Inspirée par les théories de Le Corbusier ou Ludwig Mies van der Rohe, l’architecture brutaliste se démarque par son aspect massif et formel et son utilisation spectaculaire du béton. Souvent décriée, marquée historiquement et politiquement, elle constitue aujourd’hui un enjeu culturel et politique majeur, et interroge notamment sur la notion de patrimoine et sur celle de la réhabilitation.
250 architectes réunis dans un recueil sur ce le brutalisme, mouvement architectural aussi célèbre que clivant.
Si l'architecture brutaliste inspire des réactions passionnées, d'admiration ou de détestation, elle a incontestablement donné naissance à certains des bâtiments les plus extraordinaires au monde. Ce nouvel ouvrage offre une vision inédite de ce mouvement au travers de 250 de ses architectes. Dans cette étude de référence, des figures de l'architecture internationale côtoient des dizaines de femmes et d'hommes moins connus ou qui ont sombré dans l'oubli, offrant un panorama de ce style à l'influence retentissante.
Le brutalisme est un style architectural apparu dans les années 1950 qui s'inspire notamment des réalisations de Le Corbusier, en particulier de la Cité radieuse de Marseille (1952). Le terme même désignant le mouvement dérive de l'utilisation du béton « brut de décoffrage », sans ornements ni fioritures. Par la suite, d'autres matériaux, comme le métal, la pierre ou le verre ont pu être intégrés à des constructions se réclamant du même mouvement. Les édifices sont généralement massifs, anguleux et présentent des structures répétitives. Des éléments techniques habituellement dissimulés sont volontiers exposés.
Prospérant à Paris et dans sa périphérie jusqu'à la fin des années 1970, le brutalisme a connu une désaffection au tournant du siècle avant de susciter un regain d'intérêt aujourd'hui.
L'ouvrage présente une centaine de réalisations - immeubles de logements, bâtiments publics, équipements sportifs, ensembles industriels... - offrant autant de contrepoints dans un paysage à dominante hausmannienne.
Au cours des vingt dernières années de sa carrière, Le Corbusier a expérimenté une nouvelle esthétique qui a fortement marqué ses oeuvres ultimes. Sa volonté vise alors à s'écarter de tout académisme en utilisant la forme comme instrument pour inventer une nouvelle écriture très vite désignée du nom de «brutalisme». Cette orientation se définit comme une « véritable synthèse des arts » associant autour de l'architecture l'ensemble des arts majeurs. L'ouvrage illustrera avec de nombreux documents photographiques et filmés et une anthologie de ses textes l'interaction des différentes pratiques formelles et théoriques de Le Corbusier autour des différentes thématiques abordées : le brutalisme, le rationalisme constructif, la composition, la matière, la lumière, la couleur.
Photographe passionné par les lieux abandonnés, Jonk a parcouru 13 pays ayant fait partie du bloc soviétique, à la recherche de ce qu'il nomme des « capsules temporelles ». De l'Allemagne de l'Est à l'Ukraine en passant par la Hongrie et la Bulgarie, il a parcouru des zones délaissées, a croisé des bâtiments désaffectés, a immortalisé des traces d'un autre temps.
Mines, bases militaires, théâtres, écoles, hôpitaux... sont autant de lieux dans lesquels s'incarnait le communisme soviétique. Autant d'endroits porteurs de symboles forts, de devises ouvrières, de figures politiques. Les bunkers d'un autre âge, la zone de confinement de Tchernobyl, les écoles militaires nous racontent à leur manière le XXe siècle.
Cet ouvrage exauce le voeu de Le Corbusier de voir éditées les conférences qu'il prononça à Rio de Janeiro en août 1936. Et, comme ce fut le cas à Alger, Moscou, Bruxelles, Athènes, Paris, Stockholm, Rome, Buenos Aires, São Paulo ou Montevideo, ces conférences jouèrent un rôle central dans la propagation de ses idées sur l'architecture et l'urbanisme. L'importance de ce recueil tient au fait qu'il permet de mesurer le chemin parcouru par Le Corbusier entre 1929 et 1936. Enfin, à travers les propos transcrits, la reproduction des dessins et des projections, on peut non seulement suivre la manière dont Le Corbusier transmettait son message, mais aussi reconstituer le temps et le rythme des conférences : les commentaires qu'il improvisait en restituent l'ambiance et les moments d'intensité.
Une critique implacable du béton, incarnation de la logique capitaliste, mais aussi - et peut-être avant tout - de l'architecture moderne et de l'urbanisme contemporain.
