GURSEL, Nedi
[TURQUIE] (Gaziantep, 1951). Nedim Gürsel. Il a passé son enfance à Balıkesir et
fait ses études secondaires au lycée français de Galatasaray d’Istanbul où il
obtient son baccalauréat en 1970. Il publie très jeune des textes dans des
revues littéraires. Il se rend ensuite à Paris, pour étudier les lettres
modernes à la Sorbonne, et soutient en 1979 sa thèse de littérature comparée sur
Louis Aragon et Nazim Hikmet, sous la direction d’Etiemble. Le coup d’état
militaire de 1980 l’empêche de rentrer dans son pays pendant trois ans. Depuis,
il partage son temps entre Paris, où il enseigne la littérature turque à la
Sorbonne et à l’Institut national des langues et civilisations orientales, et
Istanbul quand il ne séjourne pas dans d’autres pays européens. Il est l’auteur
d’une trentaine de romans, recueils de nouvelles, essais et récits de voyage,
pour la plupart traduits en français et dans de nombreuses autres langues.
« Très vite, Nedim Gürsel va s’inspirer de ses exils successifs, de ce quadruple
enracinement géographique, “ le désert ”, “ la steppe ”, Istanbul, Paris, pour
élaborer une topographie symbolique qui, jusqu’à maintenant, sous-tend tous ses
récits : le “ désert ”, dont l’avancée menace périodiquement les terres
fécondées par l’Homme, métaphore transparente du règne de la terreur et de
l’arbitraire contre lequel, au péril de sa liberté, il se dressa avec d’autres
intellectuels engagés ; “ la steppe ” et son déroulement infini où vagabondent
les rêves de l’enfance, espace obligé de ressourcement pour les écrivains turcs
depuis l’avènement de la république kémaliste ; Istanbul, ventre maternel à la
fois fascinant et répulsif, point d’ancrage du désir et de la nostalgie ; Paris
enfin, capitale de la douleur, de la solitude et de l’exil, mais surtout lieu de
l’écriture – en turc – où, à la suite d’une Nina Berberova, d’un Julio Cortázar,
d’un Jorge Semprun, il s’obstine à proclamer haut et fort qu’une seule patrie
mérite d’être défendue et aimée : la langue maternelle. À l’évidence,
l’enchevêtrement des leitmotive, le jeu de répons serré entre les
différents niveaux spatio-temporels, le foisonnement intertextuel, la
superposition des registres (du lyrisme à l’humour, de l’érotisme au
fantastique, confèrent aux romans et recueils de nouvelles traduits à ce jour en
français et dans une dizaine d’autres langues, une architectonique musicale
immédiatement reconnaissable. » (Anne-Marie Toscan du Plantier, Les belles
étrangères, 1993).
ANTHOLOGIES / REVUES
* Texte sur Nâzim Hikmet, dans Europe, n°547-548, Paris,
novembre-décembre 1974.
* « Au seuil de l’hiver », nouvelle traduite par Anne-Marie Toscan du Plantier,
dans Le Monde, Paris, 30 novembre 1980.
* « L’Atlas », nouvelle traduite par Anne-Marie Toscan du Plantier, dans Le
Monde, Paris, 21 juin 1981.
* « Les lapins du commandant », nouvelle traduite par Anne-Marie Toscan du
Plantier, dans Le Monde, Paris, 19 juin 1983.
* « Au bord de la Corne d’Or », nouvelle traduite par Anne-Marie Toscan du
Plantier, dans Europe n°655-656, Paris, 1983.
* Contribution, Identités culturelles dans les sociétés paysannes d’Europe centrale et
Balkanique, Paris, Maisonneuve et Larose,
1985.
* Texte dans Allemagnes d’aujourd’hui n°93, Paris, 1985.
* « La partie de cache-cache », nouvelle traduite par Anne-Marie Toscan du
Plantier, dans Lettre internationale n°7, Paris, hiver 1985-86.
* « Les mots de l’exil », dans Lettre internationale n°11, hiver 1986-87.
* « Le retour », dans Visages de femmes,
Montpellier, Entailles,
1987.
* « Oiseaux aveugles », dans Révolution africaine,
août 1987.
* Texte, dans L’Oiseau chante d’après le bec qu’il a. Langues et
identités culturelles, la fonction sociale de l’écrivain (Rencontres de
Montreuil, 1987), Montreuil, Souffles / Ville de Montreuil, 1988.
* « Notre mur intérieur », essai, dans Anka n°9,
Cergy, 1989.
* « Avant l’été », nouvelle traduite par Timour
Muhidine et Aysegül Yaraman-Basbugu, suivi d’un entretien avec l’auteur, dans Anthologie de nouvelles turques
contemporaines, Paris, Publisud, 1990.
* Entretien avec Nedim Gürsel, par Celal Özkan, dans Oluşum / Genèse n°4,
Nancy, 1990.
