèbre club de jazz de la capitale, le Club Saint-Germain-des-Prés,13 rue Saint-Benoît, où vont danser les célébrités ou futurs vedettes, sur les airs de Lester Young, Miles Davis et autres géants du jazz.
Voilà comment de faccon totalement surréaliste va débuter une véritable épopée de stylo Bic sur fond de jazz et de calvados. Car le jeune Alan Glass, pour se donner du courage et faire face au célébrités comme aux anonymes qui veulent à tout prix entrer au Club, a pris l'habitude de s'arrêter de bar en bar et d'enchaîner sur le chemin qui le mène au travail un calvados après l'autre, que les employés du club continuent de lui offrir avec sympathie sur la réserve du lieu. Mais cette atmosphère de musique folle, d'alcool et de fête ne l'empêchera pas de dessiner sans arrêt, uniquement au stylo Bic, derrière son guichet. Ce seront des centaines de dessins, exécutés de faccon " automatique ", sans quasiment lever la pointe de la feuille. Comme le dit son ami Alejandro Jodorowski, le stylo à bille est l'instrument qui interpose le moins d'obstacle entre l'impulsion et l'action. Il s'agit d'aller plus vite que la conscience.
Ces dessins sont si riches, si évocateurs d'autres dimensions médiumniques, qu'André Breton et Benjamin Péret vont organiser au jeune peintre une exposition à la galerie Le Terrain vague, en 1958, qui sera un vrai succès.
Ces dessins de l'époque parisienne, longtemps crus perdus, retrouvés miraculeusement près de soixante ans plus tard, en 2021, ont enfin pu être édités. Ils montrent une facette unique de l'oeuvre de Glass, qui complète celle de ses " boîtes " et volumes, plus célèbres et tout aussi extraordinaires et troublants. -
Alan Glass est un artiste de classe mondiale, à l'oeuvre surréaliste immédiatement troublante et frappante. L'une de ses oeuvres sera présentée à dans la grande exposition du centenaire du surréalisme (Centre Pompidou, du 4 septembre 2024 au 6 janvier 2025), l'occasion idéale de le remettre sur le devant de la scène.
Né en 1932 au Canada, Alan Glass dès ses années d'enfance comprit qu'il deviendrait un artiste. À 19 ans, en 1952, il vient à Paris. Le voilà qui loue une petite chambre au Sphynx, à Montparnasse, une ancienne maison close de luxe transformée en résidence pour étudiants, devient réceptionniste - portier au fameux Club de Saint-Germain-des-Prés, rue Saint-Benoit, ce qui lui permet de dessiner durant des heures des centaines de dessins " automatiques ".
Remarqué par les surréalistes, André breton et Benjamin Péret lui organisent dès 1958 une première exposition à la galerie des éditions du Terrain vague. C'est un succès, la presse salue ce jeune artiste mais Alan Glass découvre chez Aube, la fille d'André Breton, l'un de ces crânes en sucre mexicains offerts lors de la fête des morts. Il n'en faut pas plus à ce jeune homme attiré par le voyage, l'esprit chamanique, la magie et la poésie, lui-même quasi medium, pour décider sur le champ de quitter Paris pour Mexico. Toute sa vie est à l'image de cette poésie permanente, et ses oeuvres, véritables " boites magiques ", sont chacune des mondes qu'il nous donne à découvrir.
Disparu en 2023, il a fait l'objet de spectaculaires rétrospectives, au Mexique, au Canada et reste l'une des plus fascinantes figures du surréalisme international à découvrir de nouveau en France. -
Incontournable à la compréhension du surréalisme, Le
Miroir du merveilleux se livre à une exploration de
l'univers poétique à travers les thèmes de « la création et
la destruction du monde », « la traversée des éléments et
les épreuves purificatrices », « la lutte contre la mort », «
les voyages merveilleux », « la prédestination », « la
quête du Graal », « la puissance magique de l'Amour ».
L'index comprend une quarantaine d'auteurs et une
trentaine d'oeuvres anonymes de toutes époques et de
tous lieux qui sont autant de témoignages du merveilleux
en chacun de nous et qui marquent l'ambition universelle
de ce livre. -
Des citations d'artistes surréalistes tels que Hans Arp, Brassaï, André Breton, Leonora Carrington, André Breton, Salvador Dali, René Magrtitte ou Man Ray offrent un parcours au sein de ce mouvement poétique et artistique né dans le sillage de Dada vers 1919. Elles sont accompagnées de 54 reproductions d'oeuvres qui illustrent les propos.
-
Les magiciennes, surréalistes et alchimie au féminin : Leonora Carrignton, Ithell Colquhoun, Remedios Varo
Marie Sarré
- Centre Pompidou
- Textes
- 28 Août 2024
- 9782844269911
Recueil de textes littéraires de trois peintres et écrivaines ayant rejoint le mouvement surréaliste à la fin des années 1930. En étudiant les sciences ésotériques, en pratiquant l'alchimie, en expérimentant le voyage astral et en concevant des jeux de tarot, elles ont contribué, dans un esprit d'avant-garde, à réconcilier la connaissance et l'intuition ainsi que la science et la poésie.
