Histoire
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Charles Bedaux le magnifique : Millionnaire, aventurier et "agent triple"
Thierry Lentz
- Perrin
- Biographie
- 2 Mai 2024
- 9782262107123
Le destin fabuleux d'un génial aventurier et très influent homme de l'ombre dont les excès provoquèrent la chute.
Pendant les vingt-cinq années précédant la Seconde Guerre mondiale, l'ingénieur-conseil franco-américain Charles Bedaux (1886-1944) nourrit les chroniques économique, littéraire, sportive, cinématographique, mondaine et politique. Son système d'organisation du travail, qui consiste à une division extrême du travail, fut adopté par plus de mille sociétés dans le monde. Il lui permit de devenir immensément riche tout en étant la cible des partis de gauche et des syndicats, mais l'ami du gotha industriel et mondain.
Bedaux put dès lors s'offrir des bureaux dans l'Empire State Building, un château en Touraine et d'aventureuses expéditions, de l'Afrique subsaharienne au Grand Nord. Sa notoriété fut encore augmentée avec le mariage du duc de Windsor, l'ex-Edward VIII, et de sa maîtresse américaine Wallis Simpson, qu'il abrita dans son château de Candé, le 3 juin 1937. Il commit cependant l'erreur d'organiser la tournée du couple en Allemagne, achevée par une visite à Hitler au Berghof, ce dont tous ses ennemis profitèrent pour l'accuser d'être favorable aux nazis. Ses affaires s'en ressentirent. En 1939-1940, pourtant, c'est à lui que le gouvernement français fit appel pour réorganiser l'industrie de l'armement. Il y parvint en un temps record, succès rendu inutile par la défaite.
Il s'engagea ensuite dans une collaboration entre Vichy, le Reich et les États-Unis pour de pharaoniques projets en Afrique du Nord. Ce jeu le dépassait et ses partenaires supposés le lâchèrent quand ils n'eurent plus besoin de ses services.
Il ne restait plus qu'à faire comme si Charles Bedaux - opportunément mort dans une prison américaine en février 1944 - n'avait jamais existé, alors que son génie méthodique trouvait une seconde jeunesse dans les besoins de la reconstruction.
Ce sont l'itinéraire, les succès et la chute de Charles Bedaux que raconte Thierry Lentz, en vingt-cinq courts chapitres très enlevés. -
Le corps est un langage à Rome, dont Sarah Rey propose d'étudier la grammaire à travers le prisme riche et original de la main. Que nous apprend-t-elle du monde romain, de sa symbolique et de ses usages, des plus traditionnels aux plus surprenants ?
La main prête serment à Rome, scelle les contrats, pratique les rituels, soigne, commande, exécute, affranchit, est aussi éloquente que la voix..., mais elle peut encore se montrer impie, défaillante ou disgracieuse, et être frappée d'interdit. Dextra ou sinistra, célébrée ou crainte, et parfois même mutilée, la main se révèle un outil essentiel dans l'élaboration des codes moraux, sociaux et religieux des débuts de la République à l'avènement de l'Empire. Sarah Rey montre combien son importance est manifeste au sein de toutes les couches de la population romaine, des élites dirigeantes aux travailleurs manuels, artisans comme paysans, en passant par les soldats, les prêtres et les médecins. On explore ainsi, à travers la main, toute une série d'expressions de ce qui fait au quotidien la romanité.
Convoquant des sources juridiques, rhétoriques, poétiques, mais aussi épigraphiques et iconographiques qui mettent en scène la main, et qu'elle traduit et analyse avec précision et finesse, Sarah Rey livre un essai très incarné, qui nous fait redécouvrir les épisodes emblématiques de la Rome antique et les personnages célèbres de son histoire. -
Plongez au coeur de la vie quotidienne athénienne à son apogée.
L'histoire de l'Athènes antique semble bien connue : la démocratie prend place à l'Assemblée sur la Pnyx, Athéna est honorée sur l'Acropole, les métèques sont nombreux et inférieurs aux citoyens, etc. Mais les récentes recherches nous invitent à repenser notre vision de la Grèce et de sa capitale. Ce qui implique de changer de perspective en regardant, non pas vers les hauteurs de l'Acropole et de la Pnyx, mais en contrebas, vers la place publique qu'est l'Agora.
En effet, partir de l'Agora permet de restituer le bouillonnement de la cité grecque qui, contrairement aux idées reçues, n'est en rien figée et désincarnée. Riche d'activités économiques et industrieuses, la place incarne l'effervescence de la vie quotidienne, mais elle n'en est pas moins un des lieux privilégiés de la politique athénienne. Ainsi, les marchands en tout genre perturbent les débats du Conseil et les cochons à vendre sur le marché côtoient les discussions de Socrate.