* « Soliman le Magnifique, l’ombre de Dieu sur la Terre », dans Oluşum /
Genèse n°5, Nancy, 1990.
* « Dix ans de “ seme-iner ” avec Louis Bazin », dans Oluşum / Genèse n°12-13, Nancy, 1991.
* Contribution : « Yunus Emre, à l’occasion du 750ème anniversaire de sa
naissance », Anka n°15, Cergy, automne 1991.
* « Regards contemporains sur Yunus Emre », dans Yunus Emre. Message
universel, Paris, Inalco, « Colloques Langues ’O », 1992.
* « Timour Muhidine et son rocher », dans Oluşum / Genèse n°27, Nancy,
1993.
* Poème, dans Oluşum / Genèse n°32, Nancy, 1994.
* « Tu n’a rien vu à Sarajevo », traduit par Zühâl Türkan, dans Les Temps
Modernes n°583, Paris, août-septembre 1995.
* Extrait du Roman du Conquérant (Boğazkesen) ; « Le Roman du
Conquérant » (Tarih ve Kurmaca), de Timour Muhidine ; « Un écrivain à
cheval sur Istanbul et Paris » de Nedim Gürsel, dans Oluşum / Genèse n°41, Nancy, 1996.
* « Un nouveau romantisme qui ne désespère jamais de l’homme », dans Oluşum /
Genèse n°42, « Nâzim Hikmet », Nancy, 1996.
* « Le meurtre eut lieu à Sarajevo » (Cinayet Saraybosna’da işlendi),
récit ; « Les lapins du commandant » (Komutanın tavşanları), nouvelle,
dans Oluşum / Genèse n°47, Nancy, 1997.
* Texte dans le « Dossier Loti-Stamboul », Oluşum / Genèse n°48-49-50,
Nancy, 1997.
* Texte dans Istanbul rêvée, Istanbul réelle, Paris, L’Esprit des
péninsules, 1998.
* Texte dans le dossier « Les Grecs et les Turcs : images et perceptions », Oluşum / Genèse n°60-61, Nancy, 1999.
* « Hôtel du désir » (1995), traduit par Timour Muhidine, dans Paristanbul,
Paris, L’Esprit des péninsules, 2000.
* Texte, dans Autodafé n°1, automne 2000, Paris, Denoël, 2000.
* Extrait de Les Turbans de Venise (Resimli dünya), dans Oluşum
/ Genèse n°73, Nancy, 2001.
* « La Première Femme » (Ilk Kadin, 1983), roman, traduit du turc par
Anne-Marie Toscan du Plantier, dans Istanbul. Rêves de Bosphore, Paris,
Omnibus, 2001.
* Texte, dans Autodafé n°3-4, 2003, Paris, Denoël, 2003.
* « Le proscrit », dans Meet n°8, Saint-Nazaire, 2004.
* Extrait de Au pays des poissons captifs (Sağ salim kavuştuk) et
« Discours de remerciements », dans Oluşum / Genèse n°90, Nancy, 2005.
* « Une femme charitable », nouvelle extraite de L’Amour l’après-midi (Öğleden
Sonra Aşk, 2002), traduite par Pierre Flamain, dans Siècle 21 n°8,
Paris, L’Esprit des péninsules, 2006.
* « Retour dans les Balkans » (Vardar’in kiyisinda), dans Oluşum /
Genèse n°100, Nancy, 2006.
LIVRES (Traductions)
— Un long été à Istanbul (Uzun Sürmüş Bir Yaz, 1975), récit,
traduit du turc par Zeynep Tolgay-Bozdemir et Anne-Marie Toscan du Plantier ;
préface d’Étiemble. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1980,
216 pages, épuisé.
* Rééditions : Éditions Gallimard, « L’Étrangère», 1991, 224 pages, 8.40 € / Éditions Gallimard, « L’Imaginaire » n°543, 2007, 224 pages, 7.50 €
« Dans ce livre, j’ai parlé d’une période de répression qui s’était ouverte
après le coup d’État militaire du 12 mars 1971. J’ai voulu décrire non seulement
cette répression, mais également la proximité de la mort pour ma génération. Une
génération qui voulait changer le monde, qui était révoltée, qui avait des
idéaux, un but dans la vie. C’est dans l’action que cette génération voulait
réaliser ce but. C’est d’ailleurs mon livre le plus politique. À l’époque, je
croyais que la littérature pouvait changer quelque chose, qu’elle pouvait
contribuer au changement de la société et des hommes. Maintenant, je ne suis pas
aussi optimiste. » Ce livre est l’occasion de réaffirmer la force de la mémoire
et de la conscience de l’homme libre. Pour Nedim Gürsel, aucun bourreau ne
parviendra à nous voler les souvenirs qui peuplent notre imaginaire, et qui nous
empêchent d’abdiquer devant la fatalité. [Quatrième de couverture]
— Les Lapins du commandant (Komutanın Tavşanlari), nouvelles,
traduit du turc par Anne-Marie Toscan du Plantier. [Paris], Éditions Temps
actuels, 1985, 142 pages, épuisé.
