YUCEL, Tahsin
[TURQUIE] (Elbistan / Kahramanmaraş, 1933). Tahsin Yücel. Après des études au
lycée de Galatasaray et à l’université d’Istanbul, il devient professeur de
littérature française et exerce jusqu’en 2000. Nouvelliste, romancier, critique
littéraire, essayiste et traducteur de nombreux écrivains français (Gustave
Flaubert, Marcel Proust, André Gide, Albert Camus, Michel Tournier, Roland
Barthes, André Malraux, Raymond Queneau, Pascal Quignard...), il a également
publié de nombreux articles en français et deux ouvrages critiques.
« Tahsin Yücel est un fabuliste qui pratique un dévoilement du monde, évite de
nommer des lieux précis, recourt à un vocabulaire turc “ purifié ” et se
concentre sur une vision philosophique de l’individu. Par exemple, dans Bıyık
Söylencesi [Le mythe de la moustache], 1995), c’est l’histoire hautement
symbolique d’une moustache dominant la vie d’une bourgade anatolienne qui
structure le récit. Avec son dernier texte, Yalan [Le mensonge, 2002], il
offre un roman majeur, signe indéniable de mondialisation du domaine culturel,
où se dévoilent la fausseté du monde, le mensonge caractérisé qui anime la vie
universitaire et celle des médias modernes. Il y renoue avec la veine qui avait
fait le succès des Cinq derniers jours du prophète, (1992), critique
impitoyable de la vieille gauche turque et acte de décès d’un certain marxisme alla turca. » (Timour Muhidine, « Les mutations de la littérature turque
contemporaine (1980-2005) », in Cahiers d’études sur la Méditerranée
orientale et le monde turco-iranien n°39-40, 2005).
* Bibliographie : Uçan Daireler, nouvelles (1954), Haney Yaşamalı,
nouvelles (1955), Anadolu Masalları, essai (1957), Düşlerin Ölümü,
nouvelles (1958), Mutfak Çıkmazı, roman (1960), Dil Devrimi, essai
(1968), Yaşadıktan Sonra, nouvelles (1969), Figures et messages dans
la Comédie Humaine, essai (1973), Bernanos et Balzac, essai (1974), Dönüşüm, nouvelles (1975), Vatandaş (Vatandas), roman
(1975), Yazın ve Yaşam, essai (1976), Anlatı Yerlemleri, essai
(1979), Dil Devrimi ve Sonuçları, essai (1982), Yapısalcılık,
essai (1982), Yazının Sınırları, essai (1982), Ben ve Öteki [Moi
et l’autre], nouvelles (1983), Aykırı Öyküler, nouvelles (1989), Eleştirinin Abece’si, essai (1991), Peygamberin Son Beş Günü (Les
Cinq derniers jours du prophète), roman (1992), Tartışmalar, essai
(1993), Yazın Gene Yazın, essai (1995), Bıyık Söylencesi [Le mythe
de la moustache], roman (1995), Alıntılar, essai (1997), Söylemlerin
İçinden, essai (1998), Komşular [Les Voisins], nouvelles (1999), Salaklık Üstüne Deneme, essai (2001), Yalan [Le mensonge], roman
(2002), Kumru ile Kumru, roman (2005).
ANTHOLOGIES / REVUES
* « Identification », nouvelle, dans Brèves n°27,
Villelongue d’Aude, 1987.
* Texte dans Anka n°5-6, Cergy, 1988.
* « Zazie en Turquie » ; Le vendredi », nouvelle ; « Cuma », nouvelle ; précédé
de « Tahsin Yücel ou le mot juste », par Timour Muhidine et d’un entretien, dans Oluşum / Genèse n°20-21, Nancy, 1992.
* « La queue », nouvelle, traduit par l’auteur, dans La Nouvelle Revue
Française n°485, Paris, juin 1993.
* « Ce Paris qui n’en finit pas », traduit par Timour Muhidine, dans Paristanbul,
Paris, L’Esprit des péninsules, 2000.