À travers une série de questions, cet ouvrage bat en brèche tous les poncifs sur l'Athènes classique : les femmes étaient-elles cantonnées à une vie de réserve et de discrétion ? Les informations qui circulaient étaient-elles à l'abri des fake news ? Les lois étaient-elles accessibles à tous ?
En une quinzaine de chapitres, Nicolas Siron et son équipe d'historiens nous proposent un récit vivant de l'Athènes antique et, ce faisant, renouvellent profondément notre vision politique, sociale et religieuse de la cité grecque. LA synthèse indispensable. -
Héros, traître, meurtrier, hérétique, martyr, fou, noble sauvage, agent de l'impérialisme yankee, défenseur des droits des Métis et des Indiens, père de la province du Manitoba et même l'un des fondateurs de la Confédération canadienne. Louis Riel était un chef du peuple métis - groupe ethnique d'origine autochtone et européenne - qui a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien. Le premier (1869-1870) aboutit à la création de la province du Manitoba dans l'Ouest canadien et le second (1885) mène à un affrontement militaire, seule guerre ayant eu lieu jusqu'à ce jour sur le sol canadien. Ce confl it, encouragé par sir John Macdonald, Premier ministre du Canada, en plus de coûter la vie à Louis Riel, valut aux Indiens leur enfermement - aux conséquences encore aujourd'hui tragiques - dans des réserves pendant plus de soixante ans. Aucun autre personnage de l'histoire canadienne n'a suscité autant d'écrits que Louis Riel. Fruit de cinquante années de recherches, l'ouvrage de Jean Meyer consacre la vie de cet homme que J. M. G. Le Clézio nomme «le visionnaire» dans sa préface, celui qui voulait faire du Canada un espace de communion pour les nations.
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De Sable et d'Acier : Nouvelle histoire du Débarquement
Peter Caddick-Adams
- Passes Composes
- 24 Avril 2024
- 9791040405320
L'un des plus grands historiens militaires britanniques s'appuie sur une décennie de recherches dans les archives et sur des milliers d'entretiens pour offrir un nouveau récit panoramique de l'invasion de la France par les Alliés. Le résultat est stupéfiant : Peter Caddick-Adams plonge le lecteur au coeur du carnage d'Omaha Beach, face aux tirs de mitrailleuses, après avoir expliqué comment les généraux alliés ont choisi la Normandie en juin 1944 et décritles subterfuges extraordinaires qui ont permis de garder la décision secrète. Ses découvertes offrent de nouvelles perspectives. De Sable et d'Acier est le seul ouvrage à aborder les expériences de toutes les grandes forces militaires : non seulement les fantassins sur les plages, mais aussi les parachutistes, les marins et le personnel navigant, les résistants en France, les femmes sur le front intérieur et même la Wehrmacht. Il offre la première analyse complète des préparatifs de l'invasion, qui ont duré un an, et révèle que plus d'hommes sont morts lors des exercices d'entraînement que lors du débarquement proprement dit. Il rend surtout hommage aux soldats de toutes les nationalités, démontrant que les troupes britanniques et canadiennes, souvent négligées, comme les acteurs français, ont joué un rôle tout aussi crucial dans la victoire que les forces américaines.
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Du héros à la victime : la métamorphose contemporaine du sacré
François Azouvi
- Gallimard
- Nrf Essais
- 21 Mars 2024
- 9782072947018
Autour des années soixante et soixante-dix du siècle dernier, un bouleversement anthropologique s'est produit en France et dans la plupart des sociétés occidentales : le modèle du héros qui prévalait jusqu'alors et dictait nos comportements a cédé la place au modèle de la victime. Que nous ne soyons désormais plus requis de nous comporter en héros mais invités à nous constituer en victimes, c'est un fait dont on convient généralement. Mais on ne s'était pas jusqu'à présent interrogé sur les raisons et les modalités de cette mutation. François Azouvi reconduit l'émergence de la société des victimes à une autre transformation, d'immense portée : le retrait du religieux dans sa forme institutionnelle. La victime a pu ainsi être sacralisée au point d'incarner, dans nos sociétés sécularisées, le Vrai et le Bien. Son règne marque la métamorphose du religieux en sacré. Pour retracer cette histoire, François Azouvi suit le trajet et les mutations de l'héroïsme depuis son apogée, en 1914, jusqu'à son effacement progressif et son remplacement par le modèle victimaire. Son enquête nous mène aux formes tout à fait contemporaines que ce modèle revêt aujourd'hui, dans une société morcelée par les irrémédiables compétitions auxquelles les victimes se livrent entre elles.