-
Les mots font l'amour : 465 citations surréalistes
Annie Le Brun
- Editions Du Sandre
- 30 Août 2024
- 9782358211567
Ce recueil de 465 citations surréalistes est celui de 465 preuves de la vérité de tous les contes de fée, c'est-à-dire 465 preuves que, pour chacun à chaque fois, non seulement "il était une fois" mais que toujours il sera une fois, 465 preuves aussi singulières que plurielles, 465 preuves irréfutables et en même temps porteuses de la plus urgente question : "La médiocrité de notre univers ne dépendrait-elle pas de notre pouvoir d'énonciation ? ", 465 preuves qu'il est possible d'y répondre et que c'est à chacun de le faire, ici et maintenant.
-
Surréel : Trois petites histoires surréalistes
Guitemie Maldonado
- In Fine
- 18 Septembre 2024
- 9782382032145
S'inscrire dans le temps, avec la plus grande précision possible, a été parmi les avant-gardes artistiques une pratique courante, liée à l'idée de table-rase et à la volonté qui l'accompagne, de faire date - avec une déclaration, un manifeste, une exposition. Ainsi le poète André Breton fit-il paraître, aux éditions du Sagittaire, le 15 octobre 1924, le Manifeste qui a signé la naissance du Surréalisme et dont nous fêtons le centenaire. Pour commémorer cet événement le Centre Pompidou, l'association André Breton et le Comité Professionnel des Galeries d'Art s'associent dans le cadre du projet « Paris Surréaliste » dont fait partie l'exposition Surréel. Trois petites histoires surréalistes en collaboration avec la galerie Kaléidoscope, la galerie Alain Le Gaillard et la collection Jacques et Thessa Herold. L'exposition présentée du 5 septembre au 30 novembre au 2 rue des Beaux-arts, 23 rue de Seine et 19 rue Mazarine, adresses qui au temps des surréalistes offraient un excellent observatoire tant pour les débuts du mouvement dans l'entre-deux-guerres que pour ses prolongements ou remises en question au-delà de la Seconde Guerre mondiale. Elle propose un voyage dans le temps, de l'art moderne jusqu'à l'art contemporain, pour montrer des oeuvres inspirées de situations et de formes surréalistes, provenant aussi d'en dehors du mouvement même. Elle suit les trajectoires des principaux protagonistes du surréalisme et leurs croisements éventuels, repérant les traces qu'ils y ont laissées ainsi que les mondes vers lesquels leurs oeuvres ont conduit. Elle s'interroge aussi sur l'importance qu'ont eu pour ces artistes la ville et les lieux, ainsi que les déambulations qui s'y déploient comme les rencontres dont ils sont parfois le théâtre.
-
En revenir à André Breton, à cette étreinte éperdue dans
laquelle il prend son époque à bras-le-corps et nous engage, avec lui, jusque
dans la nôtre. Critiques, écrivains, poètes, artistes. Autant de chemins qui
mènent à un « Manifeste » qu'on n'a pas fini de lire, de relire et de donner à
lire, un siècle après. Autant d'incitations qui ne cessent de placer le
surréalisme devant nous, toujours à venir, comme l'une de ces sommations à être
et à vivre lancée depuis loin derrière nous, mais qui pourtant résonne
aujourd'hui avec toute la force d'amour, d'amitié, de révolte et d'exigence à
laquelle son nom pourrait servir d'oriflamme. Ces Cahiers Breton, pour en
revenir à André Breton comme au foyer toujours brûlant d'une oeuvre qui, malgré
tous les accaparements de notre temps, nous rend enfin à nous-mêmes. -
Les portes du rêve : 1924-2024 ; Le surréalisme à travers ses revues
Franca Franchi
- Skira Paris
- Histoire De L'art
- 9 Octobre 2024
- 9782370742582
Le projet Les portes du rêve. 1924-2024 : le surréalisme à travers ses revues a été conçu à l'occasion du centenaire de la publication du premier Manifeste du surréalisme (le 15 octobre 1924) ; il se propose de passer en revue les différentes composantes de nature culturelle (artistique, littéraire, théâtrale, photographique et cinématographique, mais aussi philosophique-politique et idéologique) qui ont contribué à déterminer « un espace » spécifique de la créativité occupé par l'expérience surréaliste. Il s'agit d'un moment culturel qui a été perçu comme particulièrement problématique et troublant justement en raison de la richesse des contributions ainsi catalysées, et qui a suscité les réactions les plus diverses : de l'adhésion enthousiaste et dénuée de toute critique aux polémiques les plus vives, jusqu'à la condamnation et au rejet, et ce également sur le plan politique.
Le volume vise à relire la trajectoire du mouvement à travers l'étude de certaines revues animées par ses membres, c'est-à-dire les produits collectifs qui ont le mieux révélé sa complexité interdisciplinaire et sa force théorique, mais aussi ses contradictions et ses conflits internes. Depuis que l'extraordinaire exposition Dada and Surrealism Reviewed, organisée par Dawn Ades en 1978 (Londres : Arts Council Great Britain), a mis pour la première fois en lumière la centralité des périodiques dans l'économie globale du mouvement, Rosalind Krauss n'hésite pas à définir ces publications comme de « véritable[s] objet[s] surréaliste[s] », des oeuvres d'art en elles-mêmes qui défient les conventions et les frontières artistiques pour mélanger les langages et les formes d'expression.