* Extrait du roman Bıyık Söylencesi [Le mythe de la moustache] (1995),
traduit et présenté par Timour Muhidine, dans La Pensée du Midi n°8,
Marseille, été 2002.
* Extrait du roman Yalan [Le mensonge] (2002), dans Meet n°8,
Saint-Nazaire, 2004.
* Extrait du roman Yalan [Le mensonge] (2002), traduit par Noémie Cingöz,
dans Siècle 21 n°8, Paris, L’Esprit des péninsules, 2006.
LIVRES
— Figures et messages dans La Comédie humaine, essai.
[Tours], Éditions Mame, « Univers sémiotiques », 1972, 230 pages, épuisé.
— Bernanos et Balzac, essai. [Paris], Éditions Lettres modernes
Minard, « Archives des lettres modernes » n°154, « Archives Bernanos » n°6,
1974, 64 pages, 5.34 €
— Vatandas (Vatandaş, 1975), roman, traduit du turc par Nœmi
Cingoz. [Monaco / Paris], Éditions du Rocher, « Terres étrangères », 2004,
168 pages, 19.90 €
Un petit employé de bureau, Saban Bas, mal dans sa peau, effacé, longe les murs
et se méfie de tout le monde : des fois qu’il ait affaire à un flic. Une
paranoïa relationnelle confine ici au chef-d’œuvre narratif. Cependant, en lui,
un autre personnage est aux aguets et résiste à cet écrasement : le héros caché
de Saban Bas devient alors Volkan Tas, un être sûr de lui, beau et fort. Saban
Bas, envahi par des sentiments de honte, notamment lorsqu’il trompe sa fiancée
avec sa vieille logeuse qui sent l’oignon, ne trouve qu’un seul refuge : les
lieux d’aisance publics. Dès lors, une schizophrénie littéraire s’installe et
débouche sur la réconciliation identitaire des deux personnages. L’écriture
commence par des balbutiements pour devenir ensuite un moyen d’expression où se
révèle le mépris du narrateur à l’endroit des écrivains et des politiciens de
son pays, et finalement se transformer en un véritable art. À travers une
métaphore de la condition littéraire contemporaine, le roman symbolise une
déchéance, un rejet de la littérature dont le narrateur est l’acteur
emblématique. Le ton du livre, à la fois sentencieux et familier, sérieux et
comique renforce l’intensité de la dualité qui habite le personnage. Les
enchaînements se font par associations d’idées, de façon très naturelle si bien
qu’on ne perd jamais le fil tout en étant «baladé» d’un sujet à l’autre. Ce
texte court, concentré, pratique une économie de la phrase la rendant d’autant
plus explosive. Dialogue sous forme de monologue, l’œuvre mélange le présent et
les souvenirs d’enfance, des anecdotes et des observations sur la littérature
qu’accompagne un œil goguenard lorsqu’il épie avec acuité les travers de
l’espèce humaine. [Quatrième de couverture]
— Le Récit et ses coordonnées spatio-temporelles. [Paris], Groupe
de recherches sémio-linguistiques, École des hautes études en sciences sociales,
« Actes sémiotiques » 35, 1982, 28 pages, épuisé.
— Moi et l’autre (Ben ve Öteki, 1983), récits et nouvelles.
[Paris], Éditions L’Esprit des péninsules, à paraître.
— Les Cinq derniers jours du prophète (Peygamberin Son Beş Günü,
1991), roman, traduit du turc par Noémie Cingöz. [Monaco / Paris], Éditions du
Rocher, « Terres étrangères », 2006, 320 pages, 21.90 €
Ce roman évoque, le récit surprenant de la dégradation psychique d’un être,
Rahmi Sönmez, poète révolutionnaire, surnommé « Le prophète ». À travers ce
personnage à la fois lucide et perdu, drôle et déroutant, Tahsin Yücel nous
donne un kaléïdoscope de la Turquie urbaine de la seconde moitié du XXe siècle. Nous accompagnons alors le-dit prophète dans son parcours où, dans un
état de semi conscience, voire de schizophrénie, il est persuadé que ses rêves
se réalisent alors qu’ils sont en train de s’effondrer. C’est le récit d’une
douce folie qu’alimente une quête sociale, identitaire et aussi littéraire,
celle qui, pour le narrateur, cimente le tout. Le livre s’ouvre sur la
présentation des deux amis inséparables que sont Rahmi Sönmez et Fehmi Gülmez.
