Dans les années 1920, Harlem, situé au nord de Manhattan, devient le centre d’un intense courant artistique baptisé “Harlem Renaissance”. En littérature, une nouvelle voix se fait entendre...
« Moricauds » abhorrés ou gracieux échantillons de cette « race si charmante, si naïve », les Noirs, dans ce recueil de nouvelles - de disputes sans issue, plutôt - ont tous un point commun : une dignité bouleversante... Aristocratique ! Il y a ce musicien de jazz phtisique qui mourra pour avoir serré la main d'une Blanche en public , cet homme-objet « bibeloté » par un couple bohème en mal d'exotisme et d'honorabilité... Oui, ici, les Noirs sont avilis, mâchés et remâchés. Mais jamais ils ne larmoient sous la plume de Langston Hughes. Dont les récits sont des merveilles de sobriété, de pudeur. Et de complexité : une dispute qui n'est pas sans issue, après tout, est une dispute sans importance...
Ans les rues du Barrio raconte l'adolescence de l'auteur dans le Spanish Harlem du New York de l'aprèsguerre. Les déménagements, l'affranchissement de l'enfance, les filles, les bagarres, l'addiction à l'héroïne... La vie d'un enfant qui grandit un peu trop vite, dans un quartier marginalisé, et finit par commettre l'erreur qui lui vaudra de passer plusieurs années derrière les barreaux. À sa libération, il tâche de reprendre sa vie en main et de faire mentir une société qui ne voyait en lui qu'un sale gosse, un immigré, un noir, et le maintenait de force dans le monde interlope dont il voudrait s'émanciper. Si nombre de films et de romans documentent l'histoire du New York de l'époque, au point de nous rendre familier des quartiers italiens, juifs ou noirs, force est de constater que le quartier latino est bien moins connu, et peu traduit en France. Un grand roman initiatique, émouvant, trépidant, qui raconte ces instants où tout peut basculer et fustige la façon dont le regard des autres peut condamner des gamins à rester dans leur ornière.
Sublime roman [...] Harlem Shuffle est un page turner comme Colson Whitehead sait si bien en faire. Livres HebdoPetites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir. C'est vivant, bruyant, caracolant. C'est Whitehead. L'Obs Un réjouissant tourbillon [...] Une belle leçon d'histoire et d'humanité en mode thriller. Les Echos
Harlem. 1933. Une femme noire, tirée à quatre épingles, est relâchée de prison. Son nom : Stéphanie St Clair. Signes particuliers : un accent français à couper au couteau et un don pour les chiffres. Née dans la misère à la Martinique, la célèbre Queenie est à la tête de la loterie clandestine de Harlem. Avec l'aide d'une poignée de complices loyaux, elle a patiemment bâti un véritable empire criminel qui règne sur Harlem tout en protégeant ses habitants des exactions des policiers.
Désabusé par le rôle que l'armée lui attribue, Jake, jeune Afro-Américain parti combattre l'ennemi allemand en France, déserte. Après une brève escale à Londres, il retourne là où son coeur l'appelle : chez lui, à Harlem. De cabarets en maisons de jeux, de petits boulots en nuits alcoolisées, Jake navigue dans les bas-fonds festifs du Harlem des années 1920, au rythme du jazz et des plaisirs charnels. Sa rencontre avec Ray, un intellectuel noir originaire d'Haïti aux positions politiques radicales, vient ébranler ses convictions. Ode à la sensualité et portrait cru de l'humanité, Retour à Harlem est un des grands romans de la Renaissance de Harlem.
Harlem. Le seul bout de terre qui appartienne totalement aux Noirs d'Amérique. Dans le bien et le mal. De plus en plus dans le mal.
Cela n'empêche pas le narrateur de cette extraordinaire chronique de retourner y vivre. Et ce retour délibéré est le point de départ d'un voyage envoûtant dans le quotidien et dans l'histoire de ce quartier new-yorkais qui s'effrite physiquement et moralement : les appartements délabrés, les trottoirs sordides, les sacs-poubelles remplis de rats, les enfants livrés à eux-mêmes. Mais aussi un quartier magique qui reflète l'identité d'un peuple en mal de reconnaissance. En somme, plus qu'un quartier : une inoubliable mère-patrie.
