OZDAMAR, Emine Sevgi
[TURQUIE] (Malatya, 1946). Emine Sevgi Özdamar. Comédienne et metteur en scène,
dramaturge, nouvelliste et romancière. En 1966, elle émigre à Berlin-Est où elle
travaille avec les metteurs en scène Benno Besson, Manfred Karge et surtout
Matthias Langhoff (avec qui elle joue également en France) et tourne dans divers
films.
* Bibliographie : Karagöz in Alamania, théâtre (1982), Mutterzunge,
nouvelles (1990), Keleoğlan in Alamania, théâtre (1991), Das Leben ist
eine Karawanserei, hat zwei Türen, aus einer kam ich rein, aus der anderen ging
ich raus (La Vie est un caravansérail, elle a deux portes, par l’une je
suis entrée, par l’autre je suis sortie), roman (1992), Die Brücke vom
Goldenen Horn (Le Pont de la corne d’or), roman (1998), Der Hof im
Spiegel, nouvelles (2001), Seltsame Sterne starren zur Erde, roman
(2003).
LIVRES (Traductions)
— La Vie est un caravansérail, elle a deux portes, par l’une je suis entrée,
par l’autre je suis sortie (Das Leben ist eine Karawanserei, hat zwei
Türen, aus einer kam ich rein, aus der anderen ging ich raus, 1992), traduit
de l’allemand par Colette Kowalski. [Carouge, Suisse], Éditions Zoé,
« Littératures d’émergence », 1997, 19.82 €
* Réédition : [Paris], Éditions Le Serpent à Plumes, « Motifs » n°174, 2003,
450 pages, 8 €
Écrit à la première personne, ce roman qui emprunte son titre à un proverbe
derviche raconte avec une drôlerie vivifiante les premières années d’une jeune
Turque, née juste après la Seconde Guerre mondiale. Il commence dans un train et
dans le ventre maternel et s’achève dix-neuf ans plus tard dans un autre train
qui emmène l’héroïne en Allemagne. Entre deux se déroule un long tapis fait de
motifs bigarrés. Ce sont des villes avec leurs ruelles, leurs maisons de bois ou
de pierre – Istanbul, Bursa, Ankara, car la famille déménage souvent pour fuir
les créanciers du père. Ce sont la mère, la grand-mère, les voisines, les folles
et les prostituées, figures d’un monde où les femmes sont très libres entre
elles, mais risquent encore d’être mariées à treize ans. C’est Atatürk qui
côtoie « Humprey Pokart », l’aspirine qui concurrence les formules des
guérisseuses. Ce sont les innombrables morts pour qui prie l’héroïne. Ce sont
encore et surtout les mots : « mots-images » que la grand-mère tire du Coran,
mots de tous les jours, comptines, chansons. Ils habitent le récit autant que
les personnages et forment un long cortège d’expressions originales qui
accompagne longtemps le lecteur. [Quatrième de couverture]
— Le Pont de la corne d’or (Die Brücke vom Goldenen Horn, 1998),
roman, traduit de l’allemand par Nicole Casanova. [Paris], Éditions Pauvert,
2000, 448 pages, 21.35 €
« Emine Sevgi Özdamar, dans ce beau roman autobiographique, raconte son périple
de jeune fille turque au caractère entier. Berlin, 1966. Elle a dix-neuf ans,
rêve de devenir comédienne et a déjà travaillé au théâtre pour la jeunesse
d’Istanbul. Elle se lance dans l’aventure, le temps de voir autre chose,
d’échapper aux traditions pesantes de sa famille, de faire peut-être une école
de théâtre. Elle cherche l’eldorado et trouve un emploi d’ouvrière chez
Telefunken, loge avec six femmes turques dans un « fouayé » animé par un
directeur artiste et communiste qui prend en charge son éveil politique et
culturel :Tchekhov, Dostoïevski, Oscar Wilde, Brecht, Marx, Rosa Luxemburg… Elle
tente de perdre le « diamant » - son encombrant pucelage - qu’elle traîne comme
un boulet de servitude. Elle apprendra son métier de comédienne et revêtira la
défroque de Rosa Luxemburg, militant à l’extrême gauche et prêchant aux
paysannes anatoliennes le droit à l’orgasme... Elle épousera la cible du combat
de ses amis : les révoltes étudiantes, le mouvement communiste, l’impérialisme
américain alors en guerre au Vietnam, les juntes militaires grecques et turques.
Ses confessions se terminent en 1975 alors qu’elle repart pour l’Allemagne, sa
terre d’adoption. Roman enchanteur, drôle, plein de fantaisie, Le Pont sur la
corne d’or est un document précieux sur l’immigration turque. Témoignage d’une
déracinée, autoportrait d’une féministe folle de Brecht et de Godard, ce roman
est un plaidoyer pour la rébellion qui scintille d’insolence, comme une corne
d’or. Berlin est une ville dans la tête, et elle en parle comme d’une maison
turque : « Dans les contes, il y a souvent 40 chambres, avec 40 clés. On ne peut
jamais ouvrir la quarantième, et c’est pourtant celle-là qu’il faut ouvrir pour
que l’histoire commence. Berlin, c’est la quarantième chambre. » L’inventivité
verbale est directement martelée par une vie profondément aventureuse. Elle fait
danser les mots avec beaucoup de poésie, d’humanité et d’humour. Elle entraîne
le lecteur dans son univers marqué par la politique, les différences
culturelles, la cruauté, la faiblesse, la bêtise, la solidarité, l’amour. »
(Pascale Arguedas)
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