Leur cheminement individuel nous mène de façon inexorable aux cinq derniers
jours d’errance qui incarnent et ponctuent la vie de Rahmi Sönmez au cours de
laquelle il aura passé son temps, lui, le poète révolutionnaire – certainement
plus poète que révolutionnaire – à vouloir être emprisonné, ce fait étant à ses
yeux la seule preuve tangible de la réalité de son identité politique. Cette
œuvre littéraire, très proustienne, dans la construction des phrases, a
l’immense mérite de montrer une juste image de la Turquie de l’époque enfouie
sous le joug étatique. La langue semble évoluer en même temps que le personnage
qui passe d’un état de souffrance maximum dans la non réalisation de ses rêves à
un état de paix intérieure une fois passé de l’autre côté du miroir ; un miroir
souvent déformant quand les femmes désirées, les gardiens de cimetière, les
geôliers, les enfants et petits-enfants « luciolisés » par la société de
consommation naissante, envahissent de désespoir et de fausses illusions le cœur
presque brisé du vieil homme. [Quatrième de couverture]
— Trois écrivains turcs dans une chambre au bord de l’Océan (Okyanusa
bakan bir odada üç Türk yazarı / Saint-Nazaire yabancı yazarlar ve
çevirlmenler evi). Entretiens avec Enis Batur, Nedim Gürsel et Tahsin Yücel.
Bilingue turc-français, traduit par Esra Atuk. [Saint-Nazaire,
Loire-Atlantique], Éditions de la MEET (Maison des écrivains étrangers et des
traducteurs de Saint-Nazaire) / [Istanbul], Institut français d’Istanbul, Yapı
Kredi, 2000, 80 pages, épuisé.
— Les Voisins (Komşular, 1999). Bilingue turc-français, nouvelles,
traduit du turc par Timour Muhidine. [Saint-Nazaire], Éditions de la MEET
(Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire), à
paraître.
Haut de page >
Dictionnaire des auteurs
Dictionnaire
-
A
- ABASIYANIK, Sait Faik
- ADIVAR, Halide Edip
- AGAOGLU, Adalet
- AGAOGLU, Samet
- AKBAL, Oktay
- AKIN, Gulten
- AKIN, Sunay
- AKSAL, Sabahattin Kudret
- ALI, Sabahattin
- ALKAN, Elif Su
- ALOVA, Erdal
- ALTAN, Ahmet
- ALTAN, Cetin
- ALTIOK, Metin
- ANAR, Ihsan Oktay
- ANDAY, Melih Cevdet
- ARAL, Inci
- ARDITTY-PULLER, Gentille
- ARIF, Ahmet
- ARZIK, Nimet
- ASAF, Ozdemir
- ASENA, Orhan
- ATASU, Erendiz
- ATAY, Oguz
- ATILGAN, Yusuf
- AYHAN, Ece
- AYKOL, Esmahan
B
- BABUR SAH
- BAKI
- BALEL, Mustafa
- BARUT, Ali Asker
- BASARAN, Ali Ekber
- BATUR, Enis
- BAYDAR, Sami
- BAYKURT, Fakir
- BAYRAMOGLU, Fuat
- BEHRAM, Nihat