* Réédition : [Paris], Éditions du Seuil, « Points » n°366, 1997, 142 pages, 4.95 €
Table des matières : Première partie. La steppe :
« Les lapins du commandant », « La comparution - Seconde partie. Les villes :
« Istanbul mon amour », « Au bord de la Corne d’Or », « Au seuil de l’hiver »,
« Une maison à Athènes » (traduit par François Georgeon), « Place Pouchkine »,
« La chambre de Raskolnikov, « Le parc Montsouris », « Dans les chambres »,
« L’atlas », « La Casbah », « La chute d’Icare », « Le pont »].
Un jeune homme vêtu d’un costume militaire, conscrit
esseulé, veille sur les collines de Turquie. Derrière les grilles du parc
Mont-souris, un écrivain trouve refuge. Une femme et un homme s’aiment dans une
chambre, sous les toits de Paris. La douleur de l’exil est souvent évoquée au
long de ces nouvelles. Mais aussi le voyage, depuis Istanbul jusqu’à Moscou,
depuis Alger jusqu’à Paris. Et l’amour, encore, qui est selon l’auteur « à
l’origine des maisons et des chambres... »
Après Un long
été à Istanbul, Nedim Gürsel nous propose
à travers cette suite de récits un fil d’Ariane tenace : la difficulté d’être,
non seulement dans la Turquie d’aujourd’hui écrasée par l’oppression, mais aussi
en terre d’exil, une fois coupé de la patrie et de la langue maternelle. En même
temps se profile la nostalgie d’une femme aimée qui toujours se dérobe, la
nécessité d’errer fiévreusement de ville en ville pour y évoquer d’autres
victimes de la tyrannie : Nâzim Hikmet mort à Moscou loin de son pays,
Dostoïevski de retour du bagne, déambulant hébété dans les rues de
Saint-Pétersbourg sous les traits de Raskolnikov, les combattants de la Casbah
pendant la Bataille d’Alger. Et enfin, plane, lancinant, le souvenir d’Istanbul,
planté comme un fer rouge dans la mémoire du narrateur. [Quatrième de
couverture]
— La Première femme (Ilk Kadin, 1983), roman, traduit du turc par
Anne-Marie Toscan du Plantier. [Paris], Éditions du Seuil, « Méditerranée »,
1986, 138 pages, épuisé.
* Réédition : Éditions du Seuil, « Points » n°648, 1994, 138 pages, 4.95 €
Une journée particulière dans la vie d’un lycéen
d’Istanbul, fraîchement débarqué d’Anatolie : en proie à la « solitude musulmane
de ses seize ans », il se rend pour la première fois au bordel, tandis qu’à son
insu sa mère meurt dans une lointaine bourgade de la steppe. Avec en
contre-chant les interventions du narrateur, qui n’est autre que cet adolescent,
quelques années plus tard à Paris, quatre figures féminines vont peu à peu se
superposer : la putain, la mère, l’héroïne d’une vieille légende turque, et
Istanbul, la « veuve encore pucelle après mille épousailles », la Ville par
excellence. [Quatrième de couverture]
— Nâzim Hikmet et la littérature populaire turque, préface de Louis
Bazin, essai. [Paris], Éditions L’Harmattan, 1987, 196 pages, 16.80 €
— Istanbul, un guide intime ; photographies de Josef Koudelka. [Paris],
Éditions Autrement, « L’Europe des villes rêvées » n°28, 1989, 80 pages, ill.,
épuisé.
— Le Dernier tramway. Nouvelles de l’exil et de l’amour (Son Tramvay,
1988), traduit du turc par Anne-Marie Toscan du Plantier et Timour Muhidine.
[Paris ], Éditions du Seuil, « Méditerranée », 1991, 214 pages, 18.20 €
* Réédition : Éditions du Seuil, « Points » n°243, 1996, 200 pages, 5.50 €
Table des matières : De l’exil :
« Le dernier tramway », « Le cimetière des livres non écrits », « Le mouchoir »,
« Le tunnel », « Au cimetière musulman », « Histoire de Mustafa le Solitaire et
du peuplier », « La mort dans le champ de blé », « Les fantômes de la place
Navone », « Un visage méditerranéen » (traduit par Timour Muhidine), « Le
prix », « Le retour » - De l’amour :
« Istanbul, agapi mou », « Le miroir », « Au bord du lac », « L’été dernier »,
« Les maisons », « Le rassemblement des Trépassés », « Avant l’été » (traduit
par Timour Muhidine), « L’aéroport », « La femme sur la plage - En guise de conclusion :
« Les mots de l’exil » (écrit directement en français).