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Payer pour le roi : la fiscalité monarchique (France, 1302-1792)
Mireille Touzery
- Champ Vallon
- Epoques
- 22 Mars 2024
- 9791026711780
L'histoire de la fiscalité, c'est aussi l'histoire de l'Etat. Mireille Touzery en donne la première histoire, de sa naissance (1302) à sa mort (1792). En France, l'Etat occupe une place spécifique dans la genèse de la nation et dans la construction de l'unité du pays. Si on s'interroge : qui paye ou ne paye pas, quand, comment, pourquoi, où, apparaissent des choix politiques et sociaux, des valeurs culturelles et morales, des situations économiques et militaires, de la chronologie. L'auteure met au jour une monarchie bifrons, absolue dans les échelons supérieurs du pouvoir, mais négociant en permanence à l'échelon local. Grâce à une documentation chiffrée inédite, elle cartographie les gagnants et les perdants de la Révolution et donne de nouvelles interprétations d'épisodes controversés.
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La diversité par excellence et avec excellence. Tous les champs du savoir sont explorés par les éditions J.C Lattès avec comme exigence la clarté, la volonté de découvrir des domaines nouveaux, d'expliquer, de clarifier le monde dans lequel nous vivons.
En économie, les ouvrages de Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix, Maria Nowak, Axel de Tarlé...
En politique, la collection de Mathieu Laine, « Idées fausses/Vraies réponses », les livres d'Eric Revel, Natacha Polony ou Henri Amouroux...
En histoire, les ouvrages passionnants de Jean-Louis Beaucarnot, de Margaret MacMillan, François Caviglioli...
Sans oublier les parcours individuels, biographies et témoignages : Le libraire de Kaboul d'Åsne Seierstad, Pompidou d'Eric Roussel, Lévinas, La vie et la trace de Salomon Malka, Tête haute de Mémona Hintermann... -
« La dernière guerre ? » : Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024
Elias Sanbar
- Gallimard
- Tracts
- 11 Avril 2024
- 9782073079923
« Pour divorcer, il eût fallu avoir été déjà mariés, quand ce conflit était né dans l'impossibilité même d'une union. » Elias Sanbar Il suffit de remonter à ce qui oppose les sociétés palestiniennes et israéliennes depuis 1948 pour comprendre ce qu'il y a d'existentiel, de part et d'autre, dans le conflit qui, depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, a placé Gaza sous les bombes et causé des pertes effroyables dans sa société civile. La naissance d'Israël, et les deux guerres qui l'ont précédée et suivie, s'est jouée sur un socle d'injustice : la négation du droit des Palestiniens à résider sur leur terre. Ce point presque aveugle de la tragédie en cours est bien la source de toutes les désolations ; il réduit à néant tout ce qui, depuis des décennies, a pu faire espérer un horizon de partage, de reconnaissance et de cohabitation pacifiée. Jusqu'à conduire, presque fatalement, à cette « dernière guerre », selon les termes d'Israël... L'épilogue d'épisodes dilatoires qui, à défaut d'annoncer des jours radieux délivrés de la menace souterraine du terrorisme, conduirait à l'éviction des Palestiniens hors des terres « israéliennes » et à la négation définitive de leur droit au retour. Une sortie de scène irréversible, au mépris du droit international, dont nul ne saurait douter qu'elle ne conduise à de pires malheurs.
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Le choc : Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi
Collectif, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn, Jean-Philippe Schreiber
- Gallimard
- Connaissances
- 7 Mars 2024
- 9782073056764
Le Rwanda a sombré au printemps 1994 dans un drame historique majeur : un génocide décimant la plus grande partie de la population tutsi et dévastant le pays. C'est le choc qu'a provoqué cet événement que les auteurs et autrices du présent ouvrage, originaires du Rwanda, de Belgique, de France, entendent explorer : leur propre saisissement d'abord et la manière dont il a pu orienter leur travail d'investigation, d'écriture ou de création. Puis les racines culturelles, idéologiques, sociales et politiques de l'accomplissement du génocide. Car ce crime de masse systématique, prémédité et planifié, est toujours le fruit d'un enchaînement complexe de causalités. Interroger le génocide des Tutsi, c'est tenter de comprendre les ressorts de notre regard sur les violences extrêmes, de notre morale, de nos lâchetés, de nos collusions. De comprendre aussi les contours de notre commune humanité.