- BEHRAMOGLU, Ataol
- BEKIR, Ilhami
- BEKTAS, Habib
- BENER, Erhan
- BENER, Yigit
- BERK, Ilhan
- BEYATLI, Yahya Kemal
- BIRSEL, Salah
- BORATAV, Pertev
- BUGRA, Tarik
- BURAK, Sevim
C
- CAMLIBEL, Faruk Nafiz
- CANSEVER, Edip
- CAPAN, Cevat
- CELEBI, Asaf Halet
- CELEBI, Evliya
- CELEBI, Yirmisekiz Mehmet
- CELIK, Nevzat
- CENGIZ, Metin
- CENGIZKAN, Ali
- CETIN, Fethiye
- CEVDET, Abdullah
- CHEHABETTIN, Djenab
- CUGENOGLU, Tuncer
- CUMALI, Necati
D
- DADALOGLU
- DAGLARCA, Fazil Husnu
- DAGTEKIN, Seyhmus
- DALOKAY, Vedat
- DEDE KORKUD
- DEMIRAG, Fikret
- DERVIS, Suat
- DILMEN, Gungor
- DINO, Abidine
- DIRANAS, Ahmet Muhip
- DOYRAN, Turhan
- DRANAS, Ahmed Muhip
- DUNDAR, Orhan
- DURBAS, Refik
- DURUEL, Nurse
E
- EDGU, Ferit
- ELOGLU, Metin
- EMRE, Gultekin
- EMRE, Yunus
- ERAY, Nazli
- ERBAS, Sukru
- ERBIL, Leyla
- ERCAN, Enver
- ERDOGAN, Asli
- ERGINOZ, Murat Ayac
- ERHAN, Ahmet
- ERKEK, Hasan
- ERSOY, Mehmed Akif
- ERTEM, Sadri
- ESENDAL, Memduh Sevket
- EVLIYAGIL, Necdet
- EYUBOGLU, Bedri Rahmi
- EYUBOGLU, Sabahattin
F
G
G
H
-
I
K
- K., Tarik Dursun
- KACAN, Metin
- KANETT0, Vivet
- KANIK, Orhan Veli
- KARACAOGLAN
- KARACOBAN, Aytekin
- KARAKOC, Sezai
- KARAOSMANOGLU, Yakup Kadri
- KARASU, Bilge
- KARAY, Refik Halit
- KAVUKCU, Cemil
- KAYACAN, Feyyaz
- KEMAL, Namik
- KEMAL, Orhan
- KEMAL, Tahir
- KEMAL, Yachar
- KESKIN, Ali
- KESKIN, Yildirim
- KILICKAYA, Sema
- KIRIKKANAT, Mine G.
- KISAKUREK, Necip Fazil
- KOCAGOZ, Samim
- KOROGLU
- KUBAT, Semsettin
- KUDAR, Hasan
- KULEBI, Cahit
- KUR, Pinar
- KUTLAR, Onat
L
M
M
N
O
- OGUZCAN, Umit Yasar
- OLPAK, Mustafa
- OREN, Aras
- ORHON, Orhan Seyfi
- OZ, Erdal
- OZAKIN, Aysel
- OZDAMAR, Emine Sevgi
- OZDEN, Yekta Gungor
- OZEL, Ismet
- OZLU, Demir
- OZLU, Tezer
- OZTURK, Asim
- OZYALCINER, Adnan
P
R
S
- SABA, Ziya Osman
- SAFA, Peyami
- SAHIN, Osman
- SARAC, Tahsin
- SAVASCI, Fethi
- SELCUK, Ilhan
- SENOCAK, Zafer
- SEYDI, Ali Reis
- SEYFETTIN, Omer
- SHAFAK, Elif
- SILAY, Celal
- SOMER, Mehmet Murat
- SOYSAL, Sevgi
- SUREYA, Cemal
T
- TANER, Haldun
- TANPINAR, Ahmet Hamdi
- TANYOL, Tugrul
- TARANCI, Cahit Sitki
- TARHAN, Abdulhak Hamid
- TECER, Ahmed Kudsi
- TEKIN Latife
- TEKINAY, Alev
- TELLI, Ahmet
- TEVFIK, Riza
- TURKELI, Nala
U
V
Y
- YASIN, Mehmet
- YAVUZ, Hilmi
- YIGITER, Umran Nazif
- YILDIRIM, Huseyin
- YILDIZ, Bekir
- YILMAZ, Karahan
- YILMAZ, Levent
- YUCE, Ali
- YUCEL, Can
- YUCEL, Tahsin
- YURDAKUL, Mehmet Emin
Z
Haut de page >