Comme un air obsédant, une eau corrosive qui
s’insinue partout, deux thèmes circulent souterrainement dans cette suite de
nouvelles et les relient les unes aux autres : la perte d’une femme aimée aux
multiples visages, et la dure condition de l’Étranger, coupé de son pays, de sa
langue maternelle, rongé par la nostalgie. Apparaissent tour à tour des
personnages inoubliables : l’ouvrier Mustafa amoureux d’un peuplier, Mme
Souslova trottinant derrière sa chienne sur les berges du canal de l’Ourcq, et
le narrateur – protéiforme –, séquestré un soir dans l’hôtel de Sens par un
bibliothécaire flicard, évoquant la mort de son père et le vieil Istanbul dans
un tramway de nuit à Amsterdam, ou mêlé à un reportage rocambolesque sur la fin
atroce d’une famille d’immigrés turcs.
Nedim Gürsel jongle, avec le temps et l’espace, se
faisant le chantre d’une mémoire douloureuse, d’un exil déchirant aux dimensions
métaphysiques – non seulement subi mais voulu – à travers lequel il est sans
doute possible de se réali ser pleinement. [Quatrième de couverture]
— Un Turc en Amérique. Journal des deux rives (Pasifik Kıyısında,
1991), traduit du turc par Zühal Türkkan, traduction revue par l’auteur.
[Paris], Éditions Publisud, « Des Orients », 1997, 106 pages, épuisé.
Journal de voyage, mais aussi radiographie des impressions, passions, rencontres
d’un écrivain itinérant. En deux parties : la côte Ouest, San Francisco et ses
alentours, quelques rencontres avec des mythes vivants : Henry Miller, Lawrence
Ferlinghetti ; la côte Est telle que l’auteur l’a vécue en 1990-1991. [Quatrième
de couverture]
— Paysage littéraire de la Turquie contemporaine, essai. [Paris],
Éditions L’Harmattan, 1993, 172 pages, 15 €
Table des matières : Introduction - Table des conventions graphiques - Paysage littéraire de la
Turquie contemporaine - Un étranger dans la steppe anatolienne - L’univers de
Sait Faik : « Une solitude au goût de melon vert » - Un écrivain turc en Europe
- Un nouveau romantisme qui ne désespère jamais de l’homme - L’Épopée du cheik Bedreddine de Nâzïm Hikmet - Portraits de paysans dans Paysages Humains de Nâzïm Hikmet - Regards contemporains sur Yunus Emre - Le chaman du Taurus - Les Seigneurs de l’Akçasaz :
roman d’une période de transition - Yaşar Kemal, fils d’Homère, scribe de L’Épopée du fils de l’aveugle - Le discours épique dans le nationalisme de Ziya Gökalp - L’univers de Mario
Levi : l’exil et l’écriture - À propos de quelques personnages juifs dans la
littérature turque contemporaine - La littérature turque en France
(Bibliographie)].
Recourir au passé – proche ou lointain – pour
éclairer le chatoiement complexe du présent. En d’autres termes, puiser aux
racines afin de dévoiler la richesse et la diversité du paysage littéraire,
c’est ce que Nedim Gürsel a entrepris dans cet ouvrage, présentant pour la
première fois au lecteur français une série de points de repère dans une
littérature encore largement méconnue. Il fallait évoquer l’importance capitale
d’un Yunus Emre (XIIIème siècle), mais aussi d’un idéologue comme Ziya Gökalp, pour permettre de
comprendre les fondements des classiques du XXème siècle que sont Nâzïm Hikmet, Sait Faik et Yaşar Kemal. L’auteur a su également
mettre en valeur des aspects plus discrets de cette littérature née aussi des
exilés comme Demir Ôzlü ou de ceux qui ont choisi de donner la parole aux
« minoritaires », de Sevim Burak à Mario Levi. Mais que l’on ne s’y trompe pas :
c’est par ce mouvement de balancier entre l’Anatolie romanesque et les
« marges » de la création que s’affirme la force de la littérature turque. [Quatrième de couverture]
— Hôtel du désir (Pinar). Texte français-turc, récit, traduit par
Timour Muhidine, suivi d’un entretien de l’auteur avec Bernard Bretonnière.
[Saint-Nazaire], Éditions Arcane 17 / Éditions de la MEET (Maison des écrivains
étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire), 1995, 64 pages, épuisé.
— Le Journal de Saint-Nazaire, traduit du turc par Zühâl Türkhan.
[Saint-Nazaire], Éditions de la MEET (Maison des écrivains étrangers et des
traducteurs de Saint-Nazaire), 1995, 116 pages, épuisé.
— Le Roman du conquérant (Boğazkesen / Fatih’in Romanı, 1995),
roman, traduit du turc par Timour Muhidine, traduction revue par l’auteur.
