PAMUK, Orhan
[TURQUIE] (Istanbul, 1952). Né dans une famille de la bourgeoisie francophile,
il a étudié au lycée américain d’Istanbul (Robert College) avant de commencer
des études techniques, puis d’architecture et finalement de journalisme.
Écrivain résident à l’université d’Iowa, il a également enseigné dans plusieurs
universités nord-américaines. Il a publié une dizaine de livres qui sont devenus
pour la plupart des best-sellers en Turquie et ont été traduits dans le monde
entier. Prix Nobel de littérature 2006, il est également lauréat des trois plus
grands prix littéraires turcs, du prix France-Culture 1995, du prix du meilleur
livre étranger du New York Times 2004, du prix de la paix de l’Union des
libraires allemands 2005 et du Prix Médicis étranger 2005.
ANTHOLOGIES / REVUES
* Texte, dans Istanbul rêvée, Istanbul réelle, Paris, L’Esprit des
péninsules, 1998.
* « Beyoglu », dans Meet n°8, Saint-Nazaire, 2004.
* « C’est où l’Europe », essai extrait du recueil Öteki Renkler [Autres
couleurs] (1999), traduit par Rémi Gauvain, Zehra Şahin et Madeleine Zivaco,
dans Siècle 21 n°8, Paris, L’Esprit des péninsules, 2006.
LIVRES (Traductions)
— La Maison du silence (Sessiz Ev, 1983), roman, traduit du turc
par Münevver Andaç. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1988,
408 pages, 23 €
Un tout petit port turc, désert l’hiver, envahi par
les touristes l’été. À l’écart des luxueuses villas des nouveaux riches, une
maison tombant en ruine. Un nain y veille sur une très vieille femme, qui passe
ses jours et ses nuits à évoquer sa jeunesse et à ressasser ses griefs. Ils
vivent côte à côte dans le silence sur les secrets qu’ils partagent, dans la
haine et la solitude. Comme chaque été, les trois petits-enfants de la vieille
dame viennent passer quelques jours chez elle : un intellectuel désabusé et
alcoolique, une étudiante progressiste et idéaliste, un lycéen arriviste, rêvant
de la réussite à l’américaine. Leur séjour sera bref et se terminera par un
drame, causé autant par les conditions politiques des années 1975-1980 que par
le passé de la famille. Le récit dresse un tableau lucide de l’histoire des cent
dernières années de la Turquie et pose adroitement une question très actuelle
pour les pays du Proche-Orient : l’occidentalisation a-t-elle échoué ? Quels en
ont été les résultats, quelle est la part de cette évolution dans les conflits
de générations comme dans les rapports droite-gauche en politique ? [Quatrième
de couverture]
— Le Château blanc (Beyaz Kale, 1985), roman, traduit du turc par
Münevver Andaç. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1996,
204 pages, 16 €
* Réédition : Éditions Gallimard, « Folio » n°3291, 1999, 272 pages, 5.60 €
Le narrateur est un Italien de vingt ans, féru d’astronomie et de mathématiques.
Capturé par des marins turcs, il se dit médecin, et est offert comme esclave à
un hodja, un savant. Le Maître et l’esclave se ressemblent de manière
effrayante, éprouvent une méfiance immédiate l’un pour l’autre. Mais ils ne se
séparent pas, vivent ensemble, travaillent ensemble, quotidiennement, d’abord
sur la pyrotechnie, ensuite sur une horloge, enfin sur une redoutable machine de
guerre pour Mehmet IV, sultan de 1648 à 1687. Mise à l’essai sur un château
blanc, la machine ne fonctionne pas. Craignant pour sa vie, le Maître usurpe
l’identité du narrateur. Celui-ci reste à Istanbul, devient le Maître. Des
années plus tard, il entend parler de l’Autre, comme d’un ancien esclave capturé
par des marins turcs, et qui s’est évadé... [Quatrième de couverture]
— Le Livre noir (Kara Kitap, 1990), roman, traduit du turc par
Münevver Andaç. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1995,
480 pages, 24.50 €
* Réédition : Éditions Gallimard, « Folio » n°2897, 1996, 720 pages, 9.20 €
Pendant une semaine, jour et nuit dans Istanbul, un jeune avocat, Galip, part à
la recherche de sa femme Ruya, qu’il aime depuis l’enfance, et qui lui a laissé
une lettre mystérieuse : est-ce un jeu ? un adieu ? Dans le fol espoir de la
retrouver, il fouille ses souvenirs et le passé militant de Ruya. Il lit et
relit les écrits de Djélâl, le demi-frère de sa femme – un homme secret qu’il
admire. Mais lui aussi semble avoir disparu. À la recherche des deux êtres qu’il
aime, Galip est en même temps en quête de sa propre identité et, bientôt, de
celle d’Istanbul, présentée ici sous un aspect singulier : toujours enneigée,
boueuse et ambiguë, insaisissable. [Quatrième de couverture]
— La Vie nouvelle (Yeni Hayat, 1995), roman, traduit du turc par
Münevver Andaç. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1999,
320 pages, 19.90 €
* Réédition : Éditions Gallimard, « Folio » n°3428, 448 pages, 6.60 €
« Un jour, j’ai lu un livre, et toute ma vie en a été changée. » Osman, le jeune
narrateur, est bouleversé par la lecture d’un livre mystérieux. Il est amoureux
de Djanan qui, comme lui, cherche à comprendre les secrets du livre, mais Djanan
aime Mehmet. Lorsque celui-ci et la jeune fille disparaissent, Osman part à leur
recherche, comme à la quête de la vie nouvelle promise par l’ouvrage qui
l’obsède. Pendant ses années d’errance à travers la Turquie profonde, Osman
reste animé du même amour fou et du même espoir. Jusqu’au jour où il comprend
que ce monde nouveau tant désiré n’est peut-être rien d’autre que la mort... [Quatrième
de couverture]
— Mon nom est Rouge (Benim Adım Kırmızı, 1998), roman, traduit du
turc par Gilles Authier. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 2001,
576 pages, 27.50 €
* Réédition : Éditions Gallimard, « Folio » n°3840, 2003, 752 pages, 9.70 €
Istanbul, en cet hiver 1591, est sous la neige. Mais un cadavre, le crâne
fracassé, nous parle depuis le puits où il a été jeté. Il connaît son assassin,
de même que les raisons du meurtre dont il a été victime : un complot contre
l’Empire ottoman, sa culture, ses traditions et sa peinture. Car les
miniaturistes de l’atelier du Sultan, dont il faisait partie, sont chargés
d’illustrer un livre à la manière italienne...
Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans
l’univers fascinant de l’Empire ottoman de la fin du XVIe siècle, et
nous tient en haleine jusqu’à la dernière page par un extraordinaire suspense.
Une subtile réflexion sur la confrontation entre Occident et Orient sous-tend
cette trame policière, elle-même doublée d’une intrigue amoureuse, dans un récit
parfaitement maîtrisé. Un roman d’une force et d’une qualité rares. [Quatrième
de couverture]
— Neige (Kar, 2002), roman, traduit du turc par Jean-François
Pérouse. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 2005, 488 pages, 22.50 €
* Réédition : Éditions Gallimard, « Folio » n°4531, 2007, 640 pages, 8.20 €
Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, une
petite ville provinciale endormie d’Anatolie. Pour le compte d’un journal
d’Istanbul, il part enquêter sur plusieurs cas de suicide de jeunes femmes
portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipek, ancienne
camarade de faculté fraîchement divorcée. À peine arrivé dans la ville de Kars,
en pleine effervescence en raison des prochaines élections, il est l’objet de
diverses sollicitudes : le chef de la police locale, la sœur d’Ipek, l’islamiste
radical Lazuli vivant dans la clandestinité, ou l’acteur républicain Sunay, tous
essaient de le rallier à leur cause. Mais Ka avance, comme dans un rêve, voyant
tout à travers le filtre de son inspiration poétique retrouvée, stimulée par sa
passion grandissante pour Ipek, et le voile de neige qui couvre la ville.
Jusqu’au soir où une représentation théâtrale se transforme en putsch militaire
et tourne au carnage.
Un extraordinaire roman à suspense qui, jouant habilement avec des sujets
politiques très contemporains, comme l’identité de la société turque et la
nature du fanatisme religieux, surprend par ce ton poétique et nostalgique qui,
telle la neige, nimbe chaque page. [Quatrième de couverture]
— Istanbul, souvenirs d’une ville (İstanbul. Hatıralar ve Şehir,
2003), essai, traduit du turc par Savas Demirel, Valérie Gay-Aksoy et
Jean-François Pérouse. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 2007,
448 pages, 22 €
Évocation d’une ville, roman de formation et réflexion sur la mélancolie,
Istanbul est tout cela à la fois. Au fil des pages, Orhan Pamuk se remémore ses
promenades d’enfant, à pied, en voiture ou en bateau, et nous entraîne à travers
ruelles en pente et jardins, sur les rives du Bosphore, devant des villas
décrépies, dessinant ainsi le portrait fascinant d’une métropole en déclin.
Ancienne capitale d’un vaste empire, Istanbul se cherche une identité, entre
tradition et modernité, religion et laïcité, et les changements qui altèrent son
visage n’échappent pas au regard de l’écrivain, fin connaisseur de son histoire,
d’autant que ces transformations accompagnent une autre déchirure, bien plus
intime et douloureuse, provoquée par la lente désagrégation de la famille Pamuk
– une famille dont les membres, grands-parents, oncles et tantes, ont tous vécu
dans le même immeuble – et par la dérive à la fois financière et affective de
ses parents.
Dans cette œuvre foisonnante, magistralement composée et richement illustrée,
Orhan Pamuk nous propose de remonter avec lui le temps de son éducation
sentimentale et, in fine, de lire le roman de la naissance d’un écrivain.
[Quatrième de couverture]
ÉTUDES
* « Dossier Orhan Pamuk », dans Oluşum / Genèse n°104-105, Nancy,
2006.
[Textes de Deniz Sylvestre, Orhan Pamuk, Bernard Delmas, Nicolas Bourcier, Buket
Asci, Ertuğrul Özkök, Manuel Citak, Erdal Atabek, Gül Ilbay, Georges Daniel].
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Dictionnaire des auteurs
Dictionnaire
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