Situé à l'intersection entre projet architectural et histoire de la construction, le projet de sauvegarde constitue un formidable instrument de lecture et d'interprétation de la réalité construite. Réunissant les contributions présentées lors de la 1re journée d'étude d'Histoire de la construction du laboratoire GSA, cette publication a pour objectif d'offrir un aperçu des recherches récentes dans le champ de l'histoire du béton armé et d'éclairer leurs relations avec la théorie et la pratique de la sauvegarde et de la restauration de l'architecture moderne européenne. Les modes d'intervention sur ces éléments du paysage urbain, qu'il s'agisse d'édifices ou d'ouvrages d'art, interrogent la technologie du matériau béton dans sa dimension historique laquelle est scandée par une succession de strates d'innovations et de normes.
Sous la direction de Matteo Porrino.
Le béton armé fut-il découvert ou inventé ? Autrement dit, que savait-on de cette technique avant qu'elle ne prenne le nom de matériau ? Et avant même d'être " armée ", que représentait pour les constructeurs ou les architectes cette espèce de boue épaisse, informe, seulement bonne à solidifier la masse des murailles ou des fondations ? Le béton aujourd'hui concentre sur lui beaucoup de haine (pour l'homme de la rue), mais aussi beaucoup d'amour (chez les architectes).
Ce divorce affectif ne doit pas masquer le processus complexe et profondément enraciné dans l'histoire qui a conduit à son fantastique développement, jusqu'à en faire le matériau le plus utilisé dans le monde pour la construction depuis cinquante ans. C'est là l'objet de ce livre : explorer les origines, entreprendre la genèse d'une technique aujourd'hui parfaitement banalisée, mais qui aura mis presque deux siècles à se constituer.
C'est peu, certes, au regard de l'histoire de l'architecture. Mais c'est beaucoup pour ce que l'on en retient en réalité : un matériau économique, flexible et passablement laid. Il y a pourtant de la matière, si l'on peut dire, pour interroger le bâtisseur et la bâtisse. La " pâte de pierre " dont rêvaient certains architectes du XVIIe siècle semble avoir eu définitivement raison des corporations de métier contre lesquelles elle devait lutter.
Le métal est certes venu éclipser spectaculairement l'espèce de lutte sourde entre les métiers du bâtiment et les constructeurs et les architectes ont mis du temps à comprendre ce que pouvait signifier pour leur art l'apparition d'un nouveau matériau. En relisant l'extraordinaire aventure du béton on peut reconstituer la trame complexe des idées, des expériences, des refus, des espoirs qu'a suscité la mise au point de ce matériau depuis qu'on s'est mis en tête d'imiter la pierre.
On met en oeuvre de la pierre, du bois du ciment ; on en fait des maisons des palais ; c'est de la construction. L'ingéniosité travaille. Mais, tout à coup, vous me prenez au coeur, vous me faites du bien, je suis heureux, je dis : c'est beau. Voilà l'architecture. L'art est ici. Ma maison est pratique. Merci, comme merci aux ingénieurs des chemins de fer et à la Compagnie des Téléphones.
Décrié ou désiré, l'« américanisme » - entendu comme le produit d'une influence culturelle des États-Unis - a été généralement étudié dans le contexte occidental. Or, on le sait moins, le phénomène a également touché la Russie, tzariste d'abord, soviétique ensuite. Dans ce livre, et l'exposition qu'il accompagne au Centre canadien d'architecture à Montréal (nov. 2019 - août 2020), Jean-Louis Cohen dresse un magistral tableau de cet amerikanizm en Russie sur une période de 130 ans : depuis le début des années 1860, marqué par l'abolition du servage et la modernisation industrielle du pays, jusqu'au début des années 1990 avec le démantèlement progressif de l'Urss. Privilégiant les épisodes architecturaux et urbains de cette histoire, l'auteur sait les articuler avec les autres domaines de la culture savante (littérature, cinéma, arts visuels, musique) et populaire (publicité, illustration, production industrielle).
Quarante ans après l'Exposition internationale de Paris en 1937 - qui avait vu le Pavillon soviétique faire face à celui du Reich - en 1967, Leonid Brejnev fait désormais face à Lyndon Johnson à l'Expo Montréal '67. Faisant face au Pavillon américain de Buckminster Fuller, le pavillon soviétique en prend le total contrepied. Conçu par Mikhaïl Posokhine, éminence grise du Kremlin en matière architecturale, la halle prolétarienne et kolkhozienne expose ses évidents miracles techniques et économiques.
Entre identités nationales et héritage de la « civilisation soviétique », l'épistémologie du patrimoine dans les États post-soviétiques est un thème rarement abordé. Cet ouvrage en pose des jalons en identifiant quelques objets de patrimoine et les conceptions qui présidèrent successivement ou alternativement à leur destruction, à leur restauration, à leur valorisation et à leur reconstruction. De la conception soviétique du patrimoine à la formation d'un patrimoine soviétique, cet ouvrage ouvre ainsi la voie à une lecture des références de l'architecture post-soviétique.