[Paris], Éditions du Seuil, 1996, 264 pages, 19.10 €
* Réédition : Éditions Seuil, « Points » n°692, 1999, 302 pages, 6.95 €
En 1453, Mehmed II, au terme d’une longue
confrontation entre Ottomans et Byzantins, met le siège devant Constantinople et
conquiert cette cité mythique où, depuis tant de siècles, se joignent et se
heurtent Asie et Europe, Orient et Occident, musulmans et chrétiens. Un écrivain
contemporain, réfugié dans une vieille maison ottomane, face à la citadelle
construite par Mehmed sur le Bosphore, met tout son art à ressusciter la haute
figure du conquérant et cette période complexe et passionnante où l’Histoire
bascule, avec des répercussions jusqu’à nos jours. Mais une jeune femme qui fait
irruption dans sa vie le pousse vers un délire qui ressemble à celui de son
roman.
Ample et précis, lyrique et truculent, toujours
inspiré, toujours exact, puissamment évocateur, le roman de Nedim Gürsel est la
plus belle introduction à la Turquie d’hier et d’aujourd’hui, et spécialement à
Istanbul. [Quatrième de couverture]
— La Mort de la mouette, nouvelle traduite du turc par l’auteur, suivie
de Pénélope, nouvelle traduite par Mireille Jacotin, Süleyman Durmaz et R. Ninio, traduction revue
par l’auteur, et Oiseaux aveugles, nouvelle traduite par Timour Muhidine ;
illustrations de Utku Varlik. [Saint-Clément-de-Rivière, Hérault], Éditions Fata
Morgana, « Archipels », 1997, 46 pages, épuisé.
— Le Mouvement perpétuel d’Aragon. De la révolte dadaïste au monde réel
(traduit en turc par Nermin Saatçioğlu, en 2000, sous le titre : Aragon
Başkaldırıdan Gerçeğe). [Paris], Éditions L’Harmattan, « Espaces
littéraires », 1997, 196 pages, 14.50 €
— Paroles dévoilées. Les femmes écrivent. Anthologie de la littérature
féminine turque, édition de Nedim Gürsel, traduit du turc par G. Dino, N.
Gürsel, T. Muhidine et al. [Paris], Éditions Arcantère / Unesco, 1997,
280 pages, épuisé.
— Retour dans les Balkans (Balkanlara Dönüş, 1995), traduit du
turc par Zühal Turkhan. [Ottignies, Belgique], Éditions Quorum, « Le point du
jour », 1997, 160 pages, 15.09 €
— Istanbul, par Laurence Lamour, Nedim Gürsel, Michel Balivet. [Paris],
Éditions Autrement, « Guides Autrement », 1999, 264 pages, 13.95 €
— Le Derviche et la ville, illustrations de Abidine. [Saint-Clément-de-Rivière,
Hérault], Éditions Fata Morgana, 2000, 48 pages, épuisé.
— Trois écrivains turcs dans une chambre au bord de l’Océan (Okyanusa
bakan bir odada üç Türk yazarı / Saint-Nazaire yabancı yazarlar ve
çevirlmenler evi). Entretiens avec Enis Batur, Nedim Gürsel et Tahsin Yücel.
Bilingue turc-français, traduit par Esra Atuk. [Saint-Nazaire,
Loire-Atlantique], Éditions de la MEET (Maison des écrivains étrangers et des
traducteurs de Saint-Nazaire) / [Istanbul], Institut français d’Istanbul, Yapı
Kredi, 2000, 80 pages, épuisé.
— Le Voyage de Candide à Istanbul. Bilingue turc-français, traduit par
Esther Heboyan-De Vries. [Chambéry], Éditions COMP’ACT / [Ferney-Voltaire] L’Auberge
de l’Europe, « La visite d’auteur », 2001, 110 pages, 14 €
« On médite souvent sur la dernière phrase du texte de Voltaire, sur le sens à
donner à ce jardin qu’il faudrait finalement cultiver. Mais ce qu’on retient de
Candide c’est le mouvement, le rythme et les emportements. Ce n’est pas
l’immobilité du jardinier qui nous fascine, mais les déplacements de
l’inaltérable jeune homme, ses arrachements et ses découvertes. L’éternel
voyageur, promis aux aventures, est projeté cette fois-ci entre Venise et
Istanbul. La mer est haute, ça roule, ça tangue et ça ballotte. Les rencontres
sont extravagantes, la cruauté est au rendez-vous et Candide est toujours aussi
désarmant. Nedim Gürsel tient la barre avec un plaisir contagieux et nous
conduit dans un monde que Voltaire aurait aimé arpenter. » (Hervé Loichemol) [Quatrième
de couverture]
— Les Turbans de Venise (Resimli Dünya, 2000), roman, traduit du
turc par Timour Muhidine, traduction revue par l’auteur. [Paris], Éditions du
Seuil, 2001, 376 pages, 21.40 €
* Réédition : Éditions du Seuil, « Points » n°1077, 2003, 390 pages, 8.50 €
Dans Venise la rouge, l’historien de l’art Kâmil
Uzman recherche les traces de la présence ottomane qu’ont léguées des siècles de
peinture. Il ignore que son séjour d’études se transformera en voyage
initiatique : revivant les étapes de son existence à travers les tableaux qu’il
contemple et analyse, il va peu à peu se laisser emporter par une passion
dévorante pour une jeune bibliothécaire. Venise occupe ici une place centrale.