Des essais réunis ici émerge, d'autre part, le rôle joué par les revues en tant que véritables laboratoires du surréalisme.
-
Vertige du surréalisme : Art et littérature, la rencontre ininterrompue
Yves Peyré
- Gallimard
- Livres D'art
- 31 Octobre 2024
- 9782073082558
À l'occasion des 100 ans de la publication du Manifeste du surréalisme, cet ouvrage donne à voir à travers des dialogues entre art et littérature, l'intense créativité collective qui a animé le mouvement jusqu'à sa disparition officielle en 1969. Le surréalisme a embrassé toutes les formes d'expression : la littérature et singulièrement la poésie, la peinture et la sculpture mais aussi la photographie qui y atteint ses lettres de noblesse. La finalité de ce livre est de restituer largement le mouvement, de ses antécédences à ses retombées avec, en son coeur, le surréalisme lui-même. En mettant en regard les oeuvres de plus de 100 écrivains et artistes, il donne à voir l'intense créativité collective qui a animé le surréalisme en France mais également en Belgique, en Tchécoslovaquie, et jusqu'au Japon. Ce livre est un voyage en toute liberté dans les rebonds d'une création qui, dans l'action, ne cessait de se repenser, un mouvement que l'on croit connaître mais qui surprend toujours. Avec des textes et des oeuvres d'art des figures majeures du surréalisme - de ses antécédences à ses retombées -, parmi lesquelles Louis Aragon, Antonin Artaud, André Breton, Claude Cahun, René Char, Salvador Dali, Giorgio De Chirico, Robert Desnos, Marcel Duchamp, Paul Éluard, Max Ernst, Alberto Giacometti, Vassily Kandinsky, Wifredo Lam, Michel Leiris, Dora Maar, René Magritte, Man Ray, André Masson, Henri Michaux, Lee Miller, Joan Miró, Meret Oppenheim, Francis Picabia, Toyen, Tristan Tzara...
-
L'araignée pendue à un cil : 33 femmes surréalistes
Collectif
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 21 Novembre 2024
- 9782073022479
N'est-il pas temps, puisque nous fêtons les cent ans du début de l'aventure surréaliste, d'ajuster notre regard pour, derrière la légende dorée, en discerner la part manquante ? Par exemple, sur les portraits de groupe, dans les mémoires, les récits, l'exégèse, où sont les femmes ? Il y en eut pourtant beaucoup dans la galaxie surréaliste, non pas seulement comme objets idéalisés ou érotisés de l'inconscient masculin mais, poètes, peintres, photographes, en tant qu'actrices à part entière du mouvement, sans doute plus discrètes et plus autonomes mais non moins créatives. De Claude Cahun à Leonora Carrington, de Lise Deharme à Leonor Fini, Gisèle Prassinos, Bona de Mandiargues ou Joyce Mansour, pour ne citer que quelques-uns des noms les plus connus, elles ont contribué de façon singulière, par des poèmes, des proses, des aphorismes, des correspondances, à l'invention du surréalisme.
-
L'artiste américaine Kiki Smith a relevé le défi de la collection «Grande Blanche illustrée», espace où les artistes ont carte blanche pour se confronter aux plus grands auteurs de la littérature. Née en 1954, Kiki Smith est une figure atypique de l'art contemporain américain. Connue depuis les années 1980 pour son travail multidisciplinaire et pour la grande variété de médiums utilisés, elle explore avec audace et sensibilité le thème du corps fragile et intime, de la sexualité féminine et de notre rapport à la mort ou à la beauté. Depuis les années 2000, l'artiste se projette dans le monde du vivant, du végétal. «Soyons attentifs à la nature» : c'est ce que Kiki Smith exprime dans ses oeuvres les plus récentes. Pour son entrée dans la collection, Kiki Smith a choisi L'amour, la poésie de Paul Éluard. Paru en 1929, après un dernier hiver passé au sanatorium avec sa femme Gala qui devait le quitter, peu après, pour Salvador Dali, ce «livre sans fin», retrace l'aventure d'un homme désespéré et déchiré entre l'amour et la poésie, entre le réel et l'imaginaire, d'un homme à qui la poésie redonne, avec l'amour, le goût et la passion de la vie. Les interventions de Kiki Smith ponctuent ces poèmes dans un univers où corps, nature et cosmos rencontrent l'esprit du surréalisme. Kiki Smith, artiste mondialement reconnue, exposée dans les plus grands musées. En 2019, la Monnaie de Paris lui a consacré une exposition qui a obtenu un large succès de public et de critique. Elle était l'invitée de l'agenda Pléiade 2024. Titre publié à l'occasion du centenaire de la parution du premier Manifeste du Surréalisme d'André Breton.