Dans le Harlem des années cinquante, se nouent les destins de quatre adolescents : Julia l'enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy son jeune frère, Arthur le talentueux chanteur de gospel et Hall son frère aîné. Trente ans plus tard, Hall tente de faire le deuil d'Arthur et revient sur leur jeunesse pour comprendre la folle logique qui a guidé leur vie. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartet s'est-il dispersé ? Pourquoi Arthur n'a-t-il jamais trouvé le bonheur ? Ce roman magistral, où la violence et l'érotisme sont constamment maîtrisés par la tendresse et l'humour du poète, est, comme l'écrit Alain Mabanckou, "l'un des plus beaux chants de fraternité, d'amour, d'espérance et d'expiation" .
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christiane Besse. Préface d'Alain Mabanckou.
La revue Fire!! / Feu!! est l'une des premières et des plus importantes, certainement la plus radicale, des revues africaine-américaines des folles années 1920. Elle a été conçue par un groupe de sept jeunes écrivains et artistes*, qui joueront un rôle essentiel dans le mouvement de la Renaissance Noire ou Renaissance de Harlem. Parmi eux, pour citer les noms les plus connus en France, il y a les écrivains Langston Hughes ou Zora Neale Hurston (auteurs incontournables pour des écrivains américains comme James Baldwin et Toni Morrison). Le but du collectif était de pouvoir exprimer l'expérience africaine-américaine dans un style nouveau, moderne et réaliste, par les moyens de la littérature et de l'art. En novembre 1926 paraît le premier, et le seul, numéro de la revue Fire!! qui marqua l'époque et les générations futures d'artistes et écrivains.
Des nouvelles, des poèmes, une pièce de théâtre, un bref essai, un article de critiques, des dessins, le recueil est bref et composite, tous travaillent les couleurs et les sons, leur trait et leur discours, à vif, dans un nouveau langage expérimental et intimement expérimenté. La vie, les âmes et les corps, du peuple noir sont rendues telles qu'on ne l'avait jamais osé raconter peindre représenter, les tabous sont levés, on ne regarde pas le monde autour de soi à travers le filtre blanc bourgeois, la prostitution existe, l'homosexualité existe, la violence et l'alcool, la musique et la danse, l'amitié et l'amour, l'art et la littérature, existent, c'est la vie aux États-Unis, vue depuis Harlem la capitale de la culture noire dans les folles années 1920.
Notre édition française reprend fidèlement l'édition originale afin de la restituer dans toute la force de sa forme et de son contenu.
Jackson est le gars le plus candide d'Harlem, pour ne pas dire demeuré. Et dans le coin, il y a un tas de dégourdis qui commencent par lui étouffer son pognon. Sa petite amie, Imabelle, une fille superbe à la peau couleur de banane, l'entube comme c'est pas permis. Enfin, son frère, qui est bonne soeur dans le civil, cherche aussi à le posséder. Seulement Jackson, lui, c'est un bon chrétien. Y a que la foi qui sauve et il a tout à fait raison de croire aux miracles.
«Dès le premier jour sur cette terre d'Amérique, je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petite Négresse. Personne!».
New York, années 1920-1940. Venue de sa Martinique natale, Stéphanie St-Clair devient reine de la loterie clandestine. Surnommée «Queenie» par le milieu, elle affronte la pègre noire et la mafia blanche. Traversant avec panache toutes les époques - de la Première Guerre mondiale au début du Mouvement des droits civiques -, elle devient une icône à Harlem, mais aussi dans nombre de ghettos noirs du nord des États-Unis.
Ce roman rend justice à celle qui fut, outre une femme-gangster impitoyable et cruelle, un précurseur de l'affirmation féministe afro-américaine.
Langston Hughes est un auteur majeur du xxe siècle : premier poète africain-américain à introduire le blues puis le jazz dans la poésie, il a considérablement influencé le développement de la culture dans le Nouveau Monde. Dans son autobiographie, écrite en 1940, il raconte sa jeunesse aventureuse et la naissance de sa vocation d'écrivain. The Big Sea est un document exceptionnel sur une décennie d'une folle liberté, les Roaring Twenties, sur la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, sur le Harlem du jazz et la « Renaissance noire », sur le Paris nocturne des cabarets de Montmartre... Une oeuvre littéraire pleine de vie, de style, de drôlerie et de beauté, à redécouvrir.
Romancier et auteur de nouvelles, dramaturge, traducteur et journaliste, c'est surtout en tant que poète que Langston Hughes(1901-1967) a joué un rôle déterminant dans la littérature du XXe siècle.