Mais Istanbul et les souvenirs d’enfance qui hantent Kâmil reviennent sans cesse
en contrepoint. Les portraits des peintres de la famille Bellini renvoient le
professeur d’université turc aux errances et aux coïncidences de sa vie
solitaire : ainsi l’étrange présence qui l’accompagne sur les façades des
palais, les enturbannés de Venise.
Ce roman à l’architecture ample, qui mêle l’histoire
des Bellini à celle d’un personnage contemporain, révèle un nouvel aspect de
Nedim Gürsel : la synthèse effectuée entre les arts permet une autre vision du
rapport entre l’Orient et l’Occident. L’auteur propose avec ce livre un récit
érudit et ambitieux qui passionnera tous les amoureux de Venise, de la Turquie
et de la peinture. [Quatrième de couverture]
— Mirages du Sud, récits, traduit du turc par Marie Davée. [Paris],
Éditions L’Esprit des Péninsules, 2001, 160 pages, 15.24 €
* Réédition : [Paris], Éditions du Seuil, « Points » n°1357, 2005, 160 pages, 5.50 €
Table des matières : « Hallucination à Konya », « Chez les nomades du Taurus », « Dans les feux de
la Çukurova » (traduit par Sylvie Serdaroglu), « Au royaume des pierres »,
« L’automne à Belgrade, l’été à Sarajevo », « Mirages du Sud », « Au-delà du
Caucase ».
À travers six récits de voyage, Nedim Gürsel nous plonge, en Turquie, « dans la
transe mystique des derviches de Konya » et nous mène dans la plaine de la
Çukurova jusqu’au village natal de l’écrivain turc Yachar Kemal. Il nous conduit
aussi en Italie sur les traces d’un autre écrivain, Carlo Levi, puis en
Yougoslavie, où ressurgissent les souvenirs du Sarajevo d’avant la guerre ; en
Tunisie, à Carthage, dans les ruines du théâtre romain d’El Djem ; enfin dans le
mystérieux Caucase, à Tbilissi, capitale de la Géorgie où, au cœur de l’été, on
étouffe sous 40 degrés de chaleur... Ces Mirages du sud, qui mêlent les
pays et les temps, les réminiscences lointaines au présent des lieux et des
êtres comme croqués sur le vif, composent ainsi une superbe mosaïque de peuples
et de cultures. [Quatrième de couverture]
— Nâzim Hikmet. Le chant des hommes, essai. [Pantin, Seine-Saint-Denis],
Éditions Le Temps des Cerises, 2002, 128 pages, 12 €
Né à Salonique dans une vieille famille de dignitaires ottomans, Nâzim Hikmet
aurait cent ans en ce début de siècle s’il n’était pas mort en 1963 en exil à
Moscou, « ville blanche de ses rêves ». « La vie est peut-être plus courte qu’il
ne faut / peut-être plus longue » disait-il dans un poème écrit à la prison de
Bursa où il passa les plus belles années de sa vie...
En cette année du centenaire du poète turc, l’écrivain Nedim Gürsel publie les
essais qu’il a consacrés à son œuvre. Nâzim Hikmet, qui a passé de longues
années dans les prisons turques avant de mourir en exil, est sans doute l’un des
grands poètes du XXe siècle. Il a révolutionné la poésie turque et a
produit une œuvre fraternelle et universelle. Il fut à la fois révolutionnaire
et romantique, unissant dans sa vie et ses poèmes l’Orient et l’Occident, le
sentiment profond de la nostalgie et l’optimisme des temps nouveaux. [Quatrième
de couverture]
— Balcon sur la Méditerranée (extrait de Son tramway, 1991 ; Öğleden
Sonra Aşk, 2002), nouvelles, traduit du turc par Esther Heboyan et Timour
Muhidine, traductions revues par l’auteur. [Paris], Éditions du Seuil, 2003,
182 pages, 18 €
Table des matières : « Balcon sur la Méditerranée », « Le cinquième » « L’amour l’après-midi »,
« Reviens à Sorrente », « Hôtel du désir », « Ivresse carmin », « Dans les eaux
turquoise », « Sadullah Pacha et Necibe Hanoum », « Étoile du matin », « Étoile
du Nord », « Cet hiver-là à Sarajevo », « Passion secrète », « Le mur »].