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Esclavage dans les mondes musulmans : Des premières traites aux traumatismes
M'hamed Oualdi
- Amsterdam
- Contreparties
- 1 Mars 2024
- 9782354802837
L'esclavage dans les mondes musulmans suscite de nombreux fantasmes et de multiples instrumentalisations. Cet ouvrage propose une mise au point rigoureuse et informée sur ce sujet, afin de couper court aux polémiques qui l'entourent.
Au cours de la dernière décennie, la présence de certaines formes d'« esclavage moderne » en Lybie ou au Qatar a été fortement médiatisée, donnant matière à une série de controverses sur la traite d'esclaves au sein des mondes musulmans. Cet ouvrage de M'hamed Oualdi s'attache à ébranler les représentations erronées qui entourent ce phénomène historique. L'historien réfute le lieu commun qui voudrait que l'esclavage soit tabou au sein des sociétés musulmanes contemporaines. Il souligne la diversité des traites qui prennent place depuis la période médiévale au sein des mondes musulmans, loin de la vision homogénéisante d'un esclavage « islamique » unifié.
M'hamed Oualdi remet ainsi en cause les historiographies cherchant à comparer cette forme d'esclavage à la traite atlantique dans le but de relativiser la gravité historique de cette dernière.
Pour ce faire, il décrit la pluralité des fonctions exercées par les esclaves au sein des mondes musulmans. En se concentrant ensuite sur la période moderne, M'hamed Oualdi analyse les processus d'affranchissement de ces esclaves. Il rend ainsi saillant le caractère ambivalent des politiques abolitionnistes alors mises en oeuvre par les puissances européennes. En parallèle, il présente les pensées abolitionnistes musulmanes qui se sont développées dans l'ensemble de ces régions. Enfin, l'historien interroge la présence de l'esclavage dans les sociétés musulmanes. -
Kollontaï : défaire la famille, refaire l'amour
Olga Bronnikova, Matthieu Renault
- Fabrique
- 1 Mars 2024
- 9782358722742
Personnage clé de la Révolution de 1917, figure pionnière du féminisme socialiste, première femme ambassadrice au monde, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner l'exceptionnalité de la trajectoire intellectuelle et politique d'Alexandra Kollontai¨ (1872-1952). Promptement refoulée par la contre-révolution sexuelle qui s'était abattue sur l'Union soviétique dès les années 1920, brièvement redécouverte au lendemain de mai 1968 avant de retomber dans l'oubli avec les « années d'hiver » de la décennie 1980, l'oeuvre de Kollontai¨ fait l'objet depuis quelques années d'un puissant regain d'intérêt dans le sillage des renouvellements du féminisme mate´rialiste, sans pour autant que l'on ne dispose à ce jour d'un portrait d'ensemble. C'est ce manque que le pre´sent ouvrage se propose de combler en s'attachant à redonner à Kollontai¨ la place qui lui revient dans l'histoire du féminisme, tâche qui suppose non seulement de restituer ce qui fait l'inde´niable actualité de sa pensée, mais aussi de mettre en exergue son inactualité, au sens de perspectives e´mancipatrices qui n'ont pu être réalisées, ont été éttofées ou oubliées, mais qui gagneraient à être réactivés, intempestivement. L'hypothèse qui sous-tend ce livre, et en constitue le fil rouge, est que, pour Kollontai, l'emancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille (bourgeoise, nucléaire) et des rapports de proprieété (physique et psychique) sur laquelle elle se fonde. Ce projet se décline selon elle de deux manières : d'une part, par une réinvention radicale de l'amour et des formes de la sexualité; d'autre part, par la socialisation intégrale ou la communalisation des tâches reproductives, à commencer par la maternité. Dans l'un et l'autre cas, c'est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit prévaloir afin de rendre possible la genèse de la « grande famille prolétarienne » qui signera le « retour » à l'égalité homme-femmes, laquelle, pour Kollontai comme pour tant d'autres, avait régné au sein dudit communisme primitif. C'est ce projet que le présent de livre se proposer de recouvrer sous la forme de la biographie d'une pensée qui suivra l'itinéraire révolutionnaire de Kollontai, sans s'épargner la confrontation avec sa « part d'ombre » telle qu'elle trouve en particulier à s'incarner dans la promotion de ce qu'on peut appeler un bioproductivisme.
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Les Jeux olympiques de Berlin 1936 : Jeux de la croix gammée
Jean-Marie Brohm
- Qs? Editions
- Archives Du Futur
- 22 Février 2024
- 9782490070251
Encadrés par tout l'appareil militaro-policier de l'État hitlérien - SA, SS, Gestapo, Jeunesses hitlériennes -, les Jeux de Berlin 1936 furent une colossale opération de propagande nationale-socialiste sur l'arène internationale. Soutenus par Pierre de Coubertin, admirateur du Führer en qui il salua «?un des plus grands esprits constructeurs de ce temps?», ils donnèrent l'exemple d'une collaboration honteuse des hiérarques du Comité International Olympique avec un régime totalitaire dont l'antisémitisme, les exactions criminelles et le militarisme avaient été maintes fois dénoncés par les forces antifascistes européennes, les organisations du mouvement ouvrier et les associations juives américaines qui participèrent à la campagne internationale de boycott des Jeux. Ils illustrèrent aussi l'illusion des discours lénifiants sur la «?paix olympique?» alors même que l'Allemagne se préparait à la guerre...
Cet ouvrage propose, avec de nombreux documents et photographies, un bilan critique complet de l'Olympiade nazie, de sa genèse, de son déroulement et de ses effets sur l'évolution du IIIe Reich. -
Amis ou ennemis ? Emotions, relations, identités au Moyen Age
Régine Le Jan
- Seuil
- L'univers Historique
- 16 Février 2024
- 9782021539578
L'opposition entre amis et ennemis, amitié et haine est universelle mais elle se décline sous des formes très diverses selon les sociétés, entre valeurs contraires et pratiques de médiation, émotions et relations. Dans les sociétés occidentales qui se sont développées sur les ruines de l'Empire romain, la guerre et l'honneur d'un côté, le christianisme de l'autre, ont été des facteurs d'identité collective et de puissants marqueurs sociaux. Selon les cas, les historiens ont décrit des sociétés de face à face, des sociétés de vengeance, mettant l'accent sur la faiblesse des régulations étatiques, ou au contraire des sociétés fluidifiées par l'amitié entre les élites et l'amour divin. Culture de la haine, de la violence ou culture de l'amour et du pardon ? Sociétés prédatrices ou sociétés du don ? Ce livre refuse ces dichotomies réductrices, comme les oppositions genrées et sexualisées qui ont été introduites au XIXe siècle entre amour et amitié, sentiments (ou sensibilité) et relations, nature et culture. Conçu dans une perspective anthropologique et décentrée, il considère que la personne médiévale n'existe que par ses relations et ses identités multiples, superposables et interchangeables, avec les vivants et les morts, ici-bas et au-delà. Par une relecture des sources et des exemples concrets, le livre s'attache ainsi à faire comprendre comment les femmes et les hommes du haut Moyen Âge vivaient et exprimaient leurs relations affectives et comment ils pensaient leur monde.
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Les grandes déconvenues : La renaissance, Sumatra, les frères Parmentier
Romain Bertrand
Coup de coeur- Seuil
- L'univers Historique
- 1 Mars 2024
- 9782021545319
On dit que la France, au XVIe siècle, a manqué son rendez-vous avec le Monde, puisqu'elle n'aurait pris aucune part à l'épopée de l'exploration des sociétés lointaines - flirtant avec le Brésil, mais boudant l'Asie. Pourtant, deux capitaines dieppois, Jean et Raoul Parmentier, conduisent jusqu'à l'île de Sumatra, en 1529, deux nefs de fort tonnage. Ils en ramènent des plaies, des bosses et un peu de poivre. Aujourd'hui oubliée, leur navigation fut érigée au XIXe siècle en preuve incontestable d'une contribution française glorieuse à la geste des Grandes découvertes. C'est toute la Renaissance occidentale qui aurait débarqué, sous pavillon tricolore, en Insulinde. La fable est flatteuse pour l'idée que nous nous sommes longtemps faite de nous-mêmes comme de pionniers, voire de missionnaires de la « modernité ». Il n'est pas certain qu'elle résiste à l'examen. Menée en archives et dans les méandres des chroniques, l'enquête oblige à s'intéresser d'un même mouvement au monde des marins normands et à celui des négociants malais, à la cour de François Ier et à celle du sultan de Tiku, à la poésie mariale du « Puy » de Rouen et à celle des maîtres de mystique musulmans. Ce qui se joue alors le long du troisième parallèle, lorsque les Dieppois font relâche à Sumatra, ne se comprend qu'à condition de rouvrir les portes de la comparaison - entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est aussi bien qu'entre le savoir des « gens de mer » et celui des érudits. En nous aidant à contempler, défardées, nos grandes déconvenues, cette traversée nous invite à penser la « modernité » au pluriel et la Renaissance au conditionnel.