L’exil loin de la Turquie natale et la passion des
femmes : tels sont les deux points communs des héros de ces récits. C’est dans
la tendresse des femmes aimées, dans la violence du désir, dans le plaisir, dans
la détresse des abandons, dans la lumière d’une passion qui commence qu’ils
revivent les bonheurs qu’on leur a arrachés et les violences qu’ils ont subies.
Les femmes sont l’Orient éternel de Nedim Gürsel.
L’amour, c’est faire
prisonnier l’autre, se dit-il.
Ou alors, c’est se rendre,
songe-t-il dans un ultime élan. [Quatrième
de couverture]
— Yachar Kemal. Le Roman d’une transition, essai. [Paris], Éditions L’Harmattan,
« Espaces littéraires », 2003, 210 pages, 16.80 €
Table des matières : Paysages d’une géographie humaine - Les seigneurs de l’Aktchasaz - Le cycle
autobiographique - Les élegies - L’épopée du Keuroghlou - Et la mer se facha -
Tradition orale et création romanesque : entretien avec Yachar Kemal –
Bibliographie].
Nedim Gürsel nous introduit de plain-pied dans
l’univers magique du grand romancier Yachar Kémal où nous faisons connaissance
avec d’inoubliables personnages en même temps que nous découvrons une société en
pleine mutation. Des épopées anciennes aux élégies, les « palimpsestes » du
chantre de la Turquie méridionale, un par un, sont décryptés ainsi que le
passage de l’oral à l’écrit. Un entretien sur la création romanesque avec
l’auteur de Mèmed le Mince enrichit cette première tentative d’analyse intertextuelle de l’œuvre de Yachar
Kémal. À travers le récit d’un voyage au-delà du Taurus, Gürsel nous promène
également dans l’immense plaine de Tchoukourova, la géographie affective de
l’auteur. [Quatrième de couverture]
— Au pays des poissons captifs. Une enfance turque (Sağ Salim Kavussak),
traduit du turc par Esther Heboyan. [Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier],
Éditions Bleu autour, « D’un lieu l’autre », 2004, 244 pages, 18 €
L’écriture n’est peut-être qu’une illusion. Mais c’est aussi une manière de
sauter dans le vide, de défier la mort, surtout si les mots sont devenus une
partie intégrante de votre être, une substance indispensable à votre vie, votre
univers inéluctable en fait. Néanmoins, on ne peut vaincre la mort ni en donnant
la vie à un enfant ni en traçant des mots sur la page blanche. Tout au plus, on
peut soit procréer - en ce qui me concerne, j’ai une petite fille de neuf ans
qui s’appelle Leyla comme ma mère -, soit créer un monde imaginaire. Les
enfants, au fil des ans, deviennent grands et, sans nul doute, beaux. Il en sera
de même pour ma fille. Les mots, eux, un beau jour, s’éparpillent au gré des
pages qui se dispersent au vent. [Quatrième de couverture]
— De ville en ville. Ombres et traces, traduit du turc par Esther Heboyan.
[Paris], Éditions du Seuil, 2007, 320 pages, 22 €
Quel amoureux de la littérature, quel amateur de grands peintres n’a pas rêvé
d’aller sur les lieux racontés dans les livres ou admirés sur une toile ?
Chevalier errant, Nedim Gürsel s’est rendu pour nous dans les grandes villes
d’Europe et d’Amérique. Comme Don Quichotte, il a voulu voir si les livres et
les tableaux disaient vrai. Et ses rencontres nous enchantent. Il voit Bruxelles
avec les yeux de Baudelaire, Prague à travers ceux de Kafka et de Nâzim Hikmet.
La Saint-Pétersbourg d’aujourd’hui n’est pour lui pas moins réelle que celle de
Pouchkine ni moins terrible que celle de Dostoïevski. Il hante l’Ukraine et la
Bosnie avec Gogol et Ivo Andric, l’Albanie avec Kadaré, et part en compagnie de
Borges dans les faubourgs mal famés de Buenos Aires. Livre sensible, livre du
voyage intérieur qui s’achève, comme toujours chez Nedim Gürsel, sur Istanbul,
plantée tel un fer rouge dans la mémoire de l’auteur. [Quatrième de
couverture]
— Besançon. Nature intime du temps, photographies Damien Guillaume.
[Paris], Éditions Empreinte temps présent, « Cités dans le texte », 2007,
96 pages, 28 €
— La Turquie, tête de turc en France, pamphlet.
[Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier], Éditions Bleu autour, « La petite
collection de Bleu autour », 2007, 120 pages, 11 €
— Berlin la nuit. [Saint-Pourçain-sur-Sioule, Allier], Éditions Bleu
autour, « D’un lieu l’autre » 2008, 180 pages, à paraître.
ÉTUDES
* Brèves n°50, 120 pages, 10.67 €
[Contient : « L’exil comme “ lieu d’être ”. Un exilé peut-il habiter sa
langue ? », entretien avec Jabbar Yassin Hussin ; nouvelles inédites de Nedim
Gürsel].
* Oluşum / Genèse n°9, Nancy, 1990.
[Contient : « Nedim Gürsel ou la transcendance de l’exil », de Timour Muhidine ;
« Portrait de Nedim Gürsel », par Georges Daniel ; Entretien avec Nedim Gürsel,
par Murat V. Erpuyan].
* Nedim Gürsel, textes d’Antoine Spire et Étiemble ; entretien avec
Timour Muhidine ; photographies de Frédéric Jagueneau. [Poitiers], Office du
livre en Poitou-Charentes / Bibliothèque municipale de la Ville de Poitiers,
1992, 36 pages, épuisé.
* Colloque sur l’œuvre de Nedim Gürsel à l’Institut Français d’Istanbul (5
janvier 2006), Presses de l’Université d’Istanbul, 2007.
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Dictionnaire des auteurs
Dictionnaire
-
A
- ABASIYANIK, Sait Faik
- ADIVAR, Halide Edip
- AGAOGLU, Adalet
- AGAOGLU, Samet
- AKBAL, Oktay
- AKIN, Gulten
- AKIN, Sunay
- AKSAL, Sabahattin Kudret
- ALI, Sabahattin
- ALKAN, Elif Su
- ALOVA, Erdal
- ALTAN, Ahmet
- ALTAN, Cetin
- ALTIOK, Metin
- ANAR, Ihsan Oktay
- ANDAY, Melih Cevdet
- ARAL, Inci
- ARDITTY-PULLER, Gentille
- ARIF, Ahmet
- ARZIK, Nimet
- ASAF, Ozdemir
- ASENA, Orhan
- ATASU, Erendiz
- ATAY, Oguz
- ATILGAN, Yusuf
- AYHAN, Ece
- AYKOL, Esmahan
B
- BABUR SAH
- BAKI
- BALEL, Mustafa
- BARUT, Ali Asker
- BASARAN, Ali Ekber
- BATUR, Enis
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- BAYKURT, Fakir
- BAYRAMOGLU, Fuat
- BEHRAM, Nihat
- BEHRAMOGLU, Ataol
- BEKIR, Ilhami
- BEKTAS, Habib
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- BENER, Yigit
- BERK, Ilhan
- BEYATLI, Yahya Kemal
- BIRSEL, Salah
- BORATAV, Pertev
- BUGRA, Tarik
- BURAK, Sevim
C
- CAMLIBEL, Faruk Nafiz
- CANSEVER, Edip
- CAPAN, Cevat
- CELEBI, Asaf Halet
- CELEBI, Evliya
- CELEBI, Yirmisekiz Mehmet
- CELIK, Nevzat
- CENGIZ, Metin
- CENGIZKAN, Ali
- CETIN, Fethiye
- CEVDET, Abdullah
- CHEHABETTIN, Djenab
- CUGENOGLU, Tuncer
- CUMALI, Necati
D
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- DAGLARCA, Fazil Husnu
- DAGTEKIN, Seyhmus
- DALOKAY, Vedat
- DEDE KORKUD
- DEMIRAG, Fikret
- DERVIS, Suat
- DILMEN, Gungor
- DINO, Abidine
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- DOYRAN, Turhan
- DRANAS, Ahmed Muhip
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- DURBAS, Refik
- DURUEL, Nurse
E
- EDGU, Ferit
- ELOGLU, Metin
- EMRE, Gultekin
- EMRE, Yunus
- ERAY, Nazli
- ERBAS, Sukru
- ERBIL, Leyla
- ERCAN, Enver
- ERDOGAN, Asli
- ERGINOZ, Murat Ayac
- ERHAN, Ahmet
- ERKEK, Hasan
- ERSOY, Mehmed Akif
- ERTEM, Sadri
- ESENDAL, Memduh Sevket
- EVLIYAGIL, Necdet
- EYUBOGLU, Bedri Rahmi
- EYUBOGLU, Sabahattin
F
G
G
H
-
I
K
- K., Tarik Dursun
- KACAN, Metin
- KANETT0, Vivet
- KANIK, Orhan Veli
- KARACAOGLAN
- KARACOBAN, Aytekin
- KARAKOC, Sezai
- KARAOSMANOGLU, Yakup Kadri
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- KAVUKCU, Cemil
- KAYACAN, Feyyaz
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- KEMAL, Tahir
- KEMAL, Yachar
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- KUTLAR, Onat
L
M
M
N
O
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P
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S
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T
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